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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 13:38

A moins de quatre jours de la rentrée, alors que mon cartable est toujours autant en vacances que moi et que les copies patientent gentiment, quoi de plus urgent que de ne pas s'y mettre faire le bilan de mes coups de coeur 2011 !

 

bureau.jpg

(Ca va, on voit encore la chaise !)

 

Si l'on compare ce tableau d'honneur à celui des années 2009 et 2010, on pourra noter une forte montée en puissance de la littérature de jeunesse, de la SF et de la fantasy : l'ensemble est révélateur de l'influence de certains d'entre vous pour me convaincre de lire des oeuvres qui m'auraient fait poussé les hauts cris il y a encore quelques années ! Merci à vous !

 

En cliquant sur les couvertures ci-dessous, vous serez guidés vers les articles correspondants !

 

Erik-Larson-Le-diable-dans-la-ville-blancheWilt-1

 

apolline

le passage

voracesd

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 20:27

Enfin libéré de sa thèse, Michael Young, 24 ans, se presse d'aller la présenter à son professeur référent. Manque de bol, ce dernier, excentrique au possible, renvoie Michael au travail et lui demande de retravailler des passages trop romanesques à son goût. De toute façon, rien ne se déroule comme prévu pour l'étudiant : sa petite amie vient de le quitter après une soirée trop arrosée et, en renversant le sac contenant sa thèse sur un parking , Michael a fait la connaissance de Leo Zuckermann, un professeur d'histoire énigmatique qui le met étrangement mal à l'aise. Leo le convie à prendre un café et le questionne d'un peu plus près sur le sujet de sa thèse, à savoir l'enfance d'Hitler et son accession au pouvoir. Très vite, Michael comprend que Leo est concerné de très près par le sujet et, au fur et à mesure que tous deux sympathisent, ils mettent au point un plan pour changer le cours de l'Histoire.

 

Le-faiseur-dhistoire.gif

 

Partant d'un postulat somme toute relativement banal mais qui touche à l'histoire patrimoniale commune (mais que serait devenu le monde sans Hitler et son effroyable entreprise ?), Stephen Fry bâtit une uchronie qui a l'avantage non négligeable d'être amusante sur un sujet qui l'est moins.

 

Stephen Fry, je l'ai d'abord connu en mon jeune temps pour V pour Vendetta, que j'avais vu un paquet de fois à l'époque de sa sortie, fascinée entre autres par le rôle du monsieur en question. Depuis, j'ai croisé la route de Fry à de nombreuses reprises, notamment pour son rôle de Jeeves dans l'adaptation des romans de Wodehouse, chroniqués à trois reprises déjà en ces lieux, et surtout, surtout, pour ses rôles inoubliables avec la fine équipe de The Black Adder.

 

ba.jpg(Déjà pendant la guerre ! D'accord, la Première. Il s'agit ici de la saison 4. Vous reconnaîtrez aisément Rowan Atkinson à droite. Et sinon, y a aussi Hugh Laurie jeune, mais ce n'est pas le sujet...)

 

Toute la première partie du livre est consacrée à la présentation des personnages dans leur vie quotidienne, pour mieux dépeindre le quotidien de Michael, anti-héros s'il en est. Les chapitres sont entrecoupés par des passages de la thèse de Michael, ce qui donne de l'épaisseur à l'entreprise qui viendra ensuite, d'autant qu'en effet, on ne s'aperçoit pas tout de suite qu'il s'agit d'une thèse tant le style est romancé !

 

La deuxième partie, après l'initiative entreprise par Michael et Leo, est une réécriture de l'histoire telle qu'elle aurait pu être si... Finalement, ce qui m'a le moins plu, c'est l'action en elle-même qui détermine le point de départ de l'uchronie. L'avant est réussi, l'après aussi. L'instant T est un peu en deçà, à mon sens. En revanche, ce qui me semble original (si tant est que je le sache puisque cette lecture est ma première plongée dans l'uchronie), c'est le double renversement décidé par les personnages qui vont agir une première fois sur l'Histoire, puis une deuxième. Là, je suis comblée !

