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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 12:26

Lorsque Mark Mellery reprend contact avec Dave Gurney, un ami de la fac qu'il n'avait pas revu depuis vingt ans, ce dernier n'en croit pas ses oreilles. Mark est la victime d'un maître chanteur un peu particulier : il a reçu une lettre dans laquelle on lui demande de penser à un chiffre, puis d'ouvrir une petite enveloppe jointe... Mark pense à 658, par hasard, et voilà que le nombre 658 se trouve écrit dans l'enveloppe ! Mark fait alors appel à Dave, inspecteur de renom à la retraite, pour que celui-ci jette un oeil aux lettres reçues, de plus en plus menaçantes. Quand Mark est assassiné, Dave se retrouve confronté à un mystère apparemment insoluble et à des pistes aussi invraisemblables qu'incompréhensibles.

 

 

658---John-Verdon.jpg

 

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un thriller aussi addictif ! Celui qu'on ne lâche pas en se brossant les cheveux, en remuant la casserole, ou qu'on coince tant bien que mal pour le lire les mains libres, histoire d'avancer plus vite... 658 m'a fait cet effet-là !

 

Le postulat de départ, imaginer qu'on puisse deviner à l'avance le nombre auquel un individu lambda penserait par hasard, a de quoi troubler ! Et la solution, finalement exposée, loin de décevoir, ne fait que renforcer le caractère psychopathique du coupable. A son propos, seuls quelques points de détail, un peu flous, m'ont paru inutiles, comme la référence au Magicien d'Oz. De la même façon, pourquoi traduire le fameux "Redrum" du film Shining et en faire un pitoyable "Ertruem" ? Risible !

 

Redrum1.jpg

 

Est-ce d'ailleurs pour la référence à Shining que l'un des fils de Dave s'appelle Dany et a 4 ans ? C'est louche !

 

ShiningDanny592012.jpeg

 

Toujours est-il qu'on a affaire, avec 658, à un thriller convaincant et intriguant, et qui fait la part belle à des rebondissements nombreux sans être répétitifs. Là où je me montrerai davantage critique, c'est quant aux multiples répétitions de l'enquête en cours : comme Dave, on éviterait bien une ou deux des réunions policières qui ne servent qu'à répéter les faits que l'on connaît déjà, sauf à avoir dormi pendant les cinquante pages précédant les réunions !

 

Enfin, en parallèle, un dernier bémol quant au rôle de Madeleine, la femme de Dave, que je trouve un peu revêche et mal embouchée : je dois avouer que j'en ai un peu assez des flics pétris de failles et de défauts en tous genres... C'est à celui qui aura perdu sa femme, quid son enfant, quid son père... voire les trois ! Bref, bonjour SOS amitié et vive la vie normale des flics normaux qui jouissent d'une réputation sans tâche !

 

Merci Khadi pour ce livre !

M'est avis que, pour le CDI, ça risque d'être un peu violent !

Et m'est avis aussi qu'il n'en faut plus beaucoup pour que tu n'ouvres ton propre blog sous peu !

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 13:30

Destinée à devenir la Mère de Béthely, celle qui perpétuera la lignée, Lisbeï est élevée dans le but de célébrer un jour la Danse, cérémonie rituelle qui vise à la procréation avec un Mâle. Mais, en grandissant, Lisbeï se révèle être stérile... C'est sa soeur, Tula, dont elle est si proche, qui va remplacer Selva en tant que Mère. Lisbeï, elle, doit trouver sa nouvelle place. L'exploratrice Kélys va l'y aider et Lisbeï, devenue à son tour exploratrice, va de découverte en découverte. L'une d'entre elle, majeure, va peut-être bouleverser les croyances du Pays des Mères, et la vie de Lisbeï par la même occasion.

 


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Toute nouvelle inscrite sur le Cercle d'Atuan, j'ai été ravie d'accompagner les membres tutélaires du forum dans une de leurs fameuses lectures communes, celle de janvier histoire de bien commencer l'année ! Malgré toute cette bonne volonté, j'ai quand même trouvé quelques désagréments à ma lecture...

