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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 16:11

Fredo pousse les chariots : c'est son boulot. Dans un hôpital, au service de rééducation destiné à améliorer le confort de vie des personnes âgées, Fredo va chercher les patients et les amène à bon port, à la radio ou auprès du kiné. Il y va fort, Fredo : il aime bien les bousculer un peu, les vieux, et faire du rodéo dans les couloirs. Personne n'y croit, de toute façon : le kiné, les radios, les expériences, tout ça ne sert plus à rien aux grabataires qui dorment là, et tout le monde passe le temps tranquillement...

Mais débarque un jour Alphonse Lepointre, un vieux truand qui n'a pas du tout envie de se laisser faire comme tous les autres. Fredo et lui sympathisent et rêvent d'une combine qui leur assurera des jours heureux au soleil. Lorsqu'une vieille rombière pleine aux as vient se faire soigner à l'hôpital, Fredo et Lepointre y voient une occasion en or...

 

bal-des-debris-10.jpg

 

Pour ma première lecture d'un Jonquet, je ne m'attendais pas du tout à ça : alors que j'imaginais un policier pur et dur, Jonquet nous entraîne à sa suite dans ce qui ressemble à du San-Antonio pur jus !

 

Alors que le tableau qui nous est donné à voir n'est pas d'emblée réjouissant, l'auteur rajoute à l'ensemble une bonne couche de cynisme quant à la cruauté des médecins et la vacuité de la vie des personnes âgées à l'hôpital. Au point de nous mettre mal à l'aise ? Non, mais Jonquet sait appuyer là où ça fait mal, quand on réalise qu'on savait déjà tout ça sans vouloir se l'avouer. Tout le petit monde du milieu hospitalier et des familles des malades passe à la moulinette de l'auteur qui se livre à une vraie critique sociale dont personne ne sort gagnant.

 

Au milieu de tout cela, Fredo se taille une drôle de place. Entre une compagne envahissante, qui voudrait le traîner malgré lui dans un combat syndical dont il ne veut pas, et un boulot qu'il estime bien en-deça de ses capacités réelles, il est prêt à laisser tomber des scrupules qu'il n'a d'ailleurs peut-être pas du tout pour se lancer dans une escroquerie qui le dépasse parfois. Lepointre et lui forment une sorte de duo qui n'aurait pas manqué de succès dans le cinéma de papa il y a quelques dizaines d'années, mais qui manque peut-être d'un soupçon de modernité. A moins que ce ne soit finalement là que réside tout l'intérêt de l'ouvrage ?

 

D'autres avis chez des lectrices de Jonquet plus averties que moi (pour l'instant !) : Lili, Stephie, Pimprenelle, Calypso et Val.

 


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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 17:54

Sur l'île de Gotland, en Suède, trois femmes sont retrouvées mortes à quelques jours d'intervalle : alors que la saison touristique commence tout juste, les inspecteurs locaux, menés par le commissaire Knutas, ont fort à faire pour débusquer le meurtrier avant que l'île ne sombre dans la psychose. En effet, la police suspecte un seul et même homme : les trois femmes ont en effet été tuées avec un objet tranchant, puis ont été abandonnées nues, une petite culotte dans la bouche. Ce rituel macabre déroute les enquêteurs, qui peinent à trouver une piste valable... Pourtant le temps presse : à tout moment, on craint la découverte d'un nouveau corps...

 

jungstedt.jpg

 

Le scénario de ce roman policier suédois n'apporte rien d'original au genre : trois morts identiques et des enquêteurs à vif, sous la pression exercée par un tueur "qu'on ne voit pas"... C'est, au choix, la promesse d'un roman somme toute classique mais efficace, soit le champ libre laissé à l'innovation en terme de forme : voyons ce qu'il en est ici.

 

Comme dans la majorité des romans policiers scandinaves que j'ai eu l'occasion de lire, l'écriture fait la part belle au style contemplatif : à chaque nouveau lieu visité, parcouru ou même simplement traversé, l'auteur s'attache, en une phrase ou deux, à décrire l'endroit ou en évoquer l'ambiance et la luminosité. Le procédé s'inverse lorsqu'on aborde les personnages : on les décrit en surface, sans jamais chercher à percer la part d'intimité de chacun... sauf celle du tueur ! Finalement, pour le lecteur habitué aux personnages de flic torturé, hanté, asocial et à leurs relations conflictuelles au reste de l'humanité, il y a de quoi dérouter ! Mari Jungstedt décrit bien plus qu'elle n'analyse, ce que j'ai fini par regretter.

 

Si la description des lieux peut favoriser l'imaginaire du lecteur, il n'en sera rien des personnages qui, du coup, ne restent qu'évoqués par l'auteur. De même, l'intrigue simpliste ne révèlera pas une seule initiative de la part de l'auteur : elle nous fait miroiter un adultère, qui aurait pu redonner du rythme à une intrigue insuffisante pour soutenir notre intérêt, sans que celui-ci trouve un sens dans le dénouement du livre et le rituel mis en place par le tueur s'explique de manière bien trop simple.

 

Voilà un roman qui ravira peut-être les amateurs de policiers lisses et sans surprises, mais qui, justement, par manque de relief, décevra les lecteurs férus de thrillers !