 

Toutefois, il m'a semblé un peu dommage que, quelle que soit l'action choisie, elle mène vers une seule et unique option, le "Mal". Hitler une fois disparu, un boulevard s'ouvre pour une autre figure du Mal, ce que je trouve regrettable. Y a-t-il une leçon à tirer de tout cela ? On notera quand même quelques nuances au sujet de la tolérance et du rapport à l'autre, si émouvantes que je vous avoue sans honte les larmes qui me sont presque venues à la fin de ma lecture !

Heureusement, tout cela est tellement bien structuré par l'humour fry-esque que l'ensemble de la lecture, passages un peu mous y compris (je pense aux scénarios écrits par Michael lorsqu'il prévoit ses actions futures), coulent tous seuls avec plaisir.

 

A peine terminé, ce livre a pris le chemin des vacances chez ma copine L'insomaniaque qui sera, je l'espère, aussi contente que moi de sa lecture !

D'autres avis sont à lire chez BlackWolf, Emily, Cachou, maggie76 et Caro.

 

Quant à moi, je participe avec ce titre à ma première lecture pour le challenge Winter Time Travel organisé par Lhisbei sur le RSF Blog !


wintertimechallenge.jpg



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25 décembre 2011 7 25 /12 /décembre /2011 20:11

Et joyeux Noël à tous !

 

perenoelordure.jpg

 

 

mariah-carey-mere-noel.jpg

 

(Personnellement, je suis comme Mariah Carey ; j'ai un peu abusé de la bûche. Et du foie gras. Et du saumon fumé. Et des langoustes. Et du champagne. On remet ça l'année prochaine, hein !)

 

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 21:32

Lorsqu'un cadavre nu est retrouvé dans une zone industrielle délabrée par un homme qui promène son chien, l'inspecteur Rufus Baudenuit soupire de lassitude. En ce moment, de toute façon, la vie ne lui fait pas de cadeau : sa petite amie, Anna, a fini par le laisser tomber, ne supportant plus le rythme de vie du policier dévoué à sa cause. Bientôt, lorsque d'autres cadavres sont retrouvés marqués des mêmes détails que le premier, Rufus s'inquiète et plonge tête baissée dans son enquête, espérant sauver la vie de disparus qui pourraient encore être en vie.

 

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Comme l'a dit très justement Lili dans son article récent, la couverture choisie est ignoble et digne de mes pires créations sur Paint. Je lui ai d'ailleurs confié que c'était la raison pour laquelle ce policier avait séjourné fort longtemps sur ma PAL... jusqu'à ce que l'enthousiasme de Lili me décide à régler son compte au bouquin !

 

Contrairement à elle toutefois, me voilà après lecture nettement moins enchantée. Pourtant, tout commençait bien avec la découverte d'une première victime, laissée nue et étrangement mutilée : ma curiosité était aiguisée ! Mais déjà, la présence d'un tatouage représentant un signe du zodiaque chinois sur le corps ne m'a pas semblé de bon augure. Pourtant, pas de mafia ni de triade chinoise sous roche : la clé du mystère sera révélée plus tard.

A ce propos, le bourreau des différentes victimes s'inspire d'un film qui, étant pourtant un classique, m'est inconnu : toutes les références à ce film me sont passées très loin au-dessus de la tête et, ne sachant pas avec précision ce qui constitue, dans les agissements du tueur, un véritable mimétisme avec les scènes de ce film, je n'ai trouvé que peu d'intérêt à la construction psychologique du tueur.

 

Enfin, je dois avouer ne pas avoir porté longtemps l'inspecteur dans mon coeur. Si j'apprécie son prénom délicieusement désuet, son comportement m'a fichue en rogne. Si l'on reconnaît son mal-être et que l'on veut bien en comprendre les causes, doit-on pourtant accepter son attitude terriblement déplacée envers son ex-petite amie, attitude qu'on pourrait qualifier d'agression à caractère sexuel ? Rien de tel pour me rendre le bonhomme tout à fait antipathique !

 

Bref, si je suis contente d'avoir débarrassé ma PAL d'un volume qui y sommeillait depuis des lustres, je dois avouer que je ne lirai pas la suite de ce qui forme visiblement une tétralogie, selon les bons renseignements de Lili ! Mais en bonne curieuse, j'irai bien volontiers voir si elle a été aussi convaincue par la suite !

