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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 13:11
Décidément, mon rythme de publication en ce mois de décembre peine à égaler celui d'un escargot neurasthénique. Rassurez-vous, je ne suis qu'empêtrée dans des histoires aussi palpitantes que des conseils de classe interminables, des bulletins en pagaille et des formations dans des endroits reculés et bien trop loin de ma bulle de lectrice. Je lis toujours, et pas n'importe quoi : je ne suis pas une petite nature ! Voici ce dans quoi je suis plongée :



Bououououh, ça fait peuuuur...

"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

Je vous parlerai aujourd'hui du roman de Walpole, Le Château d'Otrante.

Manfred est un châtelain respecté mais acariâtre et têtu, marié à la très aimable, polie et douce Hippolite. Le jour où ils doivent marier leur fils Conrad à la charmante Isabelle, celui-ci meurt. Manfred, craignant que sa lignée ne vienne à s'éteindre, décide de répudier Hippolite pour épouser lui-même Isabelle. Mais des événements surnaturels de nature divine troublent sa résolution...

Oui oui, j'ai résumé, là, pour faire simple. Mine de rien, l'intrigue est plus complexe de par la présence de nombreux personnages secondaires. Tous ces personnages, à la psychologie on ne peut plus limitée, pourront déplaire : c'est justement ce qui m'a plu. J'ai aimé écouter Hippolite, modèle de vertu et d'obéissance inconditionnelle à son boulet de mari complètement tordu. Théodore, le faux paysan parangon de courage et d'amour pour sa Dame à peine entrevue deux fois, est un homme admirable mais qu'on a quand même envie de secouer en lui disant combien il est niais. Seuls Mathilde, l'autre enfant de Manfred, et Manfred lui-même font preuve d'un caractère un chouïa plus complexe. Quant à l'atmosphère, elle m'a laissée rêveuse : j'avais l'impression de me voir dans les dédales de cet immense château, épiant avec Mathilde dans une coursive, parcourant les nombreuses chambres à la recherche du fantôme, m'enfuyant dans les souterrains avec Isabelle pour échapper à l'horrible mariage conçu par Manfred. Le malaise ambiant, les bruits, les courants d'air, ce qu'on trouve finalement dans de nombreux romans gothiques, j'aime !
En revanche, le coup du Géant qui apparaît, laissez-moi rire... Aussi ridicule que l'apparition finale qui met en garde Manfred ! Le plus ridicule reste quand même définitivement la mort de Conrad, écrasé sous un casque géant à plumet... Bahahahah.
Mon avis, vous l'aurez compris, reste mitigé. Ce roman, qui est considéré comme le premier roman gothique, prédécesseur du roman noir, est imparfait mais donnera suite à des écrits bien meilleurs... J'ai hâte de lire Le Moine, de Lewis !

Mais, j'y pense... Ce livre me permet de me lancer enfin dans le challenge English Classics de Karine :) En voici le chouette logo :


Et d'un ! Et d'ailleurs, comme c'est le premier roman gothique, je me permets de l'ajouter au challenge J'aime Les Classiques, à condition que Mariel ne m'en veuille pas d'avoir posté en cours de mois et pas à la fin...



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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 07:00
Il n'y a pas que Stephie qui a le privilège de faire des choses avec Pimprenelle ! Je vous rappelle que ces dames nous ont concocté un Swap Cap Sur Noël aux petits oignons, que vous pouvez retrouver sur leurs blogs respectifs, et que chaque dimanche est l'occasion de connaitre leur lecture en commun de la semaine. D'ailleurs, elles sont en quête d'un logo pour cette lecture du dimanche : si vous sentez l'inspiration créatrice monter en vous, c'est le moment !

En attendant, puisque Pimprenelle et moi avions toutes les deux choisi ce livre lors d'un des derniers partenariats dominicaux de Blog-O-Book, c'était l'occasion d'en faire une lecture commune !



"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

Matthew, Callie et Emmy
sont frères et soeurs. Ils vivent avec leur mère, Nikki, alors que le père de Matthew et Callie leur envoie une pension alimentaire tous les mois. Quant au père d'Emmy, il a vite disparu dans la nature. Si la vie des enfants peut parfois s'écouler très normalement, elle peut aussi très vite basculer dans le plus grand cauchemar à cause de Nikki. Il arrive en effet que celle-ci lâche prise avec la réalité et les oublie, dans le meilleur des cas, les harcèle psychologiquement ou les frappe : Matthew s'est même vu menacer et taillader le cou par un couteau lors d'un accès de folie de sa mère.
Quand Nikki met la main sur Murdoch, un nouvel amoureux que Matthew et Callie admirent depuis qu'ils l'ont vu prendre la défense d'un gamin dans une boutique, les enfants pensent que c'est peut-être enfin le temps du répit pour eux. Mais Murdoch, fatigué lui aussi par les excès de Nikki, finit par partir, finit par la quitter et les quitter par la même occasion, laissant encore une fois les enfants livrés à eux-mêmes face à cette mère abusive.

