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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 10:30

anne-sinclair.jpg

(Non, Anne, pas la peine de m'applaudir, je t'assure, je n'y suis pour rien !)

 

Si Anne Sinclair a l'air dépitée, ce n'est pas à cause de l'actualité orageuse de son n'époux : c'est la faute de Caro et de L'Irrégulière.

 

Ce sont elles, oui, elles, qui m'ont tagguée alors que ma propension à éviter tout tag, quel qu'il soit, devient légendaire. Vous pouvez les montrer du doigt.

 

disco-02-04-2008-1-g.jpg

Merci.

 

Pourtant, puisque chacune d'elles me demandent de révéler sept détails croustillants à propos de moi, je m'exécute. Mais je n'en dirai pas quatorze parce qu'elles sont deux !

 

1) Tous les soirs, quoiqu'il arrive, je lis au lit. La preuve en images :

 

litlivre.jpg

 

2) Je suis une grande fan de Georges Lang, qui anime sur RTL depuis trente-huit ans une émission sur le rock américain. 

 

5320721_Iggy-Pop-et-Georges-Lang.jpgMême Iggy Pop est fan de Georges Lang.

 

3) En cuisine, ma spécialité, ce sont les muffins. D'ailleurs, à peine ce blog ouvert, je vous en parlais déjà.

 

4) Je me souviens d'une grande majorité de mes rêves et, quand je les raconte, mes proches doutent de ma santé mentale.

 

5) Ma BFF (ma meilleure amie, dirait Lorie) est une bloggeuse qui mériterait d'être plus connue, notamment parce qu'elle préside le fan club de Gérard Vivès. Mais pas que.

 

6) Il est fort possible que je reprenne mes études l'an prochain, en parallèle du travail. A moi le Master de Lettres Classiques !

 

7) Je n'aime pas trop trop les tags. Des fois que.

 

Merci quand même aux deux traîtresses qui m'ont eue cette fois-ci avec deux récompenses différentes, en plus ; je ne transmets en revanche ce tag qu'aux volontaires, histoire de ne pas faire de redites, ce tag ayant déjà beaucoup circulé.  

 

http://lecturetcie.files.wordpress.com/2011/06/tag-7-choses.jpg

http://farm6.static.flickr.com/5022/5702592163_bd59cb71da_s.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vous aime quand même, les filles !

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 06:00

Mia, jeune virtuose du violoncelle tendance surdouée, sort avec le beau Adam, musicien dans un groupe de rock qui commence à prendre de l'envergure. Tous deux s'aiment, sous l'oeil protecteur des parents de Mia, ex-musiciens rangés des voitures. Mia a également un petit frère qu'elle chérit et qui l'amuse beaucoup avec des mots d'enfant innocents mais qui veulent dire beaucoup. Et il suffit un matin d'une plaque de verglas, d'un conducteur dépassé par les événements, pour que tout ce bonheur vole en éclats.

 

si-je-reste.jpg

 

J'aurais pu parier que je ne le lirai jamais... Et pourtant, après coup, cette petite lecture rapide, sans chichis, reste un doux souvenir. L'histoire de Mia n'a rien d'original : un accident de voiture décime les membres d'une famille et laisse une oprheline. Là où l'auteur se fait remarquer, c'est que Mia, à la frontière entre la vie et la mort, a toutes les clés en main : un peu à la manière d'Anubis, le dieu égyptien qui pèse le coeur des morts, Mia doit peser le pour et le contre pour savoir si elle peut ou non rester dans le monde des vivants et y retrouver la joie de vivre ou suivre ceux qu'elle a perdus, ne pouvant vivre sans eux. 

 

Alors, non, c'est sûr, voilà qui ne remportera jamais le Goncourt ; pourtant, l'histoire de Mia, jouant sur nos coeurs sensibles aux clichés les plus mièvres (jeune fille, pas rebelle pour un sou, parents excentriques, amour filial, petit copain trop-beau-trop-canon-des-groupies-par-milliers, petits bisous chastes, accident terrible, questionnement philosophique vivre-ou-ne-pas-vivre-telle-est-la-question) sait nous toucher là où ça picote... et que celle (oui, j'élimine sciemment tout lecteur masculin pouvant survivre jusqu'à la fin) qui l'a lu sans un pincement au coeur me lance le premier coeur de pierre, donc.