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 09:47

Oscar, fils de l'époustouflante Beli, dominicain de sang et américain d'adoption, n'a pas une enfance facile. Ni une adolescence facile non plus, d'ailleurs. Il faut dire qu'il n'a pas hérité du physique dévastateur de sa mère. Personne ne veut de lui, personne ne l'aime, lui qui est un si grand amoureux des femmes. Alors, comment faire ? Oscar s'acharne et s'attache à des femmes toutes différentes, dans l'espoir d'être aimé. Mais Oscar ne vivra pas longtemps... Maudit fuku.

 

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Le livre, aussi coloré que l'est sa couverture chez 10-18, s'ouvre sur une définition du fuku, cette malédiction dominicaine qui peut s'abattre sur une famille et la condamner à la malchance ou des catastrophes plus ou moins prononcées... "On dit qu'à l'origine il arriva d'Afrique, charrié par les hurlements des captifs ; que ce fut le fléau mortel des Taïnos, frappant à l'instant où un monde périssait et où un autre surgissait ; que c'était un démon précipité dans la Création par une porte cauchemardesque entrouverte sur les Antilles."

Le fuku, on s'en doute dès le titre du roman, s'est abattu sur les Wao. Le malheur de la famille, c'est la beauté de ses femmes qui les a fait cibles de l'appétit des hommes, et des hommes les plus influents de République Dominicaine. Depuis le grand-père, médecin sous l'ère Trujillo, jusqu'à Beli, la mère d'Oscar, toute la famille s'est trouvée confrontée au bon vouloir des gouvernants, sans autre choix que d'obéir... ou mourir. L'auteur dépeint dans cet ouvrage l'horreur subie par les citoyens dominicains en désaccord avec le régime d'El Jefe et de ses sympathisants, mercenaires à la solde inconditionnelle du chef.

 

Les problèmes d'Oscar ne sont pas de cet acabit. Ce qui préoccupe le jeune garçon, c'est perdre sa virginité avec une jeune femme qui lui plaît. Mais si elles apprécient Oscar en tant qu'ami, elles ne se jettent pas au lit en sa compagnie, alors qu'elles ne sont pas farouches avec d'autres dominicains... Oui mais "Notre héros, c'était pas un de ces lascars dominicains dont tout le monde tchatche - c'était pas un as de la batte ou un bachatchero choucard, ni un bogosse avec un milliard de bombax scotchées au slibard." Attachant mais timide, mignon mais sans entrer dans les cases traditionnelles de la beauté dominicaine, ambitieux mais sans talent, le pauvre Oscar ne vit qu'à travers la figure des femmes aimées : soeur, mère, grand-mère, amoureuses...

 

Les femmes de la famille, étouffantes, imposantes, sont les véritables héroïnes du roman et l'on n'aura aucune peine à comprendre qu'il est difficile d'exister à côté d'elles. Beli est peut-être la plus forte d'entre eux, perdue par sa beauté qui se fane désormais que ses enfants sont grands, mais toujours aussi fière, malgré son manque d'influence sur ses enfants.

 

L'ouvrage, je le découvre à l'heure de cet article, a obtenu le prix Pulitzer à la sortie de son roman en 2008. Porté par une écriture qui en rebutera peut-être plus d'un, caractérisée par un argot espagnol très prégnant mais qui participe de la magie de ce roman très frappant, le livre m'a beaucoup plu : on en apprend énormément sur la dictature Trujillo ; ce qui dérange le plus, c'est de comprendre que tout n'est pas romancé.

 

Je remercie la douce Lady K de m'avoir offert ce roman qui n'avait pas obtenu ses faveurs et de lui avoir permis une nouvelle jeunesse chez moi ! Pari gagné !

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 13:41

Lorsque son patron lui propose d'emprunter sa voiture pour se promener pendant ses congés, Mr Stevens, le majordome, commence par ne pas trop y croire. Puis, envisageant la visite qu'il pourrait rendre à Miss Kenton, l'ancienne intendante du domaine, il finit par accepter la proposition de Mr Farraday. Le voyage en automobile et les étapes du voyage dans des auberges de village sont autant d'occasion pour Stevens d'évoquer les grandes heures de sa carrière au service de son patron d'antan, Lord Darlington.

 

Les-vestiges-du-jour.jpg

 

Plus jeune, je confondais allègrement, sans les avoir lus encore, Les Vestiges du jour et Tous Les Matins du monde : jour, matins devaient se mêler dans mon esprit ! Maintenant que j'ai lu les deux oeuvres, je trouve que cette erreur est finalement pardonnable si l'on considère la phrase "Tous les matins du monde sont sans retour", qui donne son nom au roman de Quignard et qui me semble également caractériser l'ambiance du roman d'Ishiguro.

