29 novembre 2009
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Voilà un livre qui sommeillait sur ma PAL depuis plusieurs mois aussi... Et puis, m'étant décidée à le faire étudier à mes élèves, je m'y suis plongée avec bonheur.

La couverture du livre et les illustrations que l'on trouve en fin de livre, dans un court dossier, sont de Cocteau himself !
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
L'histoire de La Machine infernale reprend le mythe d'Oedipe et sa malédiction, en utilisant des registres multiples, sans se cantonner à la tragédie initiale que l'on trouve chez Sophocle.
Deux soldats montent la garde sur la muraille de Thèbes et voient venir à eux le fantôme de Laïus, le roi défunt, qui veut prévenir sa femme d'un danger imminent. Il arrive à parler aux soldates mais ne peut se faire entendre de la reine Jocaste qui, ayant entendu parler de ce prodige, se rend sur les murailles accompagné de son devin Tirésias, surnommé Zizi.
Arrive le jeune Oedipe, qui rencontre aux portes de la cité le Sphinx, qui se trouve être une belle jeune fille qui s'éprend de lui. Après l'avoir vaincu(e), Oedipe épouse la reine veuve et nous assistons à leur nuit de noces, un peu particulière. Le dernier acte, intitulé Oedipe Roi et dans lequel on retrouve la trace du mythe tel qu'on le trouve chez Sophocle, met en scène la révélation de la vérité autour de la naissance d'Oedipe et l'accomplissement de l'oracle fatal.
Etant de formation lettres classiques, je connaissais le mythe d'Oedipe tel qu'on le trouve dans l'oeuvre de Sophocle, à la fois dans Oedipe Roi et Oedipe à Colone. C'est donc un regard très différent que porte Cocteau sur ce mythe, et j'avoue que je n'ai pas forcément accroché avec l'ensemble de l'oeuvre. Par exemple, je trouve l'acte de la nuit de noces très obscur, et je ne suis pas certaine d'avoir saisi toutes les subtilités de l'oeuvre. En revanche, l'acte IV m'a subjuguée : Tirésias, moqué par Jocaste dans toute la pièce, retrouve la dignité dûe à sa fonction ; Jocaste apparaît sous la forme d'un fantôme et prononce des paroles très touchantes à Oedipe qui, lui, réfléchit rétrospectivement sur ce qui a eu lieu les années précédentes. Alors que je le fais peu, je ne peux résister au plaisir de citer un passage que je trouve très beau, justement à la fin de cet acte IV, au moment où Jocaste apparaît :
Jocaste paraît dans la porte. Jocaste morte, blanche, belle, les yeux clos. Sa longue écharpe enroulée autour du cou.
OEDIPE : - Jocaste ! Toi ! Toi vivante !
JOCASTE : - Non, Oedipe. Je suis morte. Tu me vois parce que tu es aveugle ; les autres ne peuvent plus me voir.
OEDIPE : - Tirésias est aveugle...
JOCASTE : - Peut-être me voit-il un peu... mais il m'aime, il ne dira rien...
OEDIPE : - Femme ! ne me touche pas...
JOCASTE : Ta femme est morte pendue, Oedipe. Je suis ta mère. C'est ta mère qui vient à ton aide... Comment ferais-tu rien que pour descendre seul cet escalier, mon pauvre petit ?
OEDIPE : - Ma mère !
JOCASTE : - Oui, mon enfant, mon petit enfant... Les choses qui paraissent abominables aux humains, si tu savais, de l'endroit où j'habite, si tu savais comme elles ont peu d'importance.
Avec cette lecture, je participe à l'avant-première du challenge J'Aime les Classiques, organisé par Mariel et que vous pouvez retrouver en cliquant sur le logo...

La couverture du livre et les illustrations que l'on trouve en fin de livre, dans un court dossier, sont de Cocteau himself !
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
L'histoire de La Machine infernale reprend le mythe d'Oedipe et sa malédiction, en utilisant des registres multiples, sans se cantonner à la tragédie initiale que l'on trouve chez Sophocle.
Deux soldats montent la garde sur la muraille de Thèbes et voient venir à eux le fantôme de Laïus, le roi défunt, qui veut prévenir sa femme d'un danger imminent. Il arrive à parler aux soldates mais ne peut se faire entendre de la reine Jocaste qui, ayant entendu parler de ce prodige, se rend sur les murailles accompagné de son devin Tirésias, surnommé Zizi.
Arrive le jeune Oedipe, qui rencontre aux portes de la cité le Sphinx, qui se trouve être une belle jeune fille qui s'éprend de lui. Après l'avoir vaincu(e), Oedipe épouse la reine veuve et nous assistons à leur nuit de noces, un peu particulière. Le dernier acte, intitulé Oedipe Roi et dans lequel on retrouve la trace du mythe tel qu'on le trouve chez Sophocle, met en scène la révélation de la vérité autour de la naissance d'Oedipe et l'accomplissement de l'oracle fatal.
Etant de formation lettres classiques, je connaissais le mythe d'Oedipe tel qu'on le trouve dans l'oeuvre de Sophocle, à la fois dans Oedipe Roi et Oedipe à Colone. C'est donc un regard très différent que porte Cocteau sur ce mythe, et j'avoue que je n'ai pas forcément accroché avec l'ensemble de l'oeuvre. Par exemple, je trouve l'acte de la nuit de noces très obscur, et je ne suis pas certaine d'avoir saisi toutes les subtilités de l'oeuvre. En revanche, l'acte IV m'a subjuguée : Tirésias, moqué par Jocaste dans toute la pièce, retrouve la dignité dûe à sa fonction ; Jocaste apparaît sous la forme d'un fantôme et prononce des paroles très touchantes à Oedipe qui, lui, réfléchit rétrospectivement sur ce qui a eu lieu les années précédentes. Alors que je le fais peu, je ne peux résister au plaisir de citer un passage que je trouve très beau, justement à la fin de cet acte IV, au moment où Jocaste apparaît :
Jocaste paraît dans la porte. Jocaste morte, blanche, belle, les yeux clos. Sa longue écharpe enroulée autour du cou.
OEDIPE : - Jocaste ! Toi ! Toi vivante !
JOCASTE : - Non, Oedipe. Je suis morte. Tu me vois parce que tu es aveugle ; les autres ne peuvent plus me voir.
OEDIPE : - Tirésias est aveugle...
JOCASTE : - Peut-être me voit-il un peu... mais il m'aime, il ne dira rien...
OEDIPE : - Femme ! ne me touche pas...
JOCASTE : Ta femme est morte pendue, Oedipe. Je suis ta mère. C'est ta mère qui vient à ton aide... Comment ferais-tu rien que pour descendre seul cet escalier, mon pauvre petit ?
OEDIPE : - Ma mère !
JOCASTE : - Oui, mon enfant, mon petit enfant... Les choses qui paraissent abominables aux humains, si tu savais, de l'endroit où j'habite, si tu savais comme elles ont peu d'importance.
Avec cette lecture, je participe à l'avant-première du challenge J'Aime les Classiques, organisé par Mariel et que vous pouvez retrouver en cliquant sur le logo...
