Prenez un fauteuil, un coussin, une tasse de thé : Neph s'occupe du reste et vous parle sur son blog de livres et de films, au gré de ses découvertes...
Lorsque son mari décède brutalement dans un accident, Désirée n'avait pas imaginé un seul instant son veuvage précoce. Après des années de vie commune plutôt plan-plan, voilà que son horloge biologique se réveille et que son coeur palpite pour l'inconnu qui vient entretenir au cimetière la tombe voisine de son défunt mari ! Pourtant, il n'a rien pour lui plaire, ce grossier personnage tout droit sorti de sa ferme et qui ne lit jamais. La réciproque est tout aussi valable : pourquoi lui plait-elle, à lui, cette bibliothécaire terne dénuée de tout sens pratique ? Mais leur histoire, qui balaie d'abord leurs différences, est bien vite rattrapée par les réalités de la vie.
A l'époque de sa sortie, j'avais comme tout le monde remarqué la jolie couverture de ce roman suédois, mais ma chère Caroline n'avait guère apprécié sa lecture et j'avais repoussé le moment de m'y mettre...
C'est désormais chose faite et, à l'instar de Khadie qui l'a lu récemment, je dois reconnaître que j'ai aimé !
Tout l'intérêt du roman repose sur le contraste très fort entre les deux personnages, Désirée et Benny. L'une est bibliothécaire, l'autre paysan ; elle lit des livres, il se contente de ses revues agricoles. Il aime la nature tandis qu'elle se réfugie à l'opéra ; il aime la bonne cuisine mais elle achète du surgelé... J'en passe et des meilleures. On s'amuse dans les premières pages de voir leurs différences disparaître dès lors qu'ils se découvrent l'un l'autre, et leur entente charnelle dépasse toutes ces différences. De très jolis passages racontent leur intimité, et Désirée se révèle la femme sensuelle qu'elle a cru ne jamais devoir être, parce que son époux ne lui faisait tout bonnement aucun effet.
La re-naissance de Désirée prend tout son sens dans le roman grâce aux efforts de Benny pour lui rendre la joie de vivre qui lui manque. Malgré tout, leurs deux caractères s'opposent irrrémédiablement, et j'ai pris parti pour le pauvre Benny qui, malgré tous les efforts du monde, ne peut apprivoiser l'aérienne Désirée.
Par ailleurs, j'ai frémi pour la pauvre Marta, la meilleure (la seule ?) amie de Désirée, malmenée par un homme pour lequel elle a tout fait, allant jusqu'à se faire ligaturer les trompes parce qu'il ne veut pas d'enfant, et qui le voit un beau jour débarquer accompagné d'une autre enceinte jusqu'aux yeux... Argh !
Le Mec de la tombe d'à côté aura donc été pour moi une lecture agréable, pleine de bons sentiments, mais pas que, et dont les personnages hauts en couleurs sont l'atout majeur.
Merci, ma Caro, pour le prêt ! D'autres avis chez Heclea, Hilde, Calypso, Frankie, Riz-Deux-ZzZ...