Le Train de 16h50, Agatha Christie

28.03.2010

Non non, je n'ai pas disparu, je n'ai pas quitté le pays pour fuir une PAL trop envahissante, rien de tout cela. A mesure que l'échéance du bac approche, et en pleine saison des conseils de classe, me voilà juste bien occupée au lycée ! Je lis toujours, mais j'ai moins le temps d'en parler. Promis, je vais essayer d'y remédier.

Commençons avec une lecture plaisir, de celles dont on sait qu'elles ont de fortes chances de ne pas nous décevoir ! Il s'agit d'une des aventures de Miss Marple.

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Admirez encore une fois cette couverture kitsch, en parfaite adéquation avec son sujet !

"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

Alors qu'elle va rendre visite en train à sa vieille amie Miss Marple, Elspeth Mc Gillicuddy aperçoit, dans le train qui croise en chemin le sien, une femme en train de se faire étrangler par un homme, de dos. Bouleversée, elle raconte la scène dont elle a été témoin à Miss Marple. Celle-ci, pleine de bon sens, prévient la police et décide de mener aussi l'enquête de son côté.
Faisant jouer ses relations, ainsi que ses neurones, Miss Marple parvient à retrouver le cadavre, caché en pleine campagne, dans la propriété de la famille Crackenthorpe. Dans cette vieille famille noble, le père, avare au possible, déteste cordialement ses fils, qui ont l'air de souhaiter sa mort en retour... Rien que de très aimable, en somme, mais Miss Marple est très douée pour voir au-delà des apparences.

Il n'y a que depuis que je lis ou relis des Agatha Christie et que j'en parle sur ce blog que j'arrive à ne plus tous les mélanger. En l'occurence, je me souvenais quand même ne jamais avoir lu ce livre. J'ambitionne pourtant de reconstituer un jour la totalité de la collection de ces belles couvertures si kitschounettes.
Que dire de l'intrigue, dont Agatha Christie est décidément une reine ? Ici, l'idée de départ est particulièrement retorse : un meurtre commis dans un train, dans un compartiment fermé, est pourtant vu par un témoin extérieur qui, en un éclair, n'a pas eu le temps d'identifier clairement des détails qui seraient déterminants pour le reste de l'enquête. C'est pourquoi les réponses apportées par Miss Marple ne me satisfont qu'à moitié. Pour une fois, j'ai trouvé ses explications moins ou peu convaincantes, trop faciles...

Mais j'ai surtout relevé quelques expressions qui me font reconsidérer Miss Marple ! Constatez par vous-mêmes ; à son amie qui lui explique ce qu'elle a vu, puis s'étonne de ne pas avoir de réponse de Miss Marple, voilà ce qu'elle répond :
"- Vous êtes devenue sourde, Jane ? s'écria-t-elle.
- Peut-être ! Il me semble que les gens n'articulent plus aussi clairement qu'autrefois. Cependant, il serait inexact d'en déduire que je n'ai pas entendu votre voix ; je n'écoutais pas, voilà tout."
Et toc ! Pour une fois, cette chère Jane perd un peu de son chic pour une réplique aussi peu polie ! Mais j'aime, j'adore !
Au détour d'une page, on retrouve parfois quelques remarques un peu sexistes envers ces dames, dont on estime la valeur grâce à leur retenue et leur manque de caractère... En revanche, j'ai été étonné de cette réflexion de Miss Marple, qui discute avec un peintre :
"Les artistes raffolent des îles !... Chopin se plaisait à Majorque... Mais nous parlons de peintures ; alors, citons Gauguin. Ses oeuvres sont très appréciées. Cependant, je n'aime guère les tableaux représentant des femmes indigènes : cette sinistre couleur "moutarde" évoque un débordement de bile !" Voilà un aspect de son caractère que je ne soupçonnais pas...

Pour conclure, donc, un Agatha Christie que je ne connaissais pas et une Miss Marple qui, même si elle reste une enquêtrice que j'apprécie, ne restera pas dans les annales grâce à cette enquête-là.

Et c'est le temps des logos :
Un logo C.L.A.P, parce que ce livre a connu la salle des profs pendant quelques jours !

Et je n'oublie pas le logo du Challenge English Classics...

Ni celui de J'aime les Classiques !