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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 17:47

Alors qu'elle marche seule au bord du lac, Allison Spooner, étudiante, est assassinée. L'inspecteur Lena Adams conclut en hâte à la culpabilité de Tommy Braham, un jeune homme qu'elle qualifie de simplet et dont elle obtient rapidement des aveux, peut-être en lui forçant un peu la main... Mais Tommy est retrouvé, quelques heures plus tard, mort dans sa cellule : il a mis fin à ses jours en laissant sur le mur l'inscription "Pas moi".

Sara Linton, de passage chez ses parents pour Thanksgiving, est mise au courant de l'affaire et va chercher à prouver à tout prix la faute professionnelle de Lena, qu'elle tient pour responsable de la mort de son époux trois ans auparavant. Aidée de Will Trent, qu'elle fait venir de Chicago, Sara doit bientôt ajouter à sa tâche l'enquête sur la mort d'un autre étudiant, petit ami de la première victime.


 

broken-karin-slaughter.jpg

 

Ca ne pouvait pas fonctionner à tous les coups ! Il y a une semaine, je m'ébahissais de l'efficacité du très bon  Genesis, de Karin Slaughter... Je ne peux que regretter le rendez-vous manqué avec Broken.

 

L'enquête est étirée en longueur tout au long du livre et se retrouve noyée dans les sentiments à cause de l'intrigue parallèle qui fait s'opposer Sara Linton et Lena Adams. La résolution de l'enquête est peu satisfaisante puisqu'elle repose à mon goût trop sur un heureux hasard de circonstances et que l'un des responsables indirects des meurtres, proche de Sara, reste absent après que preuve est faite de sa culpabilité. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur lui !

De la même façon, les interminables cas de conscience de Sara et surtout de Lena m'ont fait perdre patience. Même Will Trent finit par être moins sympathique... C'est dire !

 

Heureusement, il me reste encore les premières enquêtes de Karin Slaughter pour me consoler de cette déception ! Une lecture réussie, une deuxième non : je laisse encore à l'auteur le bénéfice du doute !

 

Merci à Clément, du Livre de Poche, pour ce deuxième titre, même s'il m'a bien moins convaincue !


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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 18:00

Ce qui aurait pu n'être qu'un accident de la route somme toute banal révèle bien vite son horreur aux policiers : la jeune femme heurtée par la voiture d'un paisible couple de retraités ne souffre pas que de blessures conséquentes à la collision, mais son corps meurtri dévoile des signes de torture. Une fouille approfondie des alentours permet à l'enquêteur Will Trent de mettre la main sur une cachette remplie d'objets destinés à faire souffir, et de découvrir le cadavre d'une deuxième femme, elle aussi torturée.

Avec l'aide de Sara Linton, médecin légiste, et de sa coéquipière Faith Mitchell, Will va s'attacher à découvrir l'identité du bourreau de ces deux femmes. Mais bientôt, deux autres femmes disparaissent...

 

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Il y a peu d'auteurs de thrillers dont j'affectionne particulièrement le style et dont je sais qu'ils ne risquent guère de me décevoir : Karine Giebel côté français, et Tess Gerritsen outre-Atlantique. Une troisième femme (est-ce un hasard ?) serait-elle en passe de s'ajouter à cette courte liste ? A peine Genesis terminé, me voilà déjà plongée dans un deuxième titre ! Mais chaque chose en son temps...

 

Les héros de ce roman sont semble-t-il des familiers pour les lecteurs fidèles de l'auteur : d'autres romans les dépeignent, mais c'est la première fois que la légistes et les deux policiers travaillent ensemble, à la manière d'un cross-over entre deux séries télévisées.