 

Regard(s) d'un homme vieillissant sur les années passées au service d'un patron qu'il admirait et qu'il appelle "sa Seigneurie", Les Vestiges du jour sont empreints de doux regrets d'un temps révolu, souvenirs marqués justement par la figure d'un patron respectable et respectueux que le majordome se plaît à saluer. Ces moments propices au souvenir sont ainsi l'occasion, pour le majordome, d'évoquer ce qui fait d'un majordome un "grand" majordome, notamment le service d'un homme qui agit pour le bien de ses contemporains et la dignité que se doit de garder le serviteur en toutes circonstances.

 

Cette dignité, dont il  est question tout au fil du roman, est selon Stevens la qualité première que se doivent de posséder les hommes. Ainsi, le portrait de son père par Stevens est un passage primordial, car on verra avec douleur que les moments les plus intimes entre les deux hommes ont toujours été marqués par une grande maîtrise, une grande retenue dues à leur professionnalisme exacerbé. Stevens ne semble pas le regretter, mais l'ensemble du livre se construit sur son idée selon laquelle les qualités du majordome doivent influencer la vie de l'homme. Il ne se défait donc jamais d'une pudeur excessive, qu'il voit comme l'apanage idéal du majordome.

 

On attendra alors tout le roman la rencontre qui doit arriver avec Miss Kenton, ancienne collègue de Stevens : leur relation, annonce le majordome, est est toujours restée strictement professionnelle ; il se défend d'ailleurs de la moindre familiarité envers elle. Pourtant, les dialogues qu'il rapporte entre Miss Kenton et lui, vingt ans plus tôt, laissent à penser que Miss Kenton espérait à l'époque se lier davantage à lui. Dans leurs dialogues, on lit souvent des perches tendues, des ouvertures que Stevens ne voit pas... ou ne veut pas voir ; toute la question est là.

 

L'aveuglement de Stevens, dont il semble n'être pas conscient, s'avère être également la cause de la défense, bac et ongles, qu'il prend de Lord Darlington. A plusieurs reprises, Stevens évoque les tractations entreprises par son ancien patron pour faire réviser le traité de Versailles pendant l'entre-deux-guerres. Entre les lignes, on décèle alors l'intérêt croissant que porte Darligton au régime nazi : Stevens le dément absolument, mais les soupçons sont déjà bien là. L'affection profonde de Stevens pour l'Angleterre lui voile-t-elle la face sur la réalité des agissements de son patron ?

 

La lecture se termine donc sur un sentiment d'amertume, dû à la rigueur que s'est imposée Stevens et qui l'aura très sûrement empêché de voir ce qu'il aurait dû voir, tant sur le plan profession que sur un plan personnel et affectif.

 

L'ont également lu les amies Maggie76, Theoma, Karine :), Kalistina et Manu.

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 14:37

 

 

 

Les Lachaunaye n'ont jamais travaillé. Ah ça non, jamais ! Et maintenant que la famille bourgeoise se retrouve ruinée, il est hors de question de travailler pour subsister... Rien que l'idée même du travail leur arrache les hauts cris ! Georges Lachaunaye, très pieux, se rend à l'église, en espérant que le Bon Dieu saura trouver une solution. Rapidement, Georges a une illumination : pourquoi ne pas utiliser l'argent déposé par les fidèles dans les troncs d'église ? Commence alors une tournée bien organisée par toute la famille dans les églises de Paris... Mais l'inspecteur Cucherat, dévoué à la surveillance des églises, veille au grain ; il est bien décidé à mettre le grapin sur les voyous qui pillent l'argent destiné à la réfection des églises.

 

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Il est des acteurs et des réalisateurs dont on connaît peu de choses : mettre l'ignorance de leurs carrières sur le compte de mon jeune âge, voilà qui commence à être difficile... Un dimanche pluvieux m'a donc semblé être l'occasion rêvée pour pallier (un peu) mon inculture en cinéma patrimonial. J'ai commencé ma lourde tâche avec Un Drôle de paroissien, mettant en scène le facétieux Bourvil aux prises avec Francis Blanche, le tout sous la caméra de Jean-Pierre Mocky.