Sachez, messieurs-dames, que, d'après la quatrième de couverture, ce livre "a reçu une trentaine de prix aux Etats-Unis et a été finaliste du Los Angeles Times Book Prize, ainsi que du National Book Award en 2006" : rien que cela !
Je comprends fort bien qu'il ait reçu ces prix : bien que le style soit très simple, sans fioritures, sans effets de style (ce qui s'explique également par le fait que le narrateur soit un ado), ce sujet délicat de la maltraitance est abordé de manière très délicate et sensible. En effet, Matthew, qui devient un jeune adulte, écrit à sa petite soeur Emmy (qui a une dizaine d'années de moins que lui) pour lui raconter leur enfance tourmentée. J'ai trouvé très touchant de voir, rétrospectivement, tout le mal que Matthew se donne pour protéger la petite Emmy des sautes d'humeur violentes de leur mère. Les épisodes qu'il lui raconte sont parfois très durs : celui où il raconte que Nikki tient Emmy par une cheville au-dessus d'une falaise fait froid dans le dos. A aucun moment Nikki ne se remet en question : au contraire, elle évolue à la fin du liver vers un état qui confine à la folie furieuse. En parallèle, quelques (rares) bons moments : est-ce cela que l'on appelle des troubles bipolaires ? (Siiii, rappelez-vous, comme la mère d'Abby dans Urgences...)
Le personnage de Murdoch est la seule planche de salut pour les enfants, et c'est douloureux de constater que les enfants sont désesperés de le voir partir : la scène où Matt se rend chez lui pour lui parler m'a paru triste à souhait.
Rassurez-vous ; pas d'atermoiements, de pleurnicheries dans la bouche de Matt qui pourraient rendre la lecture fastidieuse. J'ai lu ce livre rapidement et j'espère que Pimprenelle aura été aussi conquise que moi ! Chez elle, c'est par ici...


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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 23:57
C'est grâce à l'opération "Passe ton livre à ton voisin" que j'ai reçu ce livre de la part d'Edelwe : j'avais reconnu un titre lu quand j'avais une dizaine d'années...


Je ne recommencerai pas un énième réquisitoire contre les couvertures moches, mais celle-ci ne me plait pas énormément : je trouve l'association de couleurs peu heureuse, mais il fallait bien choisir quelque chose... Un Lord en l'occurence, ça collait bien.

"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

Lord Arthur Savile est un jeune homme à la vie facile, de bonne famille, et sur le point d'épouser sa charmante promise : que demander de plus ? Qu'un chiromancien ne vous prédise pas, lors d'une soirée dans le monde, que vous allez un jour commettre un meurtre...
Pour se débarrasser de cette funeste prédiction, Lord Arthur décide de commettre ce meurtre en vitesse et d'en être libéré au moment de son mariage... Mais tout ne se déroulera évidemment pas aussi facilement que prévu !

C'est un vrai plaisir que de se plonger dans ce court récit d'Oscar Wilde, qui est notamment accompagné dans cette édition par Le Fantôme de Canterville : le ton est léger malgré les sujets choisis, et les traits d'humour déployés dans ces deux histoires sont disséminés avec finesse pour alléger l'atmosphère qui pourrait facilement devenir pesante.

Ces deux nouvelles se lisent bien plus rapidement que Le Portrait de Dorian Gray, qui m'a traumatisée étant gamine : j'avais une édition bon marché qui contenait une illustration horrible, de sorte que je n'ai jamais pu relire ce livre sans coincer la page de façon à ne pas la voir !
Le style m'est apparu bien plus fluide dans ces nouvelles, que je vous conseille (mais que vous connaissez sûrement) si vous voulez voir d'un peu plus près une autre facette de l'écriture de Wilde.
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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 21:41
J'ai craqué sur cet ouvrage cet hiver au Salon du Livre de jeunesse de Montreuil. Il était temps que je m'y plonge ! J'avais été séduite par la couverture, sobre et fermée par un élastique, comme un calepin : le livre se présentant justement comme un journal intime, c'est très bien pensé.

La 4ème de couverture nous plonge tout de suite dans le bain, en nous expliquant que Cathy a disparu : nous sommes à la place d'Emma, sa meilleure amie, et nous lisons ses réflexions, ses pensées, ses humeurs...

"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

Cathy est une lycéenne un peu rêveuse, artiste, qui occupe volontiers son temps libre en dessinant ce qui l'entoure... Lors d'une après-midi qu'elle passe à dessiner en plein air, elle fait la rencontre d'un jeune homme qu'elle juge à la limite de l'impolitesse, Victor.
Après quelques temps passés à discuter, quelques jours à peine, Victor laisse tomber Cathy sans être vraiment sorti avec elle, comme elle le dit elle-même... Il disparaît dans la nature, d'ailleurs.
Cathy décide de mener l'enquête et s'introduit chez lui un soir : elle lui dérobe des papiers et s'enfuit. Ces lettres, photos, extraits de journaux divers sont fournis avec le livre, dans une pochette cachetée : c'est un vrai plaisir que de l'ouvrir et de découvrir tout ce fouillis et les informations qu'il contient !

Malheureusement, ce concept très original (le récit est ponctué de numéros de téléphone à appeler, de sites Internet à consulter, des preuves papier à décortiquer) est un peu gâché par une intrigue un peu tirée par les cheveux, trop peu crédible à mon goût. La véritable nature du secret de Victor est d'ailleurs complètement ridicule : le basculement dans le fantastique est déplacé pour un tel ouvrage qui n'y fait aucune référence à part dans les dix dernières pages, comme si les auteurs avaient manqué d'inspiration pour finir ("Ouais, bon, les gars, faudrait qu'on termine, là. On pourrait en faire un vampire, ou un loup-garou, ou un immortel, z'en pensez quoi ? Ouais hein, c'est bien ? Allez, vendu !"). En revanche, les croquis qui parsèment les pages et les gribouillis en tous genres de Cathy sont un vrai plaisir pour les yeux ! Une bonne lecture... pour la jeunesse (Mais qu'est-ce que je faisais dans ce salon, aussi ?!)





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