Ces trois héros ne se disputent pas la première place et c'est, je pense, l'une des raisons pour lesquelles j'ai tant apprécié ces personnages : l'auteur ne se centre pas sur l'un d'eux mais s'intéresse à égale mesure aux trois. Chacun d'eux vit avec une douleur ou un défaut qui aura un poids dans la résolution de l'enquête : Sara se bat pour surmonter la perte de son époux Jeffrey trois ans auparavant ; Will dissimule tant bien que mal son quasi illétrisme et Faith apprend qu'elle est atteinte de diabète. Mais contrairement à d'autres romans policiers où les héros traumatisés, usés, marqués, ne vivent qu'à travers leurs soufrrances, nos trois personnages luttent pour passer outre, ce qui les rend humains et attachants. Leur relation, leur façon de se découvrir pour travailler efficacement ensemble, est un point fort du roman.

 

L'enquête qui les occupe s'avère difficile. Moi qui suis une grande adepte de thrillers glauques, je crois avoir trouvé là le summum de ce qu'il m'a été donné de lire en la matière, et ce dans le bon sens du terme !

Je ne peux pas ne pas avouer que j'ai été complètement baladée par l'intrigue : persuadée d'avoir trouvé le coupable une première fois, puis un autre, puis un troisième, je me suis aperçue dans les dernières pages que j'avais eu tout faux... et tant mieux ! Genesis est un roman imprévisible, à confier aux amateurs de serial killers qui n'ont pas froid aux yeux !

 

Merci à Clément du Livre de Poche pour cette lecture riche à tous points de vue... et pour le deuxième titre, qui arrive bien vite !

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 15:14

Comme sa mère avant elle, comme sa grand-mère avant elle, Corrag a été arrêtée pour sorcellerie et devrait bientôt être brûlée vive. En attendant que la neige fonde et que son bûcher soit installé en place publique, elle est détenue prisonnière dans une sombre prison écossaise, dans laquelle on la laisse croupir sans soin et sans considération aucune.

Seul le pasteur Charles Leslie lui rend visite, mais seulement pour servir son propre intérêt : loin de vouloir l'absoudre, il ne la questionne que sur Glencoe, une ville des alentours où des massacres, auxquels Corrag auraient assisté, ont eu lieu récemment. Le clan des Mc Donald, fervents partisans du roi Jacques, y aurait été massacré ; Charles lui-même, soutien du roi Jacques et militant dans l'ombre pour son retour sur le trône, cherche, en questionnant Corrag, à trouver des pistes qui lui permettraient d'accuser Guillaume et de le faire destituer.

Or, bien heureuse de trouver une oreille pour l'écouter, Corrag décide de raconter sa vie tout entière à Charles, et pas seulement les massacres. Elle lui conte son enfance, sa fuite vers les Highlands, sa cabane dans la montagne, les soins qu'elle prodigue aux malades et sa rencontre avec Alasdair, l'homme qu'elle a tant aimé.

D'abord rétif au récit de la supposée sorcière, Charles se laisse bientôt gagner par le charme de son récit...

 

fletcher.jpg

 

Voilà un livre dont le sujet m'intéressait beaucoup : bien avant d'avoir ri aux éclats avec les mésaventures des sorcières qui flottent ou ne flottent pas dans le film des Monty Python, Sacré Graal !, je me régalais déjà d'histoires de sorcellerie, de possession, de magie.

Dans ce roman, la jeune Corrag est dès sa naissance marquée par le sceau de la sorcellerie, car son prénom mélange à la fois le prénom de sa mère, Cora, et hag, qui veut dire gueuse. De nombreux qualificatifs insultants sont jetés aux oreilles de Corrag, petite fille, à cause des choix de vie de sa mère mais surtout de l'incompréhension de leurs voisins ou des gens qu'elles croisent. Certains sont même capables de mentir et de maltraiter des animaux pour les accuser toutes deux. La mort de sa mère et de sa grand-mère, racontée par Corrag, est saisissante : l'une a été noyée, l'autre pendue, et on réserve le bûcher à Corrag.

 

Mais selon quelles preuves ? Aucune. En racontant son histoire, on comprendra que Corrag n'est coupable que de vivre différemment, en accord avec les saisons, en osmose avec la nature, les animaux, et en se tenant prudemment à l'écart des hommes et de leurs vices. La seule pratique "magique" qu'elle évoque consiste en soins qu'elle prodigue grâce à la connaissance des plantes et de leurs bienfaits. Les passages de description de ses escapades pour trouver des plantes, pour gagner les Highlands, pour observer les animaux... sont légion et sont emplis d'une vraie poésie.