 

Bourvil incarne ici un personnage absolument imbuvable, paresseux au possible et fier de l'être.

Son allure de jeune garçon de bonne famille vient compléter le tableau et, lorsqu'il se tourne vers le vol pour éviter de devoir travailler, il devient une tête à claque de compétition.

 

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Son épouse Juliette, en plus, est issue d'une famille de fromagers-crémiers qui ont travaillé toute leur vie et qui tentent bien de la raisonner sur la paresse de son époux. Mais, comble de la mauvaise influence des Lachaunaye, Juliette est prête à se servir gratuitement dans le magasin de ses parents pour faire vivre sa belle-famille !


uddp.jpg(La raie au milieu, un choix capillairement discutable)


Le fonctionnement de cette belle-famille est absolument effrayant : tous vivent très la rgement au-dessus de leurs moyens et n'hésitent pas à quémander ou à parasiter leurs amis proches, ce qui leur semble sûrement moins terrible que de travailler. Pire encore, le père, Matthieu, dissimule à sa famille de la nourriture qu'il dévore dès qu'il se trouve seul ! Matthieu est à ce propos incarné par Jean Yonnel, dont j'ignorais tout jusqu'à ce film, et j'ai été scotchée de découvrir sa carrière illustre à la Comédie Française.

 

Georges s'adjoint dans sa filouterie le concours de Raoul, un ami dentiste, incarné par Jean Poiret. Raoul, séduisant, beau parleur, endosse la charge de guetter les apparitions de la police ou de quelque autre fâcheux, qui viendraient entraver la bonne marche de la récolte de fonds illégale de Georges... Raoul non plus n'est donc pas très recommandable : pourtant dentiste, il préfère l'argent facile que peut lui procurer Georges de par ses délits.

 

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Mais le plus drôle, dans ce film, ne réside pas que dans les progrès que font les deux compèers pour moderniser leur attirail du parfait voleur : c'est bien l'enquête maladroite que mène l'inspecteur Cucherat et son équipe pour arrêter les deux hommes. La scène la plus marquante reste d'ailleurs, outre les déguisements fameux qu'endosse chacune des deux équipes pour échapper à la vigilance de l'autre, le moment où Cucherat suit Bourvil déguisé en homme d'église et lui réclame de l'entendre en confession !

 

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Voilà donc un film gentillet, drôle et sympathique pour redécouvrir autrement Bourvil que dans La Grande Vadrouille, Jean Poiret autrement que dans La Cage aux folles et Blanche que dans Les Tontons flingueurs, films qui sont généralement les seuls que nous connaissions, nous enfants des années 80 qui soupiraient de dépit devant les "vieux films" que regardaient parfois nos parents.

 

Pour me faire pardonner, quelques dimanches par mois seront maintenant consacrés au cinéma de papa-et-maman, voire papy-et-mamie, trop vite oublié de ma part et dont je confesse ma trop grande méconnaissance. Aucune contrainte de décennie, aucune contrainte de langue, aucune contrainte que ce soit pour découvrir des films "cultes" (pas sûre que celui sus-cité soit concerné, d'ailleurs !) à côté desquels je suis passée. Vous êtes les bienvenus si vous souhaitez me rejoindre dans ce nouveau rendez-vous ! Et en prime...

Oh, le joli logo !

 

Mango est la première à me rejoindre avec un Franck Capra cultissime !

Un-drole-de-paroissien.jpg

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 17:20

Lorsque la jolie Félicie quitte la province pour gagner Paris, c'est la fortune qu'elle recherche. Pour atteindre son but, elle répugne pourtant à vendre son corps ou à user d'autres expédients du même genre : elle se sent bien supérieure à tout cela. Lorsqu'elle est embauchée en tant que bonne chez les Vaussanges, Félicie se satisfait pourtant fort bien des largesses de Monsieur et ne tardera pas à se laisser entraîner dans le lit conjugal des époux Vaussanges pour ramasser quelques billets supplémentaires... Par sa ruse, elle aidera également Mme Vaussanges et sa fille à commettre l'adultère pour l'une et à rencontrer son promis pour l'autre, défauts qui risquent de nuire à la bonne réputation de la famille s'ils venaient à être ébruités.