 

Etrangement, tout est bien qui finit bien, mais étant donné à quel point tout commence mal... Voilà qui remet la morale de l'histoire, si tant est qu'il y en ait une, en jeu.

 

Alors, oui, j'aurais très bien pu ne jamais le lire, et me priver d'une jolie histoire qui-commence-mal-mais-quand-même, mais j'ai gagné ce livre dans un lot des éditions Pocket sur Facebook ! Ensuite, j'aurais très bien pu le lire, et ne pas vous en parler... mais c'était sans compter la malicieuse Stephie qui inaugure aujourd'hui son premier mardi de l'inavouable ! Avouez que là, je suis dans le sujet avec ce petit livre pour ados avec un bandeau rouge très très laid qui aurait plutôt de quoi nous faire fuir ! Et vous, avez-vous quelque chose à avouer ?

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 21:07

Mariée trop peu de temps à Enée, venu dans le Latium bâtir une nouvelle Troie, Lavinia entreprend de raconter l'histoire de celui qui fut son époux après avoir aimé Créüse et Didon, mais surtout la sienne. Depuis sa plus tendre enfance, en compagnie de ses deux petits frères morts bien avant l'heure jusqu'à l'âge qui la vit être la proie de l'ambition des beaux partis locaux, Lavinia retrace la route qui fut la sienne et qui mena à une guerre qu'elle ne voulait pas, mais contre laquelle elle ne put rien.

 

lavinia le guin

 

"Je n'avais pas appris que la paix irrite les hommes, qu'elle leur inspire, si elle dure, une rage impatiente, et que, même lorsqu'ils implorent les dieux de leur accorder la paix, ils travaillent contre elle et s'assurent qu'elle sera rompue, remplacée par la bataille, le massacre, le viol, l'immense gâchis."

 

D'Ursula K. Le Guin, je ne connaissais jusqu'alors que le nom. Grâce à Lavinia, j'apprécie désormais un style particulier, que je cherche tant bien que mal à définir sans trouver le mot qui convient à mon sens tant il ne répond qu'à un seul : virgilien.

 

Lavinia est la dernière épouse d'Enée, celle qui devient sa femme lorsqu'il trouve enfin le lieu annoncé par les oracles comme le lieu idéal pour bâtir sa cité. Virgile, l'auteur latin contemporain d'Auguste, qui rédige L'Enéide en l'honneur de celui-ci, ne fait que l'évoquer plus que rapidement. Celle dont on retient le nom, c'est Didon, l'infortunée Didon qui se suicide de colère et de dépit lorsqu'Enée la quitte pour reprendre sa quête. Lavinia n'a pas voix au chapître...

C'est pour pallier ce manque d'épaisseur du personnage de Lavinia que l'auteur lui donne ici la parole, et Lavinia devient le centre d'intérêt de tout le roman, narratrice et personnage.

 

L'histoire, qui découle de la prophétie rendue à Latinus et sa fille Lavinia, selon laquelle cette dernière ne devait pas épouser un roi du Latium, mais un roi étranger, est prise en charge par Lavinia dans une temporalité un peu floue : elle évoque son poète, mourant, venu en songe lui raconter sa vie à venir, tout en indiquant que lui-même n'était pas encore né... Lavinia, qui a vécu bien avant son poète, peut raconter sa vie avant que Virgile ne le fasse, mais n'existe pas tant que Virgile ne l'a pas sortie de l'oubli. Voilà une idée troublante qui ne pouvait que me séduire...

 

L'ensemble de l'histoire m'a plu, enchantée, passionnée : l'auteur raconte les guerres, l'amour filial, l'amour tendre, l'amitié sans mettre de côté les rites religieux et les coutumes de la vie quotidienne. J'ai aimé retrouvé l'évocation de l'Âge d'or, les honneurs rendus à Vesta, aux Mânes, aux Lares et aux Pénates expliqués à mes élèves cette année, justement. La description du bouclier d'Enée, au livre VIII de L'Enéide, est évoquée à de nombreuses reprises ici par Lavinia et Sylvius, le fils qu'elle a eu avec Enée.