 

Le Pays des Mères imaginé par l'auteur fait la part belle aux femmes ; c'est le moins que l'on puisse dire. D'ailleurs, je devrais dire "auteure", même si ce féminin abusif me hérisse le poil : Elisabeth Vonarburg fait de ce procédé la règle grammaticale fondamentale du Pays ! Les accords se font tous au féminin... au point que le mot "chevale" supplante le mot jument ! Il m'a fallu plusieurs bonnes dizaines de pages pour me familiariser avec l'idée, mais les 625 pages du roman ne m'ont pas permis de m'en remettre !

 

Le fonctionnement du Pays des Mères est fondé sur la domination des femmes sur les hommes, relégués au simple rang de procréateurs, et ce pour une faible marge d'entre eux. Les petites filles naissent plus nombreuses que les petits garçons et, en grandissant, les jeunes femmes n'imaginent pas un seul instant se lier d'amitié avec eux, ni même les côtoyer. Drôle de fonctionnement, mis au point après des siècles d'abus perpétrés contre les femmes et que l'on comprend au fur et à mesure l'Histoire du Pays se dessine devant nous :  Harems, Ruches, nombreux sont les systèmes d'Etat abandonnés au profit de celui-ci qui, enfin, fait des femmes le sexe au pouvoir, et ce à tous les rangs et places de la vie quotidienne comme au plus haut de l'Etat.

Toute l'éducation procède d'une préservation coûte que coûte des enfantes (sic !) qui, fruits des relations règlementées entre Rouges (femmes et hommes en bonne forme et en âge de procréer), sont éduquées loin de leur mère respective : ce terme même est inusité et les enfantes sont élevées par des nourrices. Pire encore : "Les enfantes sont élevées à l'écart, en garderie jusqu'à sept années, comme chez les Juddites les plus strictes. "Mosta", non-personnes, jusqu'à sept années [...] Pratiquement pas d'éducation avant sept années non plus, bien entendu ! "Moins les mosta en savent, moins elles en perdent si elles doivent rejoindre Elli"". Voilà qui est terrifiant : on n'éduque pas les enfant(e)s avant sept ans, des fois qu'ils/elles meurent en bas âge et que leur savoir soit ainsi perdu !

Si des références multiples évoquent au lecteur son propre monde dont il reste quelques traces à l'époque du Pays des Mères, la société mise au point possède des défauts qui m'ont semblé rédhibitoires à l'épanouissement de la majeure partie de ses membres. Par ailleurs, la réglementation absolue des relations charnelles amène à une incompréhension de la sexualité, au point qu'aucune des relations dont on sera témoin dans l'ouvrage n'échappe à l'inceste ou à une violence sous-jacente, physique ou morale et consistant alors en une grande méconnaissance de l'autre. Je crois que cela a été le point le plus difficile à surmonter au fur et à mesure de ma lecture.

 

Seuls les efforts de Selva pour contrecarrer, à sa modeste échelle, des traditions séculaires qu'elle juge douloureuses ou dépassées, ont trouvé grâce à mes yeux. Lisbeï est un personnage torturé, marqué au fer rouge par la séparation forcée d'avec sa soeur Tula : malgré les réussites, jamais elle ne s'épanouit complètement et sans arrière-pensée. Elle grandit et évolue, certes, sans échapper pourtant à un ressentiment qui la dépasse. Lisbeï, une héroïne tragique ? Elle en possède clairement quelques caractéristiques...

 

Les réticences que j'ai mentionnées ont fini par avoir raison de mon intérêt pour l'ouvrage : j'ai traîné pour lire les deux cents dernières pages... Peut-être suis-je encore trop néophyte en terme de SF : en tout cas, la complexité de l'univers mis au point par Elisabeth Vonarburg n'a pas réussi à me charmer, ni ses personnages. Mais ça a au moins été l'occasion de lire l'ouvrage d'un auteur dont j'ai appris qu'elle avait été professeur de français, elle aussi, et même pas très loin de chez moi !

