Prenez un fauteuil, un coussin, une tasse de thé : Neph s'occupe du reste et vous parle sur son blog de livres et de films, au gré de ses découvertes...
Lorsqu'un incendie dans la bibliothèque de la petite abbaye de Ruac révèle l'existence d'un manuscrit caché dans un mur, Luc Simard, l'équivalent français d'Indiana Jones, sent qu'il est sur une piste fameuse : l'ouvrage, fruit des écrits d'un moine, Barthomieu, âgé de deux cents ans (!) révèle l'existence d'une grotte que Luc se met en tête de découvrir. Mais les habitants de Ruac ont des raisons de vouloir préserver ce lieu et voient d'un très mauvais oeil les fouilles qui s'organisent. Dans l'équipe de recherches, les morts se succèdent et Luc n'est pas au bout de ses surprises.
Dans Le Testament des templiers, Glenn Cooper change radicalement de thème par rapport à son premier roman, Le Livre des morts, qui a assis sa renommée en France. Un point commun subsiste toutefois : l'habilité de l'auteur à nous transporter d'une époque à une autre, entre le Ruac version 2012 des fouilles archéologiques et le Ruac du XIIème siècle en compagnie de Bernard de Clairvaux ou d'Abélard. Mieux encore, on retourne même au Ruac de trente mille ans avant notre ère, pour découvrir le peuple du clan des bisons, dont les chefs successifs ont contribué à la splendeur de la grotte.
Voilà un vrai bon roman ésotérique, aux accents de thriller : les chapitres consacrés aux flash-backs du XIIème siècle sont convaincants au possible, au point que l'on s'interroge sur la part de vérité historique contenue dans l'intrigue. Là où les mauvais bouquins pècheraient par un excès qui les rendrait moins que plausibles, Le Testament des templiers se distingue par la qualité inverse ! Ainsi, Bernard de Clairvaux, Héloïse et Abélard, les Templiers et même les nazis participent de la légende de Ruac avec efficacité.
Le héros, Luc, a de nombreux points communs avec le Will Piper du Livre des Morts : un séducteur (im)pénitent, avec une bonne descente et des états d'âme qui font de lui un homme souvent fragile, érudit mais également et surtout homme de terrain ; il nous évoque vraiment un Indiana Jones des années 2010 !
Quelques points en revanche m'ont laissée dubitative : quel est l'intérêt de sa blessure à la main ? Quel est le but de la surveillance exercée par Gatinois ? Ces détails, sous-exploités à mon sens, n'apportent pas grand-chose à une intrigue déjà rondement menée.
L'ensemble est efficace et les apports fantastiques, loin de gâter l'ouvrage, le subliment pour rendre l'ensemble crédible : le tout baigne le lecteur dans une ambiance parfois mystique, où le plus incroyable a fini par me faire rêver ! Qui pour aller boire une tasse de thé à Ruac avec moi ?
Merci beaucoup à Solène Perronno, des éditions du Cherche-Midi, qui a su frappé juste avec un livre aux multiples qualités !
422 pages de plus au compteur du Challenge S.T.A.R de Liyah !