Prenez un fauteuil, un coussin, une tasse de thé : Neph s'occupe du reste et vous parle sur son blog de livres et de films, au gré de ses découvertes...
Jonathan Stride, policier cinquantenaire, voit surgir cinq ans après le décès de son épouse des traces du temps de leur adolescence : revenue à Duluth, Tish, une camarade de lycée devenue journaliste, l'invite à se pencher à nouveau sur une affaire de meurtre irrésolue survenue en 77, l'année de leurs dix-huit ans.
Cet été-là, alors que Brian et Cindy se préparaient à leur première fois ensemble, la soeur de Cindy, Laura, se faisait assassiner sauvagement sur une plage voisine. Le coupable, un vagabond de passage, désigné d'office, quitte la ville brusquement. L'affaire s'arrête là, faute de mieux... Trente ans plus tard, Jonathan découvre de nouvelles preuves qui le laissent penser que son épouse lui cachait de sombres secrets.
Voilà un page turner redoutable ; rien de bien original, loin de là, dans l'intrigue ou son traitement, pourtant. Dès le départ, j'ai même pensé que l'auteur faisait un peu trop dans le mélo pour la psychologie de ses personnages : Jonathan a perdu son épouse d'un cancer, et son père d'un accident lorsqu'il avait quinze ans ; sa nouvelle compagne a perdu son premier mari, assassiné ; la mère de Tish a été tuée lors d'une prise d'otage ; la mère de Cindy et Laura était décédée trop tôt elle aussi... Aucun personnage ne semble épargné d'un drame personnel à partir duquel il s'est construit : on touche à la caricature du thriller.
Même l'intrigue reposant sur le voyeur qui sévit de nos jours parait au départ un peu fine : elle se corse et s'améliore lorsque la jeune Mary, handicapée mentale, fait son entrée. L'ensemble des passages la concernant, notamment les derniers, ainsi que ceux de ses parents, sont touchants et plus persuasifs que les autres.
Il est intéressant de constater que l'ouvrage alterne entre un récit à la troisième personne, qui se centre aussi bien sur Stride que ses partenaires ou les parents de Mary, et des passages pris en charge par Tish, qui écrit un roman sur le drame de son amie Laura. Ces passages, qui apparaissent au départ d'une utilité discutable, révèlent leur importance au fur et à mesure que son récit avance.
Comme je le disais d'emblée, malgré ces remarques, ce fut une lecture plaisante et rythmée : si je craignais au départ un ensemble un peu mou, à l'image des mauvais Higgins Clark, je suis revenue sur mon opinion en avançant dans le livre et ai même, je le confesse, écrasé une larme au moment de l'épilogue. Nul doute que Brian Freeman, sans avoir réinventé les codes du genre, se réserve un succès probable avec un livre efficace !
Merci à la Librairie Dialogues pour cette lecture en avant-première (sortie le 10 février) !