 

Les avis des lecteurs du Cercle : Tortoise, ... [à venir].

 


 


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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 13:14

Rester mariés des dizaines d'années, ça use. Irene et Gary ont eu ensemble deux grands enfants, qui ont quitté le foyer : maintenant, il ne reste plus qu'eux à la maison, malgré les visites fréquentes de leur fille et la proximité géographique des deux enfants. Alors, pour Gary, c'est l'occasion de réaliser son grand rêve de toujours : construire une cabane isolée, près du rivage, pour y finir ses vieux jours. Si son épouse était d'accord, au départ, c'était pour venir pendant la belle saison, sans plus. Alors que les différends se font jour, Irene semble atteinte d'un mal inconnu et ses migraines atroces laissent chacun démuni. Comment retrouver la quiétude, tant physique que morale, au milieu de tant d'incompréhensions ?

 

desolations.jpg

 

D'emblée, j'ai choisi mon camp : ce n'est pas demain la veille qu'on ira me faire couler des jours heureux sur une île glaciale et quasi désertique aux confins de l'Alaska. Pourtant, loin de se contenter d'une banale histoire de couple qui ne se comprend plus après des dizaines d'années passées ensemble, David Vann pousse le récit jusqu'à amener le lecteur dans un état de total investissement dans le cadre et l'ambiance de son récit. Il y a fort à croire que le même récit transposé ailleurs que dans les glaces du grand Nord n'aurait pas eu le même effet. Et, pour le coup, les frissons ressentis à la lecture ne viennent pas que du climat local de Caribou Island. 

 

Irene, toute d'abnégation revêtue, partait avec toute ma sympathie en ce début de lecture : comment ne pas admirer cette femme qui sacrifie sa volonté pour aider son conjoint à accomplir le rêve de toute une vie ? Finalement, c'est chose aisée : aucun personnage n'est admirable dans Désolations, et le titre reflète autant le paysage des lieux que l'épaisseur des relations humaines entre les personnages. Gary, le mari, agit cruellement, en loup solitaire, comme s'il voulait faire payer à sa femme ses propres choix d'il y a trente ans. Irene, l'épouse, se montre tout aussi fermée sur elle-même malgré quelques tentatives d'apaisement accomplies par pur intérêt. Quant aux enfants, entre abus de drogues et adultères divers et variés, le tableau n'est pas rose. L'issue du roman se révèle à la hauteur du drame qui se joue entre des personnages devenus incapables de la moindre considération.

 

La lecture de Désolations ne s'avère pas de tout repos, mais la rencontre avec David Vann (puisque je dois être l'une des rares à ne pas avoir lu Sukkwan Island) me paraît concluante !

 

Je remercie Hérisson pour ce partenariat qui me permet de signer ma deuxième lecture dans le cadre du challenge 1% de la rentrée littéraire (en retard, humpf).

rentréelitt2011Plein d'avis chez les copines Karine, Pimprenelle, Stephie, Choco, L'Irrégulière, Craklou, Lasardine, **Fleur** et Calypso.  

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 17:15

Ouvrage composite proposé par l'Atelier de l'Agneau, Les Abeilles propose la traduction par Françoise Favretto du livre IV des Géorgiques, de Virgile, accompagnée d'un entretien intitulé "Sur Virgile et l'apiculture".

 

 

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Lors de la dernière édition de Masse Critique par Babelio, voilà un titre qui m'avait interpelée : j'aime garder un oeil sur les dernières parutions qui concernent les auteurs de l'Antiquité, et cette nouvelle traduction m'avait attirée.

 

L'avant-propos du livre nous signale les partis pris de l'auteur, qui s'est centrée sur les abeilles, sujet central du livre IV des Géorgiques, de Virgile, en laissant de côté des extraits commandés à l'auteur et sans intérêt particulier vis-à-vis du propos sur les abeilles. Soit : il est appréciable que Mme Favretto présente ainsi son projet au lecteur qui sait à quoi s'attendre !