 

On découvre dans Lavinia des personnages intéressants (le sage Latinus, la dangereuse Amata, le couard Turnus...) et des facettes mal connues d'Enée ; mais Lavinia reste définitivement le personnage le plus complet, sans être le plus complexe. Suivant la ligne de conduite qu'elle s'était fixée, obéissant à son père et aux coutumes de sa famille, constante, elle se dessine en jeune femme sage et droite. Ayant conscience de sa place de femme et des rôles qu'elle devait endosser, Lavinia est plus qu'un témoin de sa propre vie : elle devient un modèle, et une grande femme de l'ombre, à qui Ursula K. Le Guin offre enfin la reconnaissance éternelle.

 

Je remercie plus que chaudement Calypso pour le prêt de ce livre magique, et que j'ai maintenant envie de m'offrir et de conseiller à mes élèves latinistes ! Ce livre voyageur prend désormais la route pour, je l'espère, charmer Bambi_Slaughter !

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29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 14:27

A la fin du XIXème siècle, Chicago vit une période mouvementée : après des heures de négociations acharnées, la ville s'est vu attribuer l'énorme chantier de l'Exposition universelle destinée à célébrer les quatre cents ans de la découverte de l'Amérique par Colomb. A la tête de ce projet, Daniel Burnham et John Root, architectes associés, mettent en forme des plans sensationnels inspirés de l'architecture antique classique et embauchent des dizaines de milliers d'ouvriers pour réaliser ce chantier titanesque en un tout petit peu plus de deux ans. Alors que la mission semble impossible, un certain H. H. Holmes vient poser ses valises à Chicago : profitant de l'afflux de visiteurs et de travailleurs sur le site de la future exposition, il construit un hôtel dans le but inavoué d'étancher sa soif de sang : sous nos yeux, pendant que se contruit pas à pas l'Exposition, Holmes assassine victime aprs victime, devenant le premier serial killer de l'histoire des Etats-Unis.

 

Erik-Larson-Le-diable-dans-la-ville-blanche.jpg

 

La Ville Blanche, c'est le site de l'Exposition universelle. Au cours des quelques 640 pages qui composent le livre, nous assistons à toutes les étapes constitutives de l'événement, depuis le dessin des plans, le choix du site, le début des constructions, les nombreux aléas qui freinent ou stoppent le chantier (tempêtes, incendies, accidents, intempéries...) jusqu'à l'ouverture et l'apothéose de l'Exposition. Quelques clichés officiels émaillent les chapitres, comme pour mieux illustrer la magnificience de cette Exposition, dont les bâtisseurs rêvaient qu'elle dépassât le prestige de l'Expo parisienne dont Eiffel fut le héros. Mais l'esprit, émerveillé par les nombreuses descriptions très documentées de l'auteur, se suffit à lui-même sans besoin des photographies, et on se plaît à imaginer l'incroyable sensation qu'ont dû ressentir les visiteurs de l'Exposition, frappés par la beauté et les moyens démentiels mis en oeuvre.

 

On croisera d'ailleurs la route de grands noms de l'architecture et de l'industrie, tels que Ferris, l'inventeur de la première grande roue qui fut l'attraction principale de l'Exposition et qui pouvait transporter jusqu'à 36000 passagers à la fois ! La démesure nous gagne... Mais ce sont bel et bien les architectes qui se partagent la vedette, entre Burnham et Olmsted, architecte-paysagiste responsable de l'harmonie de l'ensemble.

 

Dans les notes qui accompagnent l'ouvrage, l'auteur explique s'être inspiré de De Sang froid, de Truman Capote, pour essayer d'épouser son style ; c'est mission réussie. A la fois thriller et document, témoignage et enquête, le livre composite de Larsson est une vraie pépite sur le Chicago des années 1890.

 

L'histoire de Holmes se contruit en parallèle de l'évolution du site de Jackson Park : on le voit déployer sous nos yeux tous ces monstrueux stratagèmes qu'il destinait à ses futures victimes. La plupart d'entre elles, jeunes femmes venues trouver leur indépendance et du travail à Chicago, tombaient sous le charme d'un Holmes séducteur, beau parleur, bien élevé...et disparaissaient sans laisser de traces. Etrangement, Holmes réussit à tromper son monde pendant quelques années, et ses victimes se comptent par dizaines. L'auteur, dès le titre, met l'accent sur l'idée terrible que des meurtres par dizaines ont accompagné ce qui devait être la période la plus glorieuse de Chicago : la fin de siècle n'a pas été aussi idyllique que prévue.

