28 décembre 2009
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Theoma, sur son blog Audouchoc, a publié il y a deux semaines un article que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, dans lequel elle explique qu'elle ne participera pas au lynchage collectif de Dan Brown. Je la rejoins sur ce point : à côté des Marc Lévy, Guillaume Musso et autres poids lourds de la nouvelle "littérature" française, je trouve Dan Brown particulièrement talentueux. Evidemment, tout est relatif.
Mais quand l'équipe de Blog-O-Book a proposé de lire Le Symbole perdu, grâce à un partenariat avec les éditions JCLattès, je me suis dit que c'était l'occasion de voir si, oui ou non, Dan Brown était bon à vouer aux gémonies.

Voici la clef d'une couverture efficace : le nom de l'auteur en gros, le titre aussi ; on vous rappelle le nom du dernier bouquin événement du même auteur, on rajoute le Capitole qui fait son petit effet, et une clef mystérieuse... On mélange tout et hop, on embarque direction Washington avec le maître du roman éostérico-policier.
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Robert Langdon, éminent professeur en symbologie, reçoit un coup de fil de l'assistant de son ami Peter Solomon, lui aussi éminent d'ailleurs et franc-maçon du plus haut grade : celui-ci le convie pour animer une conférence sur la symbolique dans l'architecture de Washington. C'est une aubaine pour Langdon, qui s'en trouve flatté et qui file prendre le jet privé affrété spécialement pour lui. Mais une fois sur place, Langdon ne trouve personne. Au téléphone, celui qui a qui il a parlé le matin même se trouve être un imposteur qui veut utiliser le savoir de Langdon pour mettre la main sur le plus grand trésor des francs-maçons. Il ne plaisante pas : il offre pour preuve la main gauche de Solomon, coupée et installée en plein Capitole...
Jusque là, j'aime l'idée : pour sauver son grand ami, Langdon va devoir coopérer avec le ravisseur, mais essaie de le mener en bateau pour ne pas lui révéler les secrets les mieux protégés de toute la franc-maçonnerie. Et quand la patronne du Bureau de sécurité de la CIA s'en mêle, on sent que tout n'est pas clair.
Là où j'adhère moins, c'est au sujet de la soeur de Solomon. Katherine travaille en effet sur un nouveau domaine scientifique, la noétique : selon elle, la force de la pensée et de l'âme humaine est quantifiable. En la maîtrisant et en l'orientant, on peut agir sur la matière et pourquoi pas la modifier. Ce n'est pas rien ! Mais Dan Brown, s'il met dans la bouche de Katherine un vrai laïus à ce propos, et qu'on en parle à moult reprises dans le livre, n'en tire pas grand-chose dans son intrigue, puisque ce n'est pas ce qui intéresse le ravisseur de Solomon. Du coup, puisque notre sujet est la franc-maçonnerie, pourquoi nous en raconter autant sur la noétique ?
Peut-être est-ce là le plus grand travers de Dan Brown, que Theoma soulève elle aussi dans son article : il aime, à travers la voix de ses personnages, nous donner des leçons. Il n'y a pas une page où un des protagonistes ne nous raconte pas un événement historique, ne détaille pas un symbole quelconque, n'explique pas un aspect de la franc-maçonnerie. Oui, c'est intéressant ; non, on n'en veut pas autant. Parce que, du coup, on saute allègrement d'un symbole à l'autre et on perd des lecteurs aussi vite. Quant à moi, j'ai parfois relu des pages avant de tout assimiler (je comprends vite mais il faut m'expliquer longtemps, à moi aussi).
Pourtant, je n'ai pas trouvé que ses explications étaient tirées par les cheveux. Si je devais reprocher à Dan Brown d'avoir exagéré le trait, je viserai sans hésitation les péripéties finales : entre Langdon coincé dans son caisson, noyé mais pas trop, et le ravisseur dont on découvre la véritable identité à la fin, c'est un peu gros.
Mais je ne garde pas une impression négative de ma lecture : si je ne suis pas une lectrice acharnée de Dan Brown, je comprends son succès et son livre m'a plu, sans me convaincre à 100%.
Lilibook a apprécié sa lecture, Theoma non mais ne le lynchera pas non plus. Merci à BOB et aux éditions JCLattès !

Mais quand l'équipe de Blog-O-Book a proposé de lire Le Symbole perdu, grâce à un partenariat avec les éditions JCLattès, je me suis dit que c'était l'occasion de voir si, oui ou non, Dan Brown était bon à vouer aux gémonies.

Voici la clef d'une couverture efficace : le nom de l'auteur en gros, le titre aussi ; on vous rappelle le nom du dernier bouquin événement du même auteur, on rajoute le Capitole qui fait son petit effet, et une clef mystérieuse... On mélange tout et hop, on embarque direction Washington avec le maître du roman éostérico-policier.
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Robert Langdon, éminent professeur en symbologie, reçoit un coup de fil de l'assistant de son ami Peter Solomon, lui aussi éminent d'ailleurs et franc-maçon du plus haut grade : celui-ci le convie pour animer une conférence sur la symbolique dans l'architecture de Washington. C'est une aubaine pour Langdon, qui s'en trouve flatté et qui file prendre le jet privé affrété spécialement pour lui. Mais une fois sur place, Langdon ne trouve personne. Au téléphone, celui qui a qui il a parlé le matin même se trouve être un imposteur qui veut utiliser le savoir de Langdon pour mettre la main sur le plus grand trésor des francs-maçons. Il ne plaisante pas : il offre pour preuve la main gauche de Solomon, coupée et installée en plein Capitole...
Jusque là, j'aime l'idée : pour sauver son grand ami, Langdon va devoir coopérer avec le ravisseur, mais essaie de le mener en bateau pour ne pas lui révéler les secrets les mieux protégés de toute la franc-maçonnerie. Et quand la patronne du Bureau de sécurité de la CIA s'en mêle, on sent que tout n'est pas clair.
Là où j'adhère moins, c'est au sujet de la soeur de Solomon. Katherine travaille en effet sur un nouveau domaine scientifique, la noétique : selon elle, la force de la pensée et de l'âme humaine est quantifiable. En la maîtrisant et en l'orientant, on peut agir sur la matière et pourquoi pas la modifier. Ce n'est pas rien ! Mais Dan Brown, s'il met dans la bouche de Katherine un vrai laïus à ce propos, et qu'on en parle à moult reprises dans le livre, n'en tire pas grand-chose dans son intrigue, puisque ce n'est pas ce qui intéresse le ravisseur de Solomon. Du coup, puisque notre sujet est la franc-maçonnerie, pourquoi nous en raconter autant sur la noétique ?
Peut-être est-ce là le plus grand travers de Dan Brown, que Theoma soulève elle aussi dans son article : il aime, à travers la voix de ses personnages, nous donner des leçons. Il n'y a pas une page où un des protagonistes ne nous raconte pas un événement historique, ne détaille pas un symbole quelconque, n'explique pas un aspect de la franc-maçonnerie. Oui, c'est intéressant ; non, on n'en veut pas autant. Parce que, du coup, on saute allègrement d'un symbole à l'autre et on perd des lecteurs aussi vite. Quant à moi, j'ai parfois relu des pages avant de tout assimiler (je comprends vite mais il faut m'expliquer longtemps, à moi aussi).
Pourtant, je n'ai pas trouvé que ses explications étaient tirées par les cheveux. Si je devais reprocher à Dan Brown d'avoir exagéré le trait, je viserai sans hésitation les péripéties finales : entre Langdon coincé dans son caisson, noyé mais pas trop, et le ravisseur dont on découvre la véritable identité à la fin, c'est un peu gros.
Mais je ne garde pas une impression négative de ma lecture : si je ne suis pas une lectrice acharnée de Dan Brown, je comprends son succès et son livre m'a plu, sans me convaincre à 100%.
Lilibook a apprécié sa lecture, Theoma non mais ne le lynchera pas non plus. Merci à BOB et aux éditions JCLattès !