 

Pourtant, j'ai été ennuyée par la fin du roman, qui ne m'a guère convaincue : l'histoire d'Alasdair et Corrag reste sous-développée, alors qu'on s'attend à une folle intrigue amoureuse. Les massacres de Glencoe, dont le récit est attendu pendant la grande majorité du roman, sont expédiés bien rapidement, et l'on ne saura pas vraiment si le révérend Charles Leslie aura tiré profit de ses entrevues avec Corrag. Les 450 pages du roman manquent cruellement d'actions(s), mine de rien. Pour moi, c'est un peu dommage...

 

Merci à Silvana, des éditions J'ai Lu, pour la découverte de la belle écriture de Susan Fletcher malgré tout !

Petite Fleur et Theoma ont toutes deux lu ce roman.


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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 14:24

Après avoir économisé pendant des lustres, Manda, Kylah, Chell et Kay retrouvent leur amie d'enfance, Finn, pour des vacances qu'elles s'imaginent idéales. Accompagnées d'Ava, une amie londonienne de Finn, les jeunes femmes ont bouclé leurs gigantesques valises et n'ont plus qu'à se décider au dernier moment sur la destination vers laquelle s'envoler... Mais à l'aéroport, les bourdes s'enchaînent et Manda perd son passeport. Entre compromis et perte de temps, la bande de six va devoir commencer par quelques jours à l'hôtel, à l'aéroport !

 

  warner.jpg

 

Comme dans Les Amants passagers , tout commence à l'aéroport... sauf qu'ici, on y reste !

 

J'ai lu les 515 pages de ce roman en oscillant constamment entre envie de meurtre et compassion extrême : Manda est un personnage terrifiant, qu'on a envie d'étrangler à chaque instant, et l'on ne peut qu'admirer la patience incroyable dont font preuve ses "amies" pour la supporter ! Il faut dire que le vase clos dans lequel vivent les six jeunes femmes va permettre à chacune de révéler ses pires travers... et c'est notamment le cas de Manda.

 

Là où les autres (et tout individu normalement constitué) baissent la voix, respectent autrui dans l'espace public, font preuve de considération les uns avec les autres, Manda ne montre aucune retenue ni la moindre gêne. Les remarques gratuites fusent à l'encontre des touristes en partance comme elles, des serveurs, etc, mais les piques les plus acerbes et cruelles visent ses amies, qu'elle accuse des pires maux de la terre. Je vous laisse admirer la sublime poésie de la prose mandienne : "Regarde Kay. Kay, Kay la fille du docteur, elle torpille son assiette comme une morte de faim. Cette gnasse en rut. T'as la dalle, Kay ? Comment ça se fait ? Hein ? T'es claquéé, Kay ? Comment ça se fait ? Tu as des poches sous les yeux, on dirait deux vieux slips noirs de petites pétasses." (p. 482)

 

Finalement, Manda se révèle être un parfait stéréotype : celui de la femme bornée et dont l'univers ne s'étend pas plus loin que son salon de coiffure et le bar qu'elle fréquente assidûment. Elle qui n'est pratiquement jamais sortie de son trou perdu écossais entend reproduire partout ailleurs le même mode de vie que chez elle. Elle a du mal à comprendre les études de philo de Finn et Ava, à envisager la possible homosexualité ou bisexualité de certaines d'entre elles come autre chose q'une perversion réservée aux soirs de beuverie, à croire que le bonheur pourrait ne pas être d'avoir accès aux carrés VIP des boîtes de nuit de son canton.

 

C'est donc aussi pour cela que les autres filles font preuve d'autant d'indulgence à son égard, se disant qu'elles auraient pu être Manda si elles n'avaient jamais eu la chance de s'ouvrir au monde en voyageant ou en étudiant.