 

Le livre IV, après trois autres consacrés aux travaux des champs, aux arbres et à la vigne ainsi qu'aux troupeaux, est un traité d'apiculture : Virgile y expose les lieux de vie propices aux abeilles ("il faut des sources limpides, des étangs aux bords pleins de mousse verte, ou quelque ruisseau se faufilant à travers les herbes. Il faut un palmier ou un olivier sauvage, pour faire de l'ombre au seuil de leur maison."), ainsi que des indications destinées aux apiculteurs pour construire une ruche pratique et favoriser les déplacements de l'essaim. L'auteur décrit ensuite l'affrontement qui peut avoir lieu entre deux essaims : "toutes se mêlent, se réunissent en un immense cercle et précipitées vers leur perte, elles tombent." S'ensuit une longue énumération des qualités attribuées aux abeilles et des remèdes efficaces pour faire perdurer l'essaim affaibli.

La traduction s'accompagne de deux pages de notes pour améliorer la compréhension des points mythologiques délicats ou du vocabulaire savant.

 

A la fin de l'ouvrage, une vingtaine de pages sont consacrées à un entretien mené entre professionnels sur la question de la fiabilité du propos de Virgile et sa survivance dans les pratiques actuelles des apiculteurs. On s'aperçoit que Virgile avait listé de bons réflexes et des astuces toujours mises en pratique, quoiqu'un peu améliorées. La plus grossière erreur commise par l'auteur est le choix du mot "roi" pour désigner les reines pondeuses, erreur déjà rectifiée par les bons soins de la traductrice et reprise au cours de l'entretien. L'entretien s'achève ensuite par l'évocation de chiffres et statistiques sur la situation des abeilles en France à l'heure actuelle et des conseils pratiques donnés à un jeune apiculteur débutant.

 

En tant que lectrice adepte des auteurs classiques, je ne peux que regretter le peu de notes, qui auraient méritées d'être développées et accompagnées de davantage de retour au texte latin original. En tant que lectrice lambda, en revanche, je salue le projet de présenter un texte issu de notre patrimoine culturel et de le mettre en relation avec la situation actuelle des apiculteurs  pour montrer la continuité des pratiques et du souci de préserver l'espèce des abeilles.

 

Merci à Babelio et à l'Atelier de l'agneau pour cet ouvrage instructif, dont The Bursar nous a également parlé !


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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 19:08

Au début des années 2000, en Chine, le professeur Li Zhenduo exhume d'un chantier de fouilles plus de trente rouleaux de bambou, qu'il confie à son ami de longue date, Wang Pei, afin que ce dernier les déchiffre : il faut dire que ceux-ci datent visiblement de plus de deux mille ans ! Wang Pei s'attèle immédiatement à la tâche et met à jour une histoire incroyable concernant le marquis de Yan, conseiller du roi Xuan : les rouleaux en question réduisent à néant le statut de héros national du marquis, acquis lors de la découverte de son tombeau par un autre archéologue, Song Baiming.

 

Mais les rouleaux de bambou disparaissent soudain de l'appartement de Wang Pei : immédiatement, les deux amis soupçonnent Song Baiming de vouloir étouffer l'affaire, dans laquelle il perdrait énormément d'argent...

 


L'Affaire du cuisinier chinois

 

Voilà un livre que ma copine Nouche m'a prêté il y a quelques mois maintenant ; je m'en veux de l'avoir laissé traîner si longtemps dans ma PAL...

 

N'étant absolument pas férue de littérature asiatique, j'ai pourtant particulièrement apprécié cet ouvrage : l'auteur, français et spécialiste en sinologie, nous emmène avec lui dans un périple en Chine, que nous découvrons comme des touristes privilégiés : aucun aspect de la culture chinoise n'est passé sous silence. Saveurs des plats du jeune Zhang Chenfu, traditions à la cour du Qi, découverte du Pékin actuel, voyage dans le temps à travers l'Histoire du pays : l'intrigue, ponctuée de nombreuses notes explicatives, m'a plongée pendant ma lecture dans une atmosphère toute particulière mais mise à ma portée grâce à Pascal Vatinel.

