Prenez un fauteuil, un coussin, une tasse de thé : Neph s'occupe du reste et vous parle sur son blog de livres et de films, au gré de ses découvertes...
Quelques jours à peine après une lecture commune réussie de Misery , j'enchaîne avec plaisir sur une totale découverte de l'oeuvre monumentale de King, à savoir sa saga La Tour sombre.
J'ignorais délibérément cette saga avant de prendre pour défi personnel de la lire dans le cadre du Challenge King : en croisant les tranches des différents tomes dans les rayonnages de librairies, je l'évitais soigneusement, me méfiant comme la peste de ces écrits, qui semblaient ne rien avoir de commun avec les grands titres de King que j'aimais tant.
C'était sans compter donc ma résolution de lancer le Challenge King, et la détermination enfin là de commencer à lire quelques titres de fantasy grâce au Challenge Fantasy pour les nuls de Craklou !
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Roland de Gilhead, pistolero de son état, marche dans le désert à la poursuite de celui qu'on ne connaît que sous le nom de l'homme en noir. Il croise quelques autochtones, passe les jours à avancer toujours, s'arrête en chemin dans le petit village de Tull, qui se remettra d'ailleurs difficilement de son passage, et embarque avec lui le jeune Jake pour l'accompagner dans sa quête de l'homme en noir. Ne sachant s'il doit le tuer ou non, écouter ou non ce que cet inconnu lui dira, Roland sait juste qu'il doit se rapprocher de la Tour sombre, qui l'attire irrémédiablement.
Il y en a, des choses qu'on ignore, dans ce premier tome. On ne sait pas grand-chose du héros, Roland ; peut-on d'ailleurs parler de héros ? Paumé, solitaire, souvent sauvage, rude, il ne se révèle qu'à quelques occasions, au contact de Jake. Quelques flashes-back nous permettent de le découvrir à l'adolescence, lors de son apprentissage de l'état d'homme, dans une époque qui semble avoir quelques points communs avec notre Moyen Âge. Ces passages m'ont rappelé avec bonheur l'ambiance d'un autre King destiné à la jeunesse, Les Yeux du dragon, que j'avais adoré à l'époque et qui a sûrement été mon premier King. Qu'en est-il de sa poursuite de l'homme en noir ? Doit-il le tuer, comme le laisserait penser sa fonction de pistolero ? Quelles réponses lui donnera-t-il ?
L'histoire de Jake est quant à elle troublante : le jeune garçon semble avoir vécu dans notre monde, plus particulièrement aux Etats-Unis, avant de mourir accidentellement et d'être projeté (envoyé ?) dans le désert, sur la route de Roland. Je me demande s'il aurait pu vieillir, si on l'avait vu plus longtemps... J'ai d'ailleurs eu du mal à accepter sa disparition !
L'atmosphère qui règne dans ces pages, dans le désert, m'a à la fois plu et gênée : ma lecture a été parfois fastidieuse, comme si j'étais moi aussi ralentie par la chaleur et la menace qui semble peser continuellement sur les marcheurs. Toutefois, si j'ai du mal à apprécier les westerns à l'écran, en être partie prenante à l'écrit m'a paru bien plus excitant. La scène de l'arrivée de Roland à Tull est typique de celle de l'arrivée du gringo en ville, dans un western, qui se précipite au saloon, fait du gringue à la fille derrière le bar et évite tranquillement le complot qui se trame dans son dos depuis la table des joueurs de poker bien installés. Là, je dis oui et re-oui.
Les autres aventuriers du désert étaient Ofelia, Pando, Kikine, Setsuka et Livraison !
A quand la lecture du tome 2 ? Si vous voulez poursuivre, inscrivez-vous par ici !
Sachez également que Ron Howard est pressenti pour bientôt adapter à l'écran la saga de Stephen King !
Personnellement, pour incarner Roland, mixte de cowboy/agent secret/poète torturé, je verrais bien Hugh Jackman, même si je ne le porte pas trop dans mon coeur...