Tout juste héritière de la fortune de son misanthrope de père, Amelia Peabody s'ennuie : rêvant de parcourir le monde à la découverte de ses merveilles, elle commence son voyage à Rome, où elle sauve la belle Evelyn Barton-Forbes. Celle-ci, reconnaissante mais aussi ruinée, accepte de lui servir d'accompagnatrice dans le périple tant chéri par Amelia. Toutes deux se rendent en Egypte, désireuses de contempler et d'étudier de plus près les vestiges de la glorieuse période d'Akhénaton.
Alors qu'elles suivent le cours du Nil pour guider leurs pas, ces jeunes dames font la connaissance des frères Walter et Radcliffe Emerson, qui mènent avec peu de moyens des fouilles archéologiques. Elles se joignent à leur compagnie tandis qu'une momie est découverte sur le chantier... mais disparaît la nuit suivante ! Alors que le petit groupe soupçonne les villageois les plus proches d'avoir subtilisé leur trouvaille, une terrifiante créature couverte de bandelettes vient à plusieurs reprises perturber le sommeil de nos aventuriers...
Ce policier figurait dans ma PAL depuis plus d'un an... Faute de temps, je n'avais jamais fait l'effort de m'y plonger : heureusement, les vacances sont l'occasion de réaliser des fouilles archéologiques PALesques, un peu à la manière des héros de l'ouvrage !
Emporté avec moi sur la route de Gaudi et Miro à Barcelone, ce livre m'a enchantée : voilà un policier savoureux et amusant ! Les personnages, Amelia Peabody la première, possèdent tous une épaisseur intéressante, qui rend attrayant tout échange de paroles entre eux : les disputes Radcliffe/Amelia sont l'occasion de débats sans fin sur l'inefficacité des égyptologues, l'hystérie féminine, la paresse des autochtones... Les débats ne sont pas nouveaux et nous semblent d'ailleurs parfois datés ou à la limite du racisme : il faudra prendre garde à replacer ce roman dans son époque, suivant l'éternelle question du racisme de Tintin au Congo, par exemple...
Amelia est réjouissante de par son caractère impétueux, qui n'est pas sans rappeler celui d' Imogène chez Exbrayat. Parlant de la dame de compagnie qu'elle s'apprête à embaucher avnt de rencontrer Evelyn, voilà ce qu'elle mijote : "J'étais impatiente de l'avoir à mes côtés. Je me voyais déjà en train de la houspiller dans les rues malodorantes du Caire ou les déserts arides de la Palestine. Sa présence procurerait à mon esprit la distraction dont il avait besoin." Charmante, isn't it ?
Du coup, la fin m'a semblé un peu trop mièvre, ne s'accordant pas à la fougue d'Amelia. Pour le reste, j'ai été charmée par les descriptions et l'ambiance orientalisante, ainsi que la dignité à toute épreuve de nos héros anglais, même en plein désert, évoquant les ouvrages d'Agatha Christie que j'affectionne. A moi d'autres Elizabeth Peters, maintenant !