10 novembre 2009
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Je vous parle aujourd'hui d'un OVNI dans ma PAL : après avoir découvert des auteurs de policiers et thillers venus du froid, comme Läckberg et Indridason (ou Larsson avant ce blog), voici le Norvégien Erlend Loe et son univers complètement décalé. La couverture parle d'elle-même :

"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Andreas Doppler est un quadra typique qui vit à Oslo. Il est marié, a deux enfants, travaille, fait ses courses, consomme comme tout le monde et va se promener le week-end. Mais à la mort de son père, il prend conscience que tout cela est vain et décide de ne plus vivre au sein de cette société. Doppler va donc planter sa tente en marge du monde, dans la forêt proche de son domicile. C'est là qu'il rencontre un élan, qui lui tient compagnie, et qu'il commence à agir à rebours de ce que la société lui a toujours appris : il vole, se bat et fait l'éloge du retour à la nature et à l'essentiel.
J'étais bizarrement peu emballée à l'idée de lire ce bouquin qui figurait pourtant dans ma PAL. La couverture m'amusait peu, la tête du bonhomme encore moins. Mais après lecture, je n'imagine plus du tout Doppler ainsi et le vois plutôt comme un homme plutôt soigné, propre sur lui et bien habillé : c'est tout l'intérêt du livre, de nous montrer comment un homme qui a plutôt bien réussi sa vie plaque un jour tout ça pour aller vivre dans la forêt.
D'ailleurs, il s'amuse beaucoup, Doppler. Un élan, qu'il a prénommé Bongo, devient son ami après qu'il a tué sa mère pour pouvoir manger : il décide de lui apprendre à parler, à lire, à jouer au memory... On bascule dans l'absurde et les passages concernés sont très plaisants.
A côté de cette redécouverte enfantine du monde, des passages plus tristes m'ont paru poétiques et proposent une réflexion plus profonde sur le fait de savoir si cette vie en société nous rend réellement heureux : Doppler, pour manger, va se servir chez les gens. En manque de sucre, il décide de voler la barre géante de Toblerone qu'il voit sur la table d'un certain Düsseldorf. Ayant d'abord pensé à la voler, Doppler se rend compte que cet homme veuf ne vit que pour reconstituer grâce au modélisme la bataille de guerre pendant laquelle son père, qu'il n'a pas connu, a trouvé la mort. Une fois son travail achevé, Düsseldorf a prévu de se donner la mort. Cette vacuité de l'existence et le drame de cet homme m'ont beaucoup touchée. Et finalement, au moment où Düsseldorf s'en sort grâce à une émission de télé et rencontre un jeune garçon qui a lui aussi une passion étrange, le père de ce garçon menace Düsseldorf en le prenant pour un pédophile. Le jugement hâtif de cet homme qui voit le mal partout est encore un reflet malsain de la société dans laquelle nous vivons : Düsseldorf rejoint la cause de Doppler et vient lui aussi vivre dans la forêt. D'ailleurs, là où Doppler a commencé seul, il se retrouve bientôt accompagné d'autres hommes qui, après l'avoir critiqué, reconnaissent qu'il a raison. Et Doppler se retrouve confronté au problème qu'il a fui et ne peut plus profiter de la solitude.
Si je n'accroche pas entièrement au personnage de Doppler, qui a d'ailleurs tout quitté en laissant sa femme enceinte se débrouiller seule, je dois reconnaître que j'avais jugé l'ensemble trop vite et que ma lecture m'a plu, même si Doppler n'a pas réussi à me convaincre d'aller moi aussi installer mon campement en forêt et sympathiser avec Bambi !

"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Andreas Doppler est un quadra typique qui vit à Oslo. Il est marié, a deux enfants, travaille, fait ses courses, consomme comme tout le monde et va se promener le week-end. Mais à la mort de son père, il prend conscience que tout cela est vain et décide de ne plus vivre au sein de cette société. Doppler va donc planter sa tente en marge du monde, dans la forêt proche de son domicile. C'est là qu'il rencontre un élan, qui lui tient compagnie, et qu'il commence à agir à rebours de ce que la société lui a toujours appris : il vole, se bat et fait l'éloge du retour à la nature et à l'essentiel.
J'étais bizarrement peu emballée à l'idée de lire ce bouquin qui figurait pourtant dans ma PAL. La couverture m'amusait peu, la tête du bonhomme encore moins. Mais après lecture, je n'imagine plus du tout Doppler ainsi et le vois plutôt comme un homme plutôt soigné, propre sur lui et bien habillé : c'est tout l'intérêt du livre, de nous montrer comment un homme qui a plutôt bien réussi sa vie plaque un jour tout ça pour aller vivre dans la forêt.
D'ailleurs, il s'amuse beaucoup, Doppler. Un élan, qu'il a prénommé Bongo, devient son ami après qu'il a tué sa mère pour pouvoir manger : il décide de lui apprendre à parler, à lire, à jouer au memory... On bascule dans l'absurde et les passages concernés sont très plaisants.
A côté de cette redécouverte enfantine du monde, des passages plus tristes m'ont paru poétiques et proposent une réflexion plus profonde sur le fait de savoir si cette vie en société nous rend réellement heureux : Doppler, pour manger, va se servir chez les gens. En manque de sucre, il décide de voler la barre géante de Toblerone qu'il voit sur la table d'un certain Düsseldorf. Ayant d'abord pensé à