Parce qu'il est devenu un boulet à traîner pour sa direction depuis qu'il a échappé à une agression sur la scène d'un crime, Carl Mørck a été relegué au sous-sol du commissariat, sous le prétexte bidon de lui faire gérer un nouveau service, le département V, soit-disant destiné à réouvrir les cold cases. En fait, pas question de lui allouer le moindre petit budget. Mais Carl, qui se voit adjoindre les services d'un homme à tout faire bien mystérieux, Hafez el Assad, se penche sur le dossier de la disparition de Merete Lyyngaard et est bien décidé à faire toute la lumière sur une enquête visiblement bâclée.
Lu lors d'un aller-retour en train à destination de Paris (je suis allée voir Stephen King, souvenez-vous !), Miséricorde a tout d'un grand thriller, de ceux qu'on ne peut lâcher.
Le duo Carl/Assad joue pour beaucoup dans le plaisir de ma lecture : Assad, embauché comme simple agent d'entretien, manifeste rapidement un véritable intérêt pour le travail de Carl qui, lui, n'est pas très enthousiaste. On le comprendrait à moins : enquêteur de renom, le voilà forcé d'aller travailler en sous-sol, dans un local bien peu motivant. Assad va lui redonner l'énergie qui lui manquait et lui insufler à nouveau l'envie d'exercer son métier.
Je regrette toutefois que l'auteur ait choisi de laisser entendre la lâcheté du comportement de Carl lors de l'agression qui coûte la vie à l'un de ses partenaires et qui paralyse presque totalement un deuxième. Encore un héros avec une faille incommensurable ! Toutefois, je suis curieuse de découvrir dans les prochains tomes si Hardy, le paralysé, va retrouver une part de son autonomie et si l'on va découvrir le mobile et le ou les coupables de cette agression. Et il faut reconnaître que, de cette faille, Carl n'en fait pas une maladie. Ouf !
Quant à l'intrigue de ce premier tome des aventures de Carl et Assad, elle m'a complètement absorbée. La disparition de Merete Lyyngaard échauffe les esprits et fait se succéder les suspects. La construction de l'enquête menée par Carl permet que le lecteur soit mené progressivement au pot aux roses, mais sans gâcher notre plaisir : merci à l'auteur ! Et quel sadisme chez le coupable ! Mamma mia, quel thriller !
Somme toute, l'ensemble est plutôt classique mais fonctionne bien : voilà tout ce qu'on pouvait attendre !
Merci à ma collègue Marie-Ange qui, en plus, m'a prêté les deux tomes suivants ! A très vite pour vous en parler, je ne vais pas pouvoir me retenir de les lire bien longtemps !