 

Jamais violent, jamais choquant, le livre de Larsson n'en reste pas moins un livre passionnant, difficilement qualifiable mais qui sera définitivement mon coup de coeur du printemps !

 

Je dois ce coup de coeur à la très attentionnée Solène Perronno des éditions du Cherche-Midi, qui a une nouvelle fois su tomber juste avec un livre par-fait !

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 10:30

Chargée d'une enquête sur une sombre histoire de trafic d'argent sur des comptes à l'étranger, Jeanne Korowa n'est pas passionnée par ses dossiers du moment. Il faut dire qu'elle est davantage centrée sur ses histoires de coeur, et sur ce salaud de Raphaël qui ne la rappelle pas. Profitant de ses pouvoirs de juge d'instruction au barreau de Paris, elle met sur écoute le bureau du psy de Raphaël pour l'entendre s'épancher et savoir s'il parle d'elle... mais voilà qu'elle succombe à la douce voix du psychiatre, qu'elle ne connaît ni d'Eve ni d'Adam...

En parallèle, son collègue François Taine, juge d'instruction lui aussi, se voit chargé de l'enquête sur des meurtres particulièrement violents commis sur des femmes retrouvées éventrées et dont l'assassin accomplit des rituels mystérieux en dévorant leurs organes... L'affaire, plutôt que de dégoûter Jeanne, l'intrigue, et elle se lance bientôt aux côtés de Taine pour découvrir l'ignoble vérité.

 

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Après le succès de  Miserere, lu et particulièrement apprécié il y a quelques mois, j'ai profité d'un week-end ensoleillé pour tirer de ma PAL ce thriller du même auteur, dans le titre duquel le mot mânes m'avait séduite : pour les Romains de l'Antiquité, les Mânes étaient les esprits des morts qui devaient être régulièrement honorées afin qu'ils ne reviennent pas perturber les vivants.

 

Point de Romains dans les parages, mais l'intrigue s'exporte dans la deuxième partie du livre en Amérique du Sud, à la poursuite de ce tueur cannibale qui sème les morts féminines derrière lui.

Si la première partie, concernant les diverses enquêtes sur les scènes de crime parisiennes, m'a plu, réveillant encore chez moi ce goût pour les thrillers assaisonnés à la sauce glauque, la deuxième m'a un peu lassée : l'Amérique du Sud n'est pas un territoire qui me fascine tant que ça, et pister le tueur présumé au fin fond de régions humides et peu civilisées pour certaines, très peu pour moi.

 

D'ailleurs, Jeanne a de quoi énerver : célibataire dépressive, elle ne vit que de thé, de riz blancs et d'anti-dépresseurs qu'elle avale à la chaîne. Son attachement à des hommes dont elle sait qu'ils ne la rendront pas heureuse a de quoi toucher, et sa détresse émeut, mais Jeanne m'a agacée dès le premier pied posé en Amérique du Sud, elle qui parle justement espagnol à la perfection (au point d'être capable de prendre l'accent des diverses contrées qu'elle traverse) et qui a justement encore visité tout le continent en question quelques années auparavant. De plus, la scène dans le cimetière ne cadre absolument pas avec le reste du personnage, à mon sens.

 

Pourtant, je suis restée accrochée jusqu'à la fin, voulant connaître coûte que coûte l'identité du meurtrier, puisque l'auteur m'avait conquise par la mise en scène des crimes. Il se trouve que j'avais trouvé (pour une fois !) l'identité du coupable : elle a de quoi surprendre ! En revanche, la toute fin du livre arrive trop brusquement, sans que l'on soit fixé sur le sort de l'héroïne : là, je n'adhère plus... Ma lecture m'aura donc moins convaincue que celle de Miserere