 

Mais à l'autre extrémité de l'échelle sociale, Ava, riche, belle et intelligente, finit par se montrer elle aussi sous un jour pas très reluisant non plus. Plus perverse encore parce qu'elle maîtrise la rhétorique, elle méprise avec un air royal les goûts médiocres de ses compagnes de voyage. C'est à Ava que l'on pardonne le moins : elle exerce un clivage avec les autres, comme si elle valait mieux qu'elles alors que ses propres démons sont plus dangereux que tous ceux des autres réunis.

 

Heureusement, la majorité de l'oeuvre prête à sourire, et on finit par se demander si les vacances tant attendues auront bien lieu ! A ce propos, j'ai trouvé le rebondissement final de grande qualité. En faisant appel à un événement historique, l'auteur inscrit l'oeuvre dans une dimension tragique et nous fait comprendre que la belle innocence de ces six jeunes femmes va devoir laisser place à une prise de conscience du monde duquel elles se sont coupées ces quelques jours durant.

 

Les Etoiles dans le ciel radieux est une belle surprise : il ne s'y passe grand chose en terme d'action véritable, mais on sourit au gré des émotions qui se catapultent chez les personnages, avant d'être assommé par une fin aussi inattendue qu'efficace et douloureuse. Well done, Mr. Warner !

 

Livre lu dans le cadre du Prix du meilleur roman des lecteurs de Points.

Et par ici, pour le même Prix, Accabadora de Michela Murgia !

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 15:58

La distraction d'un mécano de l'aéroport pendant le contrôle d'un avion va mettre tous les passagers du vol en péril lorsque les pilotes s'aperçoivent qu'ils ne pourront pas gagner leur destination mexicaine à cause d'un train d'atterrissage défectueux. Obligés de tourner en rond avant de se poser en urgence, les passagers paniquent et commencent à régler leurs comptes, pensant leur dernière heure venue...

 

Les-amants-passagers.jpg

 

Rien de tel qu'une soirée entre copines pour aller voir le dernier Almodovar ! Celui-ci s'annonçait haut en couleurs, et ce fut le cas, pour notre plus grand plaisir !

 

Parler du scénario ne me prendra pas longtemps, puisqu'il tient sur un mouchoir de poche, comme vous avez pu le voir ci-dessus. La perspective de mourir enflamme les esprits et chacun des personnages de la classe affaires va se révéler dans ses pires travers : alcoolisme, adultère, luxure, manipulation sont les ficelles de cette comédie réjouissante même si bien peu originale.

 

L'image est absolument brillante, éclatatante et lumineuse (trois adjectifs quasi redondants devraient suffire à montrer à quel point la photographie du film m'a séduite !), notamment au début du film et au moment de la rencontre avec la jolie Ruthie sur son vélo.

 

Les fans d'Almodovar apprécieront, comme nous, retrouver l'ambiance folle de Femmes au bord de la crise de nerfs, avec, en clin d'oeil, la présence d'un Banderas vieillissant et de la jolie Penelope Cruz au début du film.

 

banderas.jpg

 

Mes personnages préférés resteront définitivement les stewards, tous plus... folles les uns que les autres ! L'autel portatif de Fajardo, la chorégraphie endiablée sur I'm So Excited des Pointer Sisters, leurs relations personnelles complexes et touchantes sont décidément les passages qui m'ont le plus divertie !

 

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Pour faire court, plutôt que de vous embarquer d'emblée dans un avion de la compagnie Peninsula, courez plutôt au cinéma passer un bon moment de rigolade avec les Amants passagers, à condition de ne pas être trop prude !

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 14:45

Opprimés par le régime du tsar, un groupe de socialistes révolutionnaires décide de s'attaquer au pouvoir et fomentent un attentat contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Ces terroristes se partagent les rôles et définissent les moyens de leur acte, avant de passer à l'exécution de leur plan : jeter une bombe sur la calèche du grand-duc... Risquant de mourir pendant l'attentat ou d'être condamnés à mort, les conjurés vivent dans la joie et la douleur les derniers préparatifs.