 

Merci aux éditions du Livre de Poche et à Livraddict pour ce partenariat !

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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 20:27


Lorsque l’équipe d’Ulike.net a proposé aux bloggeurs de chroniquer l’ensemble de la rentrée littéraire sur www.chroniquesdelarentreelitteraire.com, j’ai sauté sur l’occasion d’être l’une des premières à découvrir un nouveau livre à peine disponible en librairie. Pour en savoir plus sur ce projet, c'est par ici... J’ai choisi Kart, de Frederic Junqua : un premier roman, disait le résumé alléchant qui nous était proposé, sur un sujet complexe.


"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

Voici ce que nous dit, entre autres, la quatrième de couverture :

« Injustement arrêté, happé par l’autorité en place, un jeune homme est expédié aux confins du pays rejoindre les brigades du pouvoir. Au début. De férocité en obéissance aveugle, il se déprend du joug et fait l’expérience de l’humanité. »


Je m’attendais à un livre fort, difficile mais prenant : je me voyais déjà à la place de ce personnage, me demandant ce que j’aurais pu faire à sa place, un peu comme cela avait été le cas lors de ma lecture de La Mort est mon métier, de Robert Merle.


Loin s’en faut : les premières pages m’ont désarçonnée, foisonnantes, riches à l’excès, bourrées d’effets et trop recherchées. J’ai persévéré, à grand peine…


Un jeune homme, dont le prénom ne nous est pas donné, est victime d’une méprise qui ressemble fort à une machination. Un homme pousse une jeune femme sous les rails de métro, près de lui, puis s’enfuit. Les forces de l’ordre débarquent et l’embarquent, alors que l’on témoigne contre lui.
Emprisonné, martyrisé, privé de toute dignité humaine, il est ensuite envoyé dans un Centre mystérieux, et deviendra ensuite la recrue d’une sorte d’unité d’action, au sein de laquelle il commettra des actes innommables mais fera aussi l’expérience d’une amitié plus forte que tout.


Ce livre m’a peu convaincue. Le style oscille entre trop-plein bourré d’adjectifs et obscurité aggravée, instaurant parfois une violence et une tension qui se traduisent également dans les actes du personnage qui tue et qui jouit, parfois en même temps. On passe allègrement d’une première partie à la troisième personne du singulier à une fin à la première personne du singulier, et la couverture, représentant un petit garçon sale et hagard dans une forêt sombre, est à l’image du roman : on a très envie de vite s’en éloigner.


C’est donc avec plaisir que je propose, comme l’équipe d’Ulike nous l’a suggéré, de faire de ce livre un livre voyageur par l'intermédiaire d'Ulike, en espérant qu’il trouvera en vous un lectorat plus compréhensif que je ne l’ai été. Je tiens d’ailleurs à remercier l’équipe d’Ulike qui a proposé une initiative très sympathique et est bien étrangère au peu de succès qu’a rencontré ce livre avec moi. Espérons que les autres livres auront reçu un meilleur accueil !

Vous pouvez retrouver cet article sur le site des Chroniques de la rentrée littéraire, ici.


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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 23:12

Moui, la couverture n'est pas des plus gaies, j'avoue... Mais difficile de trouver une illustration plus appropriée à une histoire aussi stressante que celle que connait Michael Harrison à quelques jours de ses noces...

"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

Michael Harrison a toujours fait de nombreuses blagues à sa bande de copains, et pas toutes de très bon goût... Pour se venger, ces fameux copains lui ont prévu une activité morbide en cette soirée où il enterre sa vie de garçon : ils ont prévu de l'enterrer au sens propre, avec une bouteille de whisky, un magazine porno et un talkie-walkie, et de venir le rechercher après quelques heures et quelques pintes en plus dans le corps...
Mais tous sont déjà bien éméchés : ils enterrent un Michael complètement ivre qui comprend à peine le mauvais goût de la blague et repartent direction le prochain pub en riant grassement. Mais un grave accident de la route les laisse tous morts, et personne ne sait où se trouve Michael...

Sa fiancée, Ashley, se fait beaucoup de souci et lance la police à sa recherche. Le commissaire Roy Grace, aux méthodes peu académiques, s'intéresse à l'affaire et remarque vite qu'Ashley a un comportement un peu louche, tout comme Mark, le meilleur ami et associé de Michael et qui n'aait pu se rendre à l'enterrement de vie de garçon...


Le résumé de la 4ème de couverture, qui explique brièvement ce qui arrive à Michael, m'avait profondément séduite : il fallait réussir à imaginer une telle intrigue ! Dès le départ, tout semble déjà perdu pour Michael, et on se met aussi bien à sa place qu'à la place de ses proches, qui ne savent que penser d'une telle disparition... Et le personnage de Roy Grace, flic d'une quarantaine d'années, lui-même confronté à la disparition énigmatique de sa femme, est très attachant.
Pourtant, j'ai trouvé l'action trop lente parfois, et je n'ai pas ressenti le suspense et l'angoisse que j'attendais. On a également l'impression que l'enquête piétine du côté de la police, et que leur avancée est le fruit du hasard plus que de leur travail... Bref, un bon sujet mal développé à mon goût, et une fin trop abracadabrante pour me plaire, c'est une légère déception.

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