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 11:37

Jeeves n'est pas dans son assiette, Wooster le sent. Alors qu'il a réussi par le passé à démêler des imbroglios qui ont sauvé plus d'un couple, Jeeves manque désormais d'inspiration. Du coup, son employeur, le fringant Bertram Wooster, décide de porter lui-même main forte au pauvre Gussie Fink-Nottle, trop timide pour demander sa main à la belle Madeline Bassett : il se trouve que cette dernière va passer quelques jours de vacances chez la tante de Wooster, Dahlia ! Les deux compères se retrouvent donc à Brinkley Court, demeure de l'oncle Tom et de Tante Dahlia, l'un pour faire sa demande, l'autre pour se repaître des petits plats du chef français employé par son oncle, Anatole. Séjournent eux aussi à Brinkley Court la cousine de Wooster, Angela, et son fiancé, Tuppy Glossop... mais ils viennent justement de rompre leurs fiançailles, Glossop n'ayant pas voulu croire qu'Angela avait failli mourir dévorée par un requin lors de ses récentes vacances sur la Côte d'Azur. Wooster se voit donc investi d'une deuxième mission, réconcilier les deux amoureux. 

 

2011-05-13-12.46.11.jpg(Vous noterez l'étrange similtude entre cette couverture et celle-ci... Un Jeeves peut en cacher un autre !)

 

Que peut-il bien arriver à Jeeves, ce valet d'habitude si futé ? Bertram se fie généralement à son avis éclairé ! Voilà que ce dernier estime que Jeeves n'a plus une réflexion si aiguisée qu'auparavant... Il va donc décider de prendre en main le problème de Fink-Nottle, "un de ces phénomènes comme on en rencontre de temps en temps dans l'existence et qui ne peuvent supporter Londres. Il vivait à longueur d'année, couvert de mousse, dans un petit village retiré du Lincolnshire".

Même s'il a visiblement passé une soirée arrosée, Wooster propose une solution pour arranger les affaires de Fink-Nottle ("On n'a jamais vu sherlock Holmes refuser de recevoir un client sous prétexte qu'il avait passé la nuit précédente à fêter l'anniversaire du docteur Watson.") Mais Tante Dahlia ne semble pas ravie de la prise d'initiative de Wooster et lui envoie des télégrammes enflammés ; jugez un peu :

"Prends renseignements pour savoir si étrangler un neveu idiot constitue crime. Considère votre conduite dépasse limites. Quel toupet m'infliger ainsi votre répugnant ami? Prenez-vous Brinkley Court pour colonie lépreux ? Qui est ce Fink-Bottle ? Tendresses."

La réponse à l'explication de Wooster est du même tonneau :

"Très bien. Suppose vous n'avez pas tort. Vous considère ver de terre, perfide et méprisable, chiffe molle peureuse, mais engage Spink-Bottle. Restez où vous êtes. Espère autobus vous passera dessus. Tendresses.

 

Vous vous doutez que rien ne se passera à Brinkley Court selon les prédictions de Wooster... "Si j'avais été debout, j'aurais certainement chancelé ! Mais il n'est pas très facile de chanceler quand on est calé dans un profond fauteuil." D'ailleurs, Tante Dahlia en profitera pour en rajouter une couche...

"Alors, voudriez-vous faire quelque chose pour moi !!!!!,

- Dites toujours.

- Cela ne vous prendra pas longtemps. Vous voyez le chemin qui passe derrière la serre ? Si vous le prenez vous arriverez à une mare.

- Je vois.

- Bon. Alors vous prendrez un bout de corde solide et vous irez jusqu'au bord de la mare.

- La mare. Je vois.

- Vous tâcherez ensuite de trouver une bonne grosse pierre ou à défaut une brique assez lourde.

- Je vois, dis-je, bien qu'en réalité je ne voyais rien du tout et fus complètement perdu. Pierre ou brique. Bon. Alors ?

- Alors, dit la tante, je voudrais que comme un gentil garçon vous attachiez la brique à un bout de la corde, que vous enrouliez l'autre bout autour de votre satané cou, que vous sautiez dans la mare et que vous vous noyiez. Dans quelques jours je vous ferai repêcher et enterrer pour pouvoir danser sur votre tombe."

 

Vous l'aurez compris, les relations tante-neveu sont un des régals de ce volume des aventures de Jeeves et Wooster, illustrées par des échanges de répliques savoureuses, cruelles en apparence mais qui ne font que traduire l'agacement que peuvent ressentir les victimes des pseudos plans futés de Wooster. Heureusement, Jeeves viendra finalement remettre de l'ordre là-dedans, et Wooster s'apercevra que son valet avait raison depuis le début ! Décidément, après six volumes lus dans cette série de Wodehouse, je suis plus que jamais fan !

