31 janvier 2010
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15:52
En ce dernier dimanche de janvier, voici venir un classique lu dans le cadre du travail... J'ai connu lecture plus désagréable ! Marie L. ayant aussi ce livre dans sa PAL, c'était l'occasion parfaite pour en faire une lecture commune...

"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Confiée à sa tante par un père qui n'était pas en mesure de s'occuper d'elle, Thérèse est élevée par sa tante, Mme Raquin. Celle-ci, qui tient une mercerie, n'a d'yeux que pour son fils Camille, un garçon maladif et malingre. Pendant toute leur jeunesse, Thérèse doit réprimer ses instincts de jeune fille fougueuse et terriblement vivante pour s'occuper de Camille. Par la force des choses, elle l'épouse une fois adulte.
Thérèse vit une existence peu épanouissante, coincée entre Camille qui ne la regarde pas comme sa femme et Mme Raquin qui l'emploie dans sa boutique et lui offre aussi peu de considération que son fils. Mais l'arrivée de Laurent, un ami d'enfance, bouleverse tout : Thérèse et lui entament une liaison... Camille est gênant, mais Laurent et Thérèse imaginent un stratagème pour se débarrasser de lui ; leur vie bascule...
Quelle claque ! Ce livre sans fard nous livre l'âme humaine dans toute sa noirceur...
Zola, qui dit vouloir étudier l'homme comme un chirurgien, fait un portrait terrible de l'univers dans lequel vivent ces personnages : la boutique et l'appartement de la famille Raquin sont glauques à souhait, et l'on comprend vite que ce milieu finit tôt ou tard par influencer de façon sous-jacente les personnages qui y habitent.
Ainsi, on comprend fort bien la longue agonie de Thérèse, qui rêve d'espace et de passions mais qui est engoncée dans un milieu médiocre et routinier. Le surgissement de Laurent, sa force, son tempérament radicalement différent de celui de Camille, la font sortir de sa léthargie : Thérèse revit !
Le meurtre de Camille, seul échappatoire possible pour le couple adultère, n'est pourtant pas libérateur : alors que les deux amants pensaient pouvoir bientôt vivre leur amour tranquilles, ils sont hantés par leur acte qui leur revient sans cesse en tête. Laurent est persécuté par l'image du cadavre de Camille.
Les meurtriers en viennent à ne plus pouvoir se supporter, devant chacun porter le poids de leur acte : le drame côtoie le roman policier, mais le bain de sang final, amené par la fatalité du destin, me fait penser à la tragédie antique. En effet, les personnages ne peuvent échapper à leur milieu, à leur destin...
Cette lecture, qui m'a replongée dans l'univers de Zola, me donne envie de me replonger dans ses livres. Je n'avais jamais lu celui-là, mais plutôt ceux du cycle des Rougon-Macquart, cette famille marquée par le poids de l'hérédité elle aussi. En attendant cette possible relecture, je vous parlerai bientôt du film de Marcel Carné, dans lequel Thérèse est incarnée par Simone Signoret, absolument superbe dans ce rôle. Voilà donc un autre pas dans l'avancée du challenge Lunettes noires sur pages blanches !

Par ailleurs, Thérèse Raquin m'a permis d'ajouter un Classique à ma liste du challenge organisé, justement, par Marie L. ! Pour aller faire un tour chez elle et lire son avis, c'est par ici...


"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Confiée à sa tante par un père qui n'était pas en mesure de s'occuper d'elle, Thérèse est élevée par sa tante, Mme Raquin. Celle-ci, qui tient une mercerie, n'a d'yeux que pour son fils Camille, un garçon maladif et malingre. Pendant toute leur jeunesse, Thérèse doit réprimer ses instincts de jeune fille fougueuse et terriblement vivante pour s'occuper de Camille. Par la force des choses, elle l'épouse une fois adulte.
Thérèse vit une existence peu épanouissante, coincée entre Camille qui ne la regarde pas comme sa femme et Mme Raquin qui l'emploie dans sa boutique et lui offre aussi peu de considération que son fils. Mais l'arrivée de Laurent, un ami d'enfance, bouleverse tout : Thérèse et lui entament une liaison... Camille est gênant, mais Laurent et Thérèse imaginent un stratagème pour se débarrasser de lui ; leur vie bascule...
Quelle claque ! Ce livre sans fard nous livre l'âme humaine dans toute sa noirceur...
Zola, qui dit vouloir étudier l'homme comme un chirurgien, fait un portrait terrible de l'univers dans lequel vivent ces personnages : la boutique et l'appartement de la famille Raquin sont glauques à souhait, et l'on comprend vite que ce milieu finit tôt ou tard par influencer de façon sous-jacente les personnages qui y habitent.
Ainsi, on comprend fort bien la longue agonie de Thérèse, qui rêve d'espace et de passions mais qui est engoncée dans un milieu médiocre et routinier. Le surgissement de Laurent, sa force, son tempérament radicalement différent de celui de Camille, la font sortir de sa léthargie : Thérèse revit !
Le meurtre de Camille, seul échappatoire possible pour le couple adultère, n'est pourtant pas libérateur : alors que les deux amants pensaient pouvoir bientôt vivre leur amour tranquilles, ils sont hantés par leur acte qui leur revient sans cesse en tête. Laurent est persécuté par l'image du cadavre de Camille.
Les meurtriers en viennent à ne plus pouvoir se supporter, devant chacun porter le poids de leur acte : le drame côtoie le roman policier, mais le bain de sang final, amené par la fatalité du destin, me fait penser à la tragédie antique. En effet, les personnages ne peuvent échapper à leur milieu, à leur destin...
Cette lecture, qui m'a replongée dans l'univers de Zola, me donne envie de me replonger dans ses livres. Je n'avais jamais lu celui-là, mais plutôt ceux du cycle des Rougon-Macquart, cette famille marquée par le poids de l'hérédité elle aussi. En attendant cette possible relecture, je vous parlerai bientôt du film de Marcel Carné, dans lequel Thérèse est incarnée par Simone Signoret, absolument superbe dans ce rôle. Voilà donc un autre pas dans l'avancée du challenge Lunettes noires sur pages blanches !

Par ailleurs, Thérèse Raquin m'a permis d'ajouter un Classique à ma liste du challenge organisé, justement, par Marie L. ! Pour aller faire un tour chez elle et lire son avis, c'est par ici...

