La Dernière Maison sur la gauche, Dennis Iliadis [2009]
Le 19 septembre 2010, sur Le blog de Neph

Un an après la mort de leur fils aîné Ben, la famille Collingwood retourne passer les vacances dans leur maison familiale, nichée au fond des bois. Mary, la fille cadette du couple, en profite pour passer la soirée avec son amie d'enfance, Paige. Toutes deux sympathisent avec Justin, un ado paumé qui leur offre de partager son herbe. Mais Justin est le fils d'un meurtrier en cavale nommé Krug : aidé de son frère Francis, Krug prend les demoiselles en otage. Battues, humiliées, violée même pour Mary, les deux jeunes filles sont laissées pour mortes dans la forêt. Dans leur périple, les meurtriers trouvent refuge chez les parents de Mary, qui décident de tout mettre en oeuvre pour venger leur fille.

 

 

Difficile de trouver un adjectif adéquat pour qualifier La Dernière Maison sur la gauche : à la fois drame, thriller, film d'horreur, il mèle toutes les qualités de ces trois genres sans accumuler leurs défauts. L'histoire est pourtant un peu longue à se mettre en place : l'arrivée de la famille dans la maison, les papotages de Mary et Paige, la fumette avec Justin... Mais tous ces développements mettent finalement encore plus en valeur la rapidité du revirement de situation que vont connaître les deux jeunes filles lors de l'arrivée de Krug et de ses acolytes.

 

 

Qui est le héros, dans l'histoire ? Si l'on est tenté de croire que ce sera Mary, la dernière partie du film dément cette impression. Les parents ? C'est l'inverse. Pour le coup, il me semble qu'il s'agit de Justin, ce gamin quasiment muet, complètement traumatisé par un père qui n'a de ce rôle que le nom : Justin saura, plusieurs fois, agir selon sa conscience et non selon le désir perverti de son père.


 

On retrouve parmi les acteurs Riki Lindhome (à droite ci-dessus), déjà repérée dans la très bonne série écourtée Pushing Daisies. Le jeune Justin est incarné par Spencer Treat Clark, le petit Lucius Verus de Gladiator. A noter, la virilité débordante de Garret Dillahunt, Krug.

 

 

Reprenons. Le film fait habilement monter l'angoisse chez le spectateur, qui ne peut que se trouver en empathie totale avec le couple Collingwood, déterminé à protéger leur unique enfant Mary. L'affiche du film nous le demande déjà : jusqu'où serions-nous prêts à aller pour venger la souffrance d'une personne aimée ? On tremble pour ces parents du début à la fin, qui doivent affronter des psychopathes sans aucun sentiment pour leur prochain. A ce propos, la scène du viol de la jeune Mary est éprouvante au possible : le malaise du spectateur est constant pendant toute sa durée. 

 

 

L'ensemble constitue donc un film angoissant, au scénario intéressant et interrogateur : voilà qui devrait ravir les amateurs du genre. La photographie est splendide mais laisse toutefois place à des scènes d'une violence psychologique et physique rare. Dur dur. Malgré une scène finale en décalage avec l'ambiance du reste, on en ressort... changé.

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