 

nécrophile

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et un deuxième Wodehouse dans le cadre du Challenge initié par Fashion !

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 20:40

Pensant détenir un filon prometteur avec le projet de site Internet qu'il a en tête, Matthew Prior démissionne de son poste de journaliste pour se lancer dans les... conseils boursiers poétiques ! Mais oui, que pourrait-on davantage avoir envie de lire en ces temps de crise que les cotations de Bourse en vers ?

Le temps de se rendre compte que son idée est en fait désastreuse, le journal qu'a quitté Matt pour de nouveaux horizons licencie à tour de bras : Matt ne retrouve son ancien poste que pour quelques mois avant de se retrouver sur le carreau. Devant faire face aux échéances de l'emprunt monstrueux contracté pour l'achat de leur maison, ainsi que l'hypothèque qui s'y ajoute, Matt refuse d'inquiéter davantage sa femme Lisa et tente de trouver une solution d'urgence pour mettre la main sur plus de trente mille dollars en moins d'une semaine... Il faut dire que Lisa a l'esprit ailleurs : Matt la soupçonne d'entretenir une liaison virtuelle avec l'un de ses ex, Chuck. Déprimé, stressé, acculé, Matt opte pour la dernière des solutions qui s'offre par hasard à lui, devenir... dealer !

 

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Comment croire que la crise financière dans laquelle les Etats-Unis ont sombré avant qu'elle n'atteigne l'Europe aurait pu faire un bon sujet de fiction ? Mieux, qu'on en rie ?

Pourtant, ça marche, et pas qu'un peu !

 

Le style de Jess Walter peut surprendre, d'emblée : le rythme, soutenu, enlevé, traduit l'état de stress dans lequel Matt baigne en permanence. On a l'impression de devoir mener sa course contre la montre, avant la saisie éventuelle de sa maison qui le laisserait sans-abri, lui et sa famille. La situation de Matt n'a rien d'enviable : un père sénile à charge, deux enfants aux antipodes l'un de l'autre, une femme qui s'éloigne peu à peu et un mariage qui prend l'eau, voilà la partie émergée de l'iceberg que viennent compléter les dettes incommensurables du couple.

 

Que sauver ? Tout cela vaut-il la peine de se battre ? Loin de s'apitoyer sur son sort, Matt pose un regard franc sur les erreurs qu'il a commises, celle de quitter son travail étant la pire de toutes. D'ailleurs, ce regard a parfois de quoi surprendre : Matt ne se leurre pas sur la vie que mèneront ses deux garçons plus tard, et par extension tous les gamins de cette génération : il n'hésite pas à les imaginer en train de fumer quelques pétards, à leur tour... Etonnant !

 

Ce sujet ne vient pas au hasard dans la bouche de Matt : sorti un soir à la supérette du quartier, il croise la route de deux drogués un peu paumés, et surtout perchés dans leur bulle enfumée... Par un concours de circonstances, et aussi sûrement un peu par dépit, Matt les suit et s'embarque dans une histoire de trafic de drogue sans comprendre qu'il se lance là dans des actes totalement illégaux. Matt remarque d'ailleurs, avec son oeil de journaliste observateur, que l'ensemble des dealers et consommateurs à l'époque actuelle ont tous des looks de gendre idéal...

 

La Vie financière des poètes est l'occasion, par le prisme de la crise financière de la fin des années 2000, de mettre le nez dans les défauts d'une société qui a causé sa propre perte sans se rendre compte de la mauvaise pente qu'elle suivait. Mais on sourit, on rit en voyant nos propres torts se dessiner dans la vie de Matt... et on se plaira à suivre un dénouement qui ne sera que justice, avec une touche d'espoir en bonus !

 

Merci aux éditions 10-18 et à la librairie Dialogues pour ce roman aussi nouveau, tant dans son sujet que dans la manière de l'aborder !

 

dialogues

 


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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 21:40

Artiste électro au sommet de sa gloire, Malko Swann possède pourtant une part d'ombre qui le conduit à trop souvent à se mettre en danger. A l'issue de sa dernière prestation scénique, concert accompagné d'un feu d'artifice et d'une fête démentielle dans Carcassonne, Swann, complètement ivre, a lancé son bolide avec inconscience sur les routes locales... jusqu'à se projeter son véhicule dans le vide, et lui avec.