 

laforest

 

Si elle existait, Jean-Louis Dubut de Laforest, JLDDL pour les intimes, pourrait facilement être classé dans la catégorie des auteurs morts et oubliés depuis longtemps. Auteur prolifique du XIXème siècle, il aurait très bien pu ne jamais croiser ma route si les  Agents littéraires, qui travaillent donc également avec des auteurs morts, ne m'avaient proposé de m'envoyer cet ouvrage.

 

Digne des grands romans feuilletons, La Bonne à tout faire a tout pour plaire. Une domestique rusée qui veut s'élever au-dessus de sa condition, des patrons petit-bourgeois au mauvais goût assumé et à la moralité chancelante, de jeunes personnes influençables : voilà une galerie de personnages hauts en couleurs. Dans un siècle propice à tous les vices, la médecine a de beaux jours devant elle et Dubut de Laforest nous présente aussi bien la douce Céleste, qui soigne ses chagrins d'amour aux vapeurs de l'éther, que le jeune Ambroise Le Roux, jeune médecin ambitieux mais timide, sur le point d'expérimenter son remède contre la syphilis.

Marqués par le sceau de la déchéance, les personnages ne sauront lutter contre une dépravation qui les gagne tous petit à petit, à l'exception d'un ou deux d'entre eux, de fieffés filous qui ne reculent devant rien pour se sortir de leur misère crasse. Cette misère est constamment mise par l'auteur en regard avec l'aisance bourgeoise, mais on constate bien vite que naître dans la deuxième catégorie est loin d'être le gage d'une vie heureuse et digne de vertu. Voilà un ouvrage que Zola n'aurait peut-être pas renié ou qui, du moins, sait se montrer digne de ses prédécesseurs !

 

Et si, comme moi, vous ignoriez jusqu'à peu l'existence de JLDDL (ce qui n'est en fait pas plus rapide à lire), sachez que l'ouvrage, édité aux éditions du Livre unique, propose une introduction particulièrement complète et bien faite sur l'auteur et son oeuvre, et surtout que l'ouvrage s'accompagne de la version théâtralisée de La Bonne à tout faire !

 

Merci aux Agents Littéraires pour cette belle découverte !

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 18:00

Avant d'etre mis au placard et de se retrouver simple plumitif dans un journal local du fin fond de la Californie, Tom Valle incarnait à merveille le prototype du journaliste new-yorkais brillant et successful. La révélation des mensonges éhontés qu'il employait pour créer des articles sensationnels lui valut pourtant une quasi retraite anticipée. A Littleton, Tom n'a désormais rien de plus palpitant à couvrir que des inaugurations de supermarchés ou des anniversaires de centenaires à la maison de ertraite : son prédecesseur en serait d'ailleurs devenu fou au point de quitter brusquement la ville ne pleine nuit et de partir s'exiler au bord d'un lac pour pêcher la truite et neplus jamais entendre parler de Littleton. Mais un accident de la route relance bientôt la curiosité de Tom : l'un des conducteurs impliqués s'est volatilisé après avoir donné une fausse identité tandis que la victime a visiblement été enterrée sous un faux nom elle aussi. Bientôt, Tom fait l'objet de menaces et d'un cambriolage, au cours duquel il est blessé : ses soupçons se précisent... Mais qui le croira, lui qui traîne derrière lui une réputation de menteur invétéré ?

 

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L'auteur soulève dans son ouvrage une question primordiale, qui dépasse d'ailleurs le cadre du journalisme : est-il possible de faire confiance à nouveau à un personne qui (nous) a menti ? Le problème est d'autant plus sensible pour Tom, de la part duquel on serait en mesure d'attendre une impartialité et une objectivité totales dues à sa profession.

Voici d'ailleurs le problème auquel Tom doit faire face : le voilà qui se heurte à la méfiance, au doute, voire à la peur chez ceux qu'il aimerait voir l'aider. Ainsi, quasi livré à lui-même durant son "enquête" personnelle, il sombre dans une paranoïa pas toujours infondée.

 

Il faut reconnaître qu'à ce sujet, le mode d'énonciation choisi par l'auteur s'avère redoutable. Dès le début, Tom nous livre la situation qui est la sienne : il écrit a posteriori les événements qu'il a vécus et dont il a parfois été l'instigateur. Pour ce faire, il a trouvé refuge dans une chambre de motel dans laquelle il s'est retranché en espérant échapper à ceux qui le recherchent et dont on comprend qu'ils veulent lui faire la peau. "Ils", ce sont les ennemis que l'on n'identifiera que très tard dans l'oeuvre ; c'est le seul point négatif que je note après lecture : n'avoir pas véritablement les clés pour identifier les ennemis de Tom, ceux qui restent dans l'ombre comme ceux qui le pourchassent.

