En ce vendredi, je vous parle aujourd'hui d'un livre qui a déjà fait beaucoup parler de lui à sa sortie et qui passionne encore les foules à l'occasion d'une lecture commune sur Livraddict, que j'ai rejointe avec plaisir.
La couverture, extrêmement soignée, évoque un recueil de lettres liées d'un joli ruban rose : de nombreuses maisons seraient bien inspirées de prendre modèle sur NiL !
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Juliet, un peu sur le modèle de Paul Sheldon avec son héroïne Misery, s'est empêtrée dans l'écriture de romans badins au sujet de la Seconde Guerre mondiale, qui vient de s'achever. Pressée de trouver une nouvelle idée pour son prochain livre, elle écrit quotidiennement à son éditeur et avant tout ami cher à son coeur, Sidney, ainsi qu'à la soeur de celui-ci, qui se trouve être par la même occasion une amie d'enfance. Parmi toutes ces lettres échangées, Juliet reçoit un jour la lettre d'un inconnu habitant l'île de Guernesey : Dawsey est devenu propriétaire d'un livre vendu par Juliet et lui demande si elle peut lui procurer un autre livre. De fil en aiguille, Juliet développe sa correspondance avec les insulaires : Dawsey lui a en effet appris l'existence d'un Cercle littéraire, créé pendant la guerre, et Juliet se prend d'amitié avec les différents membres, au point d'aller les rencontrer sur leur île.
Si la couverture de l'ouvrage est joli, je craignais, avant ma lecture, de me retrouver plongée dans une bluette de plus : j'ai peur de devoir avouer que mes craintes étaient fondées.
Après moult lectures passionnées des Liaisons dangereuses lorsque j'étais lycéenne, mon intérêt pour les romans épistolaires s'est plus qu'émoussé. Pourtant, le rythme des lettres qui nous sont données ici se révèle si effréné que le genre m'a semblé reprendre une certaine vigueur : la multiplicité des personnages (parfois excessive) réveille les échanges dont Juliet est l'épicentre.
Par ailleurs, les personnages sont tous bien définis, dotés chacun d'une personnalité propre : je regrette justement que cet avantage se soit parfois transformé en caricature. Juliet est trop fofolle, Kit trop sauvage, Dawsey trop secret... Une fois que l'on a compris le caractère de chacun d'eux, pas la peine d'en rajouter !
Juliet m'a justement un peu fatiguée : à vrai dire, je l'ai souvent trouvé niaise. Ce qui a sauvé la mise, c'est la beauté très travaillée de l'île de Guernesey telle qu'elle apparaît dans les descriptions de ses habitants à l'année et des nouveaux venus.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé cette histoire charmante, mais elle souffre selon moi d'une surabondance de mièvrerie : les ficelles sont un peu trop grosses, et l'histoire d'amour prévisible...
Voilà qui ferait en revanche une bonne comédie romantique à la sauce Bridget Jones !
Je vous invite à aller lire les avis de mes camarades de lecture : Djak, Cécile, Heclea, Belledenuit, Linou, Evy et Setsuka.