Malko réchappe de ce terrible accident avec pour seule séquelle physique une côte cassée. Le plus grave est ailleurs : victime d'amusie, Malko ne peut plus entendre une seule note de musique. Pour un musicien de renom comme lui, c'est le pire des châtiments.

Alors qu'il pense pouvoir prendre un peu de vacances et se consoler dans les bras de ses multiples maîtresses jusqu'à ce que les médecins trouvent le moyen de le soigner, Malko se retrouve pris au piège d'un mystérieux correspondant qui lui envoie des SMS menaçants, qui disparaissent étrangement de son portable après que Malko les a lus. Bientôt, les morts s'accumulent autour de Malko, qui essaie de trouver de l'aide auprès de son ami le plus proche, Jack.

 

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Rappelez-vous : ma précédente lecture d'un ouvrage de Sire Cédric, L'Enfant des cimetières, avait été un cuisant échec il y a un an. Partant du principe d'offrir une seconde chance à cet auteur pour lequel j'avais un gros a priori, j'ai apprécié le sujet de ce nouvel opus et décidé de le lire à son tour.

 

La première déconvenue à laquelle j'ai du faire face, c'est le goût un peu étrange de l'auteur pour les noms de ses personnages. Malko Swann, franchement... Dans mon esprit, j'imaginais un mix entre le héros des S.A.S de Gérard de Villiers, Malko Linge (ne me demandez pas comment je connais son nom...) et Charles Swann chez Proust...

 

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+

 

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Avouez que le cocktail est un peu rude... N'oublions pas Jack Chevalier, le meilleur ami, visiblement mi-américain, mi-français.

 

Je dois en revanche avouer que j'ai été agréablement surprise par le caractère avoué de thriller, nettement plus prégnant que dans L'Enfant des Cimetières. Ici, l'enquête policière prend une vraie place, et on assiste véritablement à un double jeu du chat et de la souris, opposant d'un côté Malko et son maître chanteur, de l'autre les forces de l'ordre et le responsable des cadavres retrouvés en nombre. Par ailleurs, le talent de Sire Cédric à dépeindre des scènes de crime n'est plus à prouver : il ne fait pas dans la dentelle, mais dans l'efficace, et ça marche.

 

Pourtant, je n'accroche décidément pas à l'orientation fantastique de ses livres, même si le fin mot de l'histoire de Malko et Jack est bien trouvé. Par ailleurs, la dernière page ne m'a pas semblé d'une utilité flagrante.

 

Le Jeu de l'ombre m'aura donc davantage convaincue... Qui sait, peut-être qu'un troisième livre transformera définitivement l'essai !

Merci aux éditions Le Pré aux clercs !

Et qu'en pensent Pimprenelle, Stephie, Mango, Miss Spooky Muffin, Phooka ?


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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 20:32

Tout juste héritière de la fortune de son misanthrope de père, Amelia Peabody s'ennuie : rêvant de parcourir le monde à la découverte de ses merveilles, elle commence son voyage à Rome, où elle sauve la belle Evelyn Barton-Forbes. Celle-ci, reconnaissante mais aussi ruinée, accepte de lui servir d'accompagnatrice dans le périple tant chéri par Amelia. Toutes deux se rendent en Egypte, désireuses de contempler et d'étudier de plus près les vestiges de la glorieuse période d'Akhénaton.

Alors qu'elles suivent le cours du Nil pour guider leurs pas, ces jeunes dames font la connaissance des frères Walter et Radcliffe Emerson, qui mènent avec peu de moyens des fouilles archéologiques. Elles se joignent à leur compagnie tandis qu'une momie est découverte sur le chantier... mais disparaît la nuit suivante ! Alors que le petit groupe soupçonne les villageois les plus proches d'avoir subtilisé leur trouvaille, une terrifiante créature couverte de bandelettes vient à plusieurs reprises perturber le sommeil de nos aventuriers...

 

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Ce policier figurait dans ma PAL depuis plus d'un an... Faute de temps, je n'avais jamais fait l'effort de m'y plonger : heureusement, les vacances sont l'occasion de réaliser des fouilles archéologiques PALesques, un peu à la manière des héros de l'ouvrage !