 

Pour terminer avec lui, Tom est un personnage comme je les aime. Cynique à souhait (un peu à la manière de Wilt, chez Tom Sharpe), il ne se ment pas à lui-même sur ses propres fautes et sait reconnaître ses contradictions. Pourtant, toujours humain, il ne manque pas de se tromper parfois, ou d'être induit en erreur, avant de mieux utiliser ses erreurs et ses faux pas pour faire avancer son enquête, démarche faisant de cet ouvrage un heureux mixte entre thriller et roman d'espionnage.

 

Merci à Solène des Editions du Cherche-Midi qui a encore une fois tapé en plein dans le mille !

Aux copines blogueuses qui le liront bientôt elles aussi, il faudra que nous en discutions : j'ai quelques questions à poser au sujet de l'enquête de Tom !

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 16:28

Alors qu'il rentre tout juste d'Afrique, après quelques mois d'absence, Nathaniel Wildenstern découvre le manoir familial secoué par un drame : son frère Marcus, héritier supposé de la fortune Wildenstern, a trouvé la mort dans un accident d'escalade. Enfin, ça, c'est la version officielle : de par leur extraordinaire vitalité physique qui leur accorde une grande longévité, les hommes de la famille sont autorisés à attenter à la vie de leurs proches pour accéder plus vite au statut de patriarche. Nate soupçonne donc rapidement que Marcus a été assassiné. Le problème, c'est que la famille le soupçonne, lui, d'être l'assassin ! Nate va donc devoir prouver son innoncence en rétablissant la vérité. C'était sans compter la terrible explosion qui retentit lors des funérailles de Marcus, et les ancêtres qui reviennent à la vie...

 

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Grâce aux copines, blogueuses ou pas, je m'améliore en littérature jeunesse... Et surtout, j'ai la chance de ne tomber que sur de bons livres ! J'avais déjà rencontré  Apolline et  Nobody, voici maintenant Nate ! La couverture, avec son personnage steampunk à souhait, avait déjà de quoi me séduire ! Après lecture, je me demande quel personnage elle représente : un mélange de Nate et de son cousin Gérald, peut-être, et donc heureux mélange d'aventurier et de savant.

 

Le point de départ de l'intrigue n'a rien de véritablement original : un jeune garçon décide d'enquêter sur la mort prétendue accidentelle de son frère afin de s'en dédouaner, lui qui est accusé à tort. Là où Oisin McGann frappe fort, selon moi, c'est qu'il apporte à l'histoire trois éléments intelligents et qui aident à porter le roman : dans un premier temps, le pouvoir très particulier des membres de la famille Wildenstern fascine. Les corps sont capables d'être régénérés par l'or, faculté désignée par la locution latine aurea sanitas. Ainsi, les combats prennent du relief et on assiste à des événements paranormaux qui feraient frissonner de plaisir Pierre Bellemare.

Ensuite, les animaux ont la particularité d'être mécaniques. Portant le nom de mécanimaux, ils sont dotés de capacités physiques souvent hors normes ; parfois, ils sont simplement utiles, comme la petite bestiole grille-pain ! Mon seul regret à leur sujet consiste en leur sous-exploitation dans l'oeuvre, puisqu'ils n'y occupent que le rôle d'adjuvants de second plan.

Enfin, j'ai apprécié de voir la place que réserve l'auteur à ses personnages féminins, malgré la misogynie des hommes Wildenstern, qui ne permettent aux femmes que d'avoir le statut d'épouse. Loin de s'en contenter, Mélancolia (alias Daisy) et Tatiana sont deux jeunes femmes ambitieuses et indépendantes, ou en tout cas en bonne voie !

 

J'ai été charmée du début à la fin, et le beau Nate n'y est sûrement pas étranger ! Et puisqu'il s'agit d'une trilogie, je n'ai pas l'intention d'en rester là !

 

Hérisson et Tiphanya ont toutes les deux beaucoup aimé, elles aussi !

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