Prenez un fauteuil, un coussin, une tasse de thé : Neph s'occupe du reste et vous parle sur son blog de livres et de films, au gré de ses découvertes...
Dans le nord de la contrée de Dells vit la jeune Rouge. Ainsi prénommée en raison de sa chevelure flamboyante, aux couleurs hypnotiques, Rouge doit se méfier quotidiennement des attaques de monstres, que sa beauté attire. Il faut dire qu'elle-même est le dernier monstre humain, fille du cruel Cansrel qui faisait régner la terreur dans le royaume de Dells grâce à l'influence qu'il exerçait sur le roi Nax. Fils de ce dernier, le roi actuel, Nash, va devoir composer avec Rouge, qu'il exècre, pour affronter les nobles et ambitieux Mydogg et Gentian, qui convoitent le trône. Rouge va devoir prouver qu'elle n'a rien de commun avec son père en utilisant à bon escient ses pouvoirs de télépathie.
Rouge, du nom de son personnage éponyme qui porte bien malgré elle sa différence sur ses épaules, ou plutôt sur sa tête, dépeint un univers inspiré du Moyen Âge, tant dans le cadre que dans les rapports humains. Pourtant, le roman ne respecte pas les règles pré-établies. Ainsi, alors que les rapports homme/femme sont fondés sur la toute-puissance masculine face à la soumission de la femme, Rouge ne se laisse pas faire et inspire le respect à la multitude d'hommes qui la désirent de par sa beauté surnaturelle.
Charmante au sens premier du terme, celle qui charme telle une magicienne, Rouge a le pouvoir d'envoûter les esprits de ceux qui l'entourent, pour lire dans leurs pensées ou influer sur elles, bien qu'elle n'utilise ce recours que lorsqu'elle y est contrainte et forcée.
D'emblée, Rouge suscite l'intérêt, tant du lecteur que de ceux qu'elle côtoie : insaisissable, elle semble porter en elle un lourd secret qui la rend mélancolique. Bien que courtisée, elle repousse tous les hommes susceptibles de lui plaire, à commencer par Archer, meilleur ami et amant de longue date...
Si l'intrigue autour des prises de pouvoir plausibles des voisins m'a finalement lassée, et que j'ai après lecture trouvé les premières pages moins intéressantes bien qu'effrayantes (cet enfant Graceling, brrr...), je ne taris pas d'éloges sur Rouge-le-livre et Rouge-l'héroïne, son mystère et parfois ses étâts d'âme. La flamboyance des couleurs qu'abrite la Ville du Roi, la bienveillance de la reine Roen, l'amour naissant et les différentes quêtes personnelles que mènent (et qui mènent !) les personnages font de l'ensemble un roman haut en couleurs et de grande qualité.
D'autres avis chez Fashion, Morpheus et Clarabel...
Merci aux éditions Hachette pour cette réussite ! Et dire que je laissais Rouge dormir dans ma PAL depuis des lustres...