Lou, Ric et Phil sont des gamins nés dans les années soixante. Ils partagent la passion de leur père pour la DS, voiture familiale qui les promène et les fait rêver : c'est quand même la voiture présidentielle ! Entre virées jusqu'à l'aéroport pour regarder s'envoler les avions et longues après-midis au ciné à enchaîner les westerns, leur père leur transmet son goût pour l'Amérique, et leur fait miroiter un voyage en Amérique, qui ne cesse d'exciter les trois gamins. Et puis les enfants grandissent...
(Quand je vous disais que l'année scolaire était terminée ! Je vous fais rêver, un peu, là, non ?)
(Admirez au passage à quel point la lecture bat le désherbage quand il fait 30° à l'ombre...)
(Je m'égare)
Ce Tordjman est le premier roman que je lis en vue de la rentrée littéraire de septembre, qui s'annonce encore monstrueusement chargée. Heureusement, mes libraires préférées* ont préparé une petite présélection dans laquelle j'ai pioché allègrement. Il ne s'agit pas là d'une bonne pioche, en tout cas.
La première partie, racontée par Lou, est plutôt plaisante : la femme qu'elle est devenue revient sur son enfance, heureuse et baignée par l'éclatante figure paternelle. Toutes les années qu'elle balaie sont marquées par l'idée constante d'un futur voyage en Amérique, qui obsède le père. Si les souvenirs racontés s'avèrent amusants, je dois avouer qu'ils ne m'ont guère touchée : mon enfance à moi remonte aux années quatre-vingt, et je pense que ces souvenirs seront plus parlants pour des lecteurs de la génération sixties. Et encore, tout ce que raconte Lou devient très vite technique, notamment mécanique : on apprendra d'ailleurs dans la deuxième partie que Lou devient experte en mécanique, au point de fournir des voitures spécialement adaptées à des tournages de films, mais aussi de mettre au point... des godemichés mécaniques. Hum.
La deuxième partie, qui tourne autour de retrouvailles un peu particulières de la fratrie, deviennent ensuite très sociologico-psychologico-érotico-centrées. Le voyage en Amérique, réel ou supposé, devient le prétexte d'un verbiage quant au sentiment indien, notamment, qui m'a perdue, dois-je avouer. Le délire de l'un des frères en plein festival du Burning Man m'a achevée, même si je reconnais que revenir au père pour sceller la fratrie en fin d'ouvrage est très bien vu.
Je crois que si Faites Vos Valises, les enfants, demain on va en Amérique ! avait été un simple récit d'enfance, additionné d'une belle construction de la fratrie autour du papa, j'aurais été convaincue. Pour le coup, trop de réflexion additionnée au récit nous fait nous perdre en tours et détours.
N'ayons pas trop de peine, l'été ne fait que commencer, finalement !
* Elles auront bientôt un site Internet, et vous entendrez de toute façon à nouveau parler d'elles en ce lieu !