 

Emporté avec moi sur la route de Gaudi et Miro à Barcelone, ce livre m'a enchantée : voilà un policier savoureux et amusant ! Les personnages, Amelia Peabody la première, possèdent tous une épaisseur intéressante, qui rend attrayant tout échange de paroles entre eux : les disputes Radcliffe/Amelia sont l'occasion de débats sans fin sur l'inefficacité des égyptologues, l'hystérie féminine, la paresse des autochtones... Les débats ne sont pas nouveaux et nous semblent d'ailleurs parfois datés ou à la limite du racisme : il faudra prendre garde à replacer ce roman dans son époque, suivant l'éternelle question du racisme de Tintin au Congo, par exemple...

 

Amelia est réjouissante de par son caractère impétueux, qui n'est pas sans rappeler celui d' Imogène chez Exbrayat. Parlant de la dame de compagnie qu'elle s'apprête à embaucher avnt de rencontrer Evelyn, voilà ce qu'elle mijote : "J'étais impatiente de l'avoir à mes côtés. Je me voyais déjà en train de la houspiller dans les rues malodorantes du Caire ou les déserts arides de la Palestine. Sa présence procurerait à mon esprit la distraction dont il avait besoin." Charmante, isn't it ?

 

Du coup, la fin m'a semblé un peu trop mièvre, ne s'accordant pas à la fougue d'Amelia. Pour le reste, j'ai été charmée par les descriptions et l'ambiance orientalisante, ainsi que la dignité à toute épreuve de nos héros anglais, même en plein désert, évoquant les ouvrages d'Agatha Christie que j'affectionne. A moi d'autres Elizabeth Peters, maintenant !

 


 


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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 17:54

Sur l'île de Gotland, en Suède, trois femmes sont retrouvées mortes à quelques jours d'intervalle : alors que la saison touristique commence tout juste, les inspecteurs locaux, menés par le commissaire Knutas, ont fort à faire pour débusquer le meurtrier avant que l'île ne sombre dans la psychose. En effet, la police suspecte un seul et même homme : les trois femmes ont en effet été tuées avec un objet tranchant, puis ont été abandonnées nues, une petite culotte dans la bouche. Ce rituel macabre déroute les enquêteurs, qui peinent à trouver une piste valable... Pourtant le temps presse : à tout moment, on craint la découverte d'un nouveau corps...

 

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Le scénario de ce roman policier suédois n'apporte rien d'original au genre : trois morts identiques et des enquêteurs à vif, sous la pression exercée par un tueur "qu'on ne voit pas"... C'est, au choix, la promesse d'un roman somme toute classique mais efficace, soit le champ libre laissé à l'innovation en terme de forme : voyons ce qu'il en est ici.

 

Comme dans la majorité des romans policiers scandinaves que j'ai eu l'occasion de lire, l'écriture fait la part belle au style contemplatif : à chaque nouveau lieu visité, parcouru ou même simplement traversé, l'auteur s'attache, en une phrase ou deux, à décrire l'endroit ou en évoquer l'ambiance et la luminosité. Le procédé s'inverse lorsqu'on aborde les personnages : on les décrit en surface, sans jamais chercher à percer la part d'intimité de chacun... sauf celle du tueur ! Finalement, pour le lecteur habitué aux personnages de flic torturé, hanté, asocial et à leurs relations conflictuelles au reste de l'humanité, il y a de quoi dérouter ! Mari Jungstedt décrit bien plus qu'elle n'analyse, ce que j'ai fini par regretter.

 

Si la description des lieux peut favoriser l'imaginaire du lecteur, il n'en sera rien des personnages qui, du coup, ne restent qu'évoqués par l'auteur. De même, l'intrigue simpliste ne révèlera pas une seule initiative de la part de l'auteur : elle nous fait miroiter un adultère, qui aurait pu redonner du rythme à une intrigue insuffisante pour soutenir notre intérêt, sans que celui-ci trouve un sens dans le dénouement du livre et le rituel mis en place par le tueur s'explique de manière bien trop simple.

 

Voilà un roman qui ravira peut-être les amateurs de policiers lisses et sans surprises, mais qui, justement, par manque de relief, décevra les lecteurs férus de thrillers !

 

Merci aux éditions du Livre de Poche et à Livraddict pour ce partenariat !

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