 

L'originalité du roman réside tout particulièrement dans le noeud des histoires : l'enquête menée par nos deux spécialistes (linguiste et historien archéologue) s'intercale dans la vie de la cour du roi Xuan, deux mille ans auparavant. La période historique m'a plus plu : j'ai pris plaisir à imaginer la beauté de la princesse Yujin et à me représenter les rencontres entre les protagonistes, toujours empreintes d'élégance malgré les coups bas. Quel dommage que la fin du livre laisse de côté la cuisine de Chenfu (même si son emprisonnement est à lier avec celui du fils de Li Zhenduo) ! La période actuelle et l'enquête sur les rouleaux de bambous est intéressante également : elle révèle l'aspect le plus sombre des rapports universitaires, dans le monde de la recherche.

 

Merci, Nouche ! C'est un livre qui gagne à être connu !

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 14:51

Il m'en aura fallu du temps pour lire ce policier : initialement conseillé à la fac par une prof de littérature contemporaine il y a trois ans, noté dans un coin de LAL, acheté il y a deux ans, commencé, abandonné après une dizaine de pages, il m'a finalement tenu compagnie ces derniers jours sans que je le lâche d'une semelle. Serait-ce l'effet Quais du Polar  ? Je ne pourrais le dire.

 

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"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

 

Chaque nuit, dans Paris, un ou deux objets insignifiants, vestiges du quotidien perdus sur un trottoir, sont entourés d'un large cercle bleu tracé à la craie. Volonté de mettre en évidence la société de consommation ? Délire maniaque ? Nul ne peut le dire. Chacun de ces cercles s'accompagne d'une phrase : "Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ?"

Alors que personne ne s'alarme de ce fait divers plutôt amusant, le commissaire Adamsberg sent que la situation ne peut qu'empirer : la suite des événements lui donne raison lorsqu'on découvre successivement plusieurs cadavres, gorge tranchée, dans des cercles.

 

Il s'agissait là de mon premier Vargas. Si j'aime avec ferveur les thrillers et les policiers, je ne suis que peu friande d'auteurs français de ce genre, réservant mes préférences aux auteurs anglo-saxons.

Pourtant, Fred Vargas a réussi à me faire apprécier son personnage du commissaire Adamsberg. Dès les premières pages, ce dernier nous est présenté selon un mode peu commun : Vargas lui attribue l'adjectif sylvestre... Etrange. J'ai essayé un moment de me représenter cet Adamsberg, et les informations que l'on obtiendra à son propos tout au long du livre continuent à dresser le portrait d'un flic peu commun. Lent, mauvais lecteur, peu adepte du travail en équipe, Adamsberg peine à réfléchir comme le font les enquêteurs que l'on connaît. Malgré ce portrait peu élogieux, Adamsberg plaît. Il n'est pas beau, mais son visage séduit ; il ne réfléchit pas, mais est un homme d'instinct, de ressenti, de sensations, d'impressions. Est-ce que sa lenteur rassure ? Je ne saurais le dire, mais j'ai aimé son peu d'empressement et son silence. S'il tranche avec ce qu'on connaît, ce n'est finalement pas si mal.

On apprend peu de choses sur le quotidien d'Adamsberg : on en sait plus sur son inspecteur, Danglard. Les membres de l'équipe sont fort différents, mais forment une équipe soudée qui se met au diapason du drôle de mode de fonctionnement d'Adamsberg.


Pourtant, j'ai été déçue de voir Adamsberg si dépendant du souvenir de la femme aimée, celle qui l'a quitté et qu'il appelle "petite chérie" : cela ne colle pas vraiment avec le portrait d'Adamsberg, qui semble si peu lié aux contingences des relations amicales et professionnelles. Et l'irruption de la mère de la petite chérie m'a aussi contrariée.

Par ailleurs, Adamsberg, qui se contente de ressentir les choses, laisse à Danglard le soin d'enquêter et de mener les interrogatoires : j'ai été déçue de constater que l'identité du coupable était révélée par les bons soins de Danglard. De la même façon, trop de questions restent sans réponse (la signification de la phrase, la manière dont Adamsberg trouve où se rendre à la fin du livre...) et auraient nécessité plus d'explications.

 

Si mon avis semble donc en demi-teinte, j'ai tant apprécié le personnage d'Adamsberg que je suis prête à retenter ma chance avec une autre de ses enquêtes. Je fais appel à votre connaissance de Fred Vargas pour me guider !

 

 

 

CLAP-Amelie





Ce livre m'a accompagnée pendant mes vacances parisiennes et mes différentes virées en métro, tram, RER, tout ça...


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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 13:53
C'est encore une fois en farfouillant dans les rayonnages du CDI de mon établissement que je suis tombée sur cette vieille édition des Disparus de Saint-Agil, qui avait été empruntée pour la première fois... en 87 ! Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas sortir de là : j'ai donc décidé de l'emprunter et de le relire, moi qui l'avais dévoré, gamine, après avoir lu l'adaptation BD dans un Je Bouquine :)

Voici sa jaquette défraîchie : il en existe sûrement de plus jolies et de plus attrayantes depuis !



"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"

L'histoire commence par un prologue étrange et relativement incompréhensible (ou peut-être n'étais-je pas très fraîche ? En tout cas je l'ai trouvé obscur !) durant lequel on suit quelques hommes dans les bois. Ils vont semblent-ils déterrer un trésor, mais la mallette qu'ils exhument ne contient que le squelette d'une main et un parchemin...

Nous remontons ensuite le temps et arrivons dans un pensionnat pour jeunes garçons, Saint-Agil. Trois d'entre eux ont créé une société secrète, les Chiche-Capon, et projettent de partir le plus vite possible pour l'Amérique, une destination qui les fascine.

Un beau jour, après avoir été renvoyé de l'étude, l'un de ces trois garçons, Mathieu Sorgues, disparait mystérieusement. L'administration, la famille, les professeurs s'inquiètent, mais ses deux camarades le croient parti pour les Etats-Unis. Une preuve vient bientôt confirmer leur hypothèse : ils reçoivent une carte postale de Chicago !

Mais en étudiant plus attentivement la carte, ils s'aperçoivent de plusieurs détails troublants et ils commencent à douter de la situation réelle de leur ami. A-t-il été enlevé ? Tué ? Bien vite, les deux autres garçons disparaissent l'un après l'autre, dans les mêmes conditions...

Les professeurs s'inquiètent et balaient vite l'idée de la fugue lorsque l'un de leurs collègues est assassiné à Saint-Agil. Une affaire bien plus grave doit être mise à jour...


J'étais très enthousiaste à l'idée de relire ce livre : la littérature de jeunesse me rebute généralement, mais pas celle de ma jeunesse ! Pourtant, j'ai trouvé les personnages difficiles à suivre : j'avais l'impression de mélanger sans arrêt les adultes entre eux, et le prologue qui ne prend sa signification qu'à la fin ne m'a pas aidée dans ma compréhension. Cependant, on se demande vite pourquoi les garçons ont disparu, et l'enquête qui est menée par l'un d'entre eux est bien expliquée, étape par étape : on croirait revivire une aventure du Club des Cinq :)
Beaucoup de charme pour ce livre quand même un peu daté, qui ne charme sûrement plus beaucoup la jeune génération...

Il existe un film
de 1938 (c'est dire si c'est daté, donc !), de Christian-Jacque, dont les dialogues ont été écrits par Jacques Prévert en personne.  A l'affiche, Michel Simon, Serge Reggiani, et même Aznavour qui joue un élève ! J'ai bien envie de me le procurer, les quelques extraits vus sur Internet me tentent énormément...



(Je vais profiter de ma virée de l'après-midi chez les Gibert du boulevard Saint-Michel pour faire le plein :) Il me faut remplir un peu ma PAL, qui descend bien vite, et ma PAV, maintenant que la lubie me prend d'avoir une belle DVDthèque !)



 
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