Spérance, une jeune fille d'une vingtaine d'années, est Guide. Dans la Quête destinée à retrouver l'Etoile du Matin, elle entraîne ses quatre compagnons toujours plus loin, en s'attachant à toujours faire briller la flamme de leur croyance grâce à des discours marqués du sceau de son Initiation de guide. L'Etoile du Matin, épée légendaire perdue par Galaad, est censée faire revenir la lumière en leurs terres obscures, au sens propre comme au figuré : cela fait des dizaines d'années que le soleil ne s'est pas levé en terre d'Auristelle et que l'Occidan Noir fait régner la terreur. Mais la Quête ne se déroule pas sans heurts : Spérance doit bientôt composer avec la jalousie d'Astasie, qui veut prendre la place de Guide, et l'attirance qu'elle éprouve pour Vaast alors que toute relation amoureuse lui est interdite. Par ailleurs, d'autres Quêteurs vont se révéler être des traîtres...
Le titre s'explique par cette phrase, tirée par l'auteur de l'Apocalypse de Jean, XXII, 15-16 : "Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres. Moi, Jésus, je suis l'étoile brillante du matin." L'arrière-plan biblique a suscité mon intérêt : lié à la mention de Galaad, la mayonnaise a pris avec succès.
Si j'ai eu tendance à veillir en esprit les Quêteurs, le groupe formé de Spérance, Vaast, Astasie, Lièpre et Cyférien fonctionne très bien : tous se complètent et jouent un rôle bien précis au sein de leur mission. Le premier chapitre, qui s'ouvre sur une scène de torture des Quêteurs sur un lettré de l'Occidan noir nous prouve d'emblée que les Quêteurs possèdent en eux un côté obscur qui se révélera au fur et à mesure du livre. Le volte-face de Cyférien en est d'autant plus spectaculaire à partir du moment où ils rejoignent Auristelle.
Le cadre du roman n'est pas sans rappeler notre Moyen Âge : on retrouvera également des coutumes ou des actes propres à cette période. Les moines quêteurs, plus ou moins corrompus, ont eu parfois tendance à me faire penser à ceux du Nom de la rose !
L'ensemble, très sombre et violent, m'a convaincue du début à la fin : il se focalise davantage, à mon sens, sur les relations amour/haine entre les hommes, plutôt que sur l'objet même de la Quête. D'ailleurs, j'attendais plutôt la fin pour voir ce qu'il adviendrait de Spérance et Vaast...
Voilà un livre que j'avais gagné chez Val à l'occasion des 10 ans de Folio SF. Devrais-je m'inquiéter de ce goût grandissant pour la fantasy ? En tout cas, c'est une nouvelle étape du challenge de Craklou, qui se termine ce mois-ci !