 

les-justes_couv.jpg

 

Les Justes est une pièce complexe de par son sujet, qui m'était totalement inconnu. Un avant-propos de l'auteur permet de comprendre que la pièce est fondée sur un fait historique réel, théâtralisé par Camus pour rendre les personnages vraisemblables et humains.

En effet, si le recours à la violence censé amener à la paix est un point discutable et d'aileurs critiqué par l'auteur dans un débat entre Stepan et Kaliayev, Camus présente ces camarades révolutionnaires comme des hommes et non des machines ou des kamikazes irréfléchis, en leur conférant des qualités et des défauts proprement humains.

 

Leur révolte est louable, et devoir envisager la mort d'autrui ne s'avère pas couler de source, malgré leur détermination. Ainsi, Kaliayev retrouvera une part d'humanité en refusant de s'en prendre aux enfants accompagnant le grand-duc.

Habités par une haine farouche pour le régime, les personnages n'attaquent pas le grand-duc par lui-même ni pour lui-même, mais c'est bien la tyrannie qu'ils visent à travers lui, dans le but ultime de libérer le peuple tout entier. Capables de haine donc, les personnages peuvent aussi toutefois aimer. Ils aiment leur patrie d'un amour inconditionnel ; ils s'aiment entre camarades, avec la violence et la sincérité des derniers instants.

 

Camus rend hommage aux grands hommes de l'ombre, qui luttent pour abolir les systèmes inégaux tout en devant parfois composer avec les mêmes travers, ici le recours à la violence. Entre exaltation et douleur, Les Justes est une pièce dure et évocatrice des malheurs des hommes.

 

Après avoir oublié le mois de février, si court, il s'agit là de ma lecture de mars pour le challenge de Stephie !

 

challenge classique

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 12:08

18547301,28 €, voilà la somme que gagne Jocelyne Guerbette en validant par hasard une grille d'Euromillions. Plutôt que d'encaisser immédiatement cette somme, elle va réfléchir à sa vie de femme, d'épouse et de mère et se demander s'il est vraiment utile de bouleverser son existence pour l'argent...

 

laliste.jpg

 

Qui n'a jamais rêvé de constater qu'il a validé une grille gagnante à la Loto et gagné le gros lot ? Dix-huit millions, c'est loin du record des gains, mais le montant assomme Jocelyne, loin d'être préparée à l'idée de gagner quoi que ce soit. La preuve, c'est simplement pour faire plaisir à ses deux amies qu'elle a joué, et ne s'est rendue compte qu'elle avait gagné qu'à quelques jours de la date limite de validité du ticket !

 

Alors, acte manqué ? En réfléchissant sur les bénéfices immatériels qu'elle pourrait tirer de ce gain, Jocelyne se rend rapidement compte que rien, dans sa vie, ne pourrait être guéri ou soigné par l'argent. Les ambitions délaissées, les rêves d'évasion remisés, la violence subie, la perte précoce de proches aimés ou à aimer... L'argent ne peut rien arranger à tout cela.

J'ai trouvé poignantes les pages consacrées dans ce roman à la réflexion sur la perte, toujours subie, inattendue et cruelle. Ainsi, la mère de Jocelyne, décédée trente ans plus tôt, représente encore un manque particulièrement cruel : "Ma mère me manque autant qu'au jour de sa chute. J'ai toujours froid autour d'elle. Je pleure toujours. A qui dois-je donner dix-huit millions cinq cent quarante-sept mille trois cent un euros et vingt-huit centimes pour qu'elle revienne ?".

 

La Liste de mes envies est un fort joli roman, qui nous donne à voir la reconstruction lente et parfois douloureuse d'une femme tout aussi fragile à l'extérieur qu'elle est ronde physiquement, et dont l'auteur, pourtant masculin, semble saisir très finement les aspirations et les déceptions.

 

De nombreuses camarades blogueuses ont lu ce roman ! Retrouvez les avis de Violette, **Fleur**, Val, Noukette, Leiloona...

Et merci maman pour le prêt !


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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 12:51

Nicole, psychanalyste de métier, n'en peut plus d'entendre à longueur de journée ses patients/clients lui déballer ses névroses. A la maison, son mari de longue date l'ennuie ferme. Bref, elle a besoin de changement ! Elle décide un beau jour, sur un coup de tête, d'aller se mettre au vert en Bourgogne. Et c'est ce même coup de tête qui la fait kidnapper un petit cochon, Foufou, pour lui offrir une vie meilleure... à Paris !

 

les-gens.jpg

 

Ce petit cochon a beau être tout mignon, je me suis demandé quel pourrait bien être l'intérêt de ce livre en le commençant. Mais faire des procès aux livres à cause de leur couverture n'est pas (toujours) une bonne manière de commencer : je dois avouer que je me suis bien amusée avec ce livre, même si je pense qu'il risque d'être aussitôt apprécié, aussitôt oublié.

 

Le personnage de Nicole, que l'on voit ici prendre une indépendance un peu tardive, est aussi attachant que le petit Foufou, même si kidnapper un cochon n'est pas l'idée du siècle. Elle semble transférer sur le petit cochon les aspirations déçues de sa propre vie (oui, je peux moi aussi être fine psychanalyste !) et s'en sert finalement comme un anti-dépresseur plutôt bénin... sauf pour son appartement ! Quant à nous, lecteurs, nous apprécierons la lecture de ce court roman revitalisant en cas de baisse de moral. Mais par pitié, laissons les cochons là où ils doivent être, c'est-à-dire pas dans nos appartements ! (Remarquez, je suis gâtée, moi qui habite le Morvan à l'année !)

 

Merci à Solène, des éditions du Cherche-Midi, qui réussit à tous les coups même avec les titres les plus inattendus !

Keisha et L'Irrégulière ont elles aussi lu ce livre !


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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 20:25

Après la mort de M. Lévy, son "protecteur", la jeune Bessy doit se mettre en quête d'un nouveau travail. Par un pur hasard de circonstances, elle est embauchée en tant qu'employée au domaine de Castle Haivers. Sa maîtresse, Mrs. Arabella Reid, agit bien mystérieusement envers elle : un jour lunatique, un jour aimable, elle lui demande d'obéir à des ordres loufoques comme celui de se lever et de s'asseoir sans s'arrêter jusqu'à n'en plus pouvoir. Bien décidée à ne pas se laisser malmener de la sorte, Bessy est prête à quitter les lieux lorsqu'elle découvre la raison des agissements de Mrs Reid. Elle décide de lui tendre un piège pour se venger, mais n'imagine pas encore les conséquences de ses actes.

 

la-servante-insoumise.jpg

 

La narration de La Servante insoumise est construite de manière complexe. Bessy témoigne de son histoire pour des lecteurs que nous ne connaissons pas et dont l'identité ne nous sera dévoilée qu'à la fin de l'oeuvre. Au sein de son récit, elle inclut des passages du journal que Mrs Reid lui faisait rédiger et des écrits de Mrs Reid elle-même, qui ont visiblement un intérêt sociologique. La démarche d'Arabella m'a fait penser au livre et au film La Couleur des sentiments, qui montre lui aussi un certain renouveau des relations entre maître et domestique(s).

 

Le ton adopté par l'auteur est un régal. Censé être prononcé par la jeune Bessy, qui a à l'époque des faits une quinzaine d'années, le récit est émaillé de grossièretés, de jurons, de ragots et de tout ce qui fait le sel des conversatio ns de l'époque. Bessy est une jeune fille courageuse, mais qui n'a pas la langue dans sa poche ! Grâce à elle, la vie d'un corps de ferme se réveille malgré ce qui ressemble à une gêne financière.

 

Cependant, cet éloge ne fait pas oublier que certains personnages sont loin d'être sympathiques : Mr Reid ne vit que pour servir son ambition, et les parents de Bessy, si tant est qu'on puisse parler de parents, sont des êtres totalement irresponsables.

Par ailleurs, la tournure fantastique du roman, à partir du moment où Mrs Reid "réagit" à la vengeance de Bessy, m'a déçue. Je crois que j'attendais du livre plutôt un témoignage à la manière de  Tess d'Uberville, de Thomas Hardy. Parler fantômes et revenants en tous genres pouvait être amusant tant qu'il ne s'agissait que des manigances de Bessy. Dès lors que Mrs Reid entre dans son jeu, tout cela m'a ennuyée, puisqu'on a du mal à faire la part des choses entre le réel et le surnaturel et que cela m'a semblé ici très artificiel. Là encore, c'est le ton de Bessy et l'indépendance assumée des personnages qui m'ont poussée à continuer...

Il s'agit donc là d'un roman qui avait tout pour plaire, mais dont le parti pris fantastique n'a pas fonctionné pour moi. Dommage !

 

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Challenge-anglais.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et il s'agit là de ma première lecture de l'année dans le cadre du Challenge anglais d'Antoni et du Challenge Au Service de, organisé par Claire ! Pour en savoir plus, il vous suffit de cliquer sur les logos !    

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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 12:26

Lorsque Mark Mellery reprend contact avec Dave Gurney, un ami de la fac qu'il n'avait pas revu depuis vingt ans, ce dernier n'en croit pas ses oreilles. Mark est la victime d'un maître chanteur un peu particulier : il a reçu une lettre dans laquelle on lui demande de penser à un chiffre, puis d'ouvrir une petite enveloppe jointe... Mark pense à 658, par hasard, et voilà que le nombre 658 se trouve écrit dans l'enveloppe ! Mark fait alors appel à Dave, inspecteur de renom à la retraite, pour que celui-ci jette un oeil aux lettres reçues, de plus en plus menaçantes. Quand Mark est assassiné, Dave se retrouve confronté à un mystère apparemment insoluble et à des pistes aussi invraisemblables qu'incompréhensibles.

 

 

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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un thriller aussi addictif ! Celui qu'on ne lâche pas en se brossant les cheveux, en remuant la casserole, ou qu'on coince tant bien que mal pour le lire les mains libres, histoire d'avancer plus vite... 658 m'a fait cet effet-là !

 

Le postulat de départ, imaginer qu'on puisse deviner à l'avance le nombre auquel un individu lambda penserait par hasard, a de quoi troubler ! Et la solution, finalement exposée, loin de décevoir, ne fait que renforcer le caractère psychopathique du coupable. A son propos, seuls quelques points de détail, un peu flous, m'ont paru inutiles, comme la référence au Magicien d'Oz. De la même façon, pourquoi traduire le fameux "Redrum" du film Shining et en faire un pitoyable "Ertruem" ? Risible !

 

Redrum1.jpg

 

Est-ce d'ailleurs pour la référence à Shining que l'un des fils de Dave s'appelle Dany et a 4 ans ? C'est louche !

 

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Toujours est-il qu'on a affaire, avec 658, à un thriller convaincant et intriguant, et qui fait la part belle à des rebondissements nombreux sans être répétitifs. Là où je me montrerai davantage critique, c'est quant aux multiples répétitions de l'enquête en cours : comme Dave, on éviterait bien une ou deux des réunions policières qui ne servent qu'à répéter les faits que l'on connaît déjà, sauf à avoir dormi pendant les cinquante pages précédant les réunions !

 

Enfin, en parallèle, un dernier bémol quant au rôle de Madeleine, la femme de Dave, que je trouve un peu revêche et mal embouchée : je dois avouer que j'en ai un peu assez des flics pétris de failles et de défauts en tous genres... C'est à celui qui aura perdu sa femme, quid son enfant, quid son père... voire les trois ! Bref, bonjour SOS amitié et vive la vie normale des flics normaux qui jouissent d'une réputation sans tâche !

 

Merci Khadi pour ce livre !

M'est avis que, pour le CDI, ça risque d'être un peu violent !

Et m'est avis aussi qu'il n'en faut plus beaucoup pour que tu n'ouvres ton propre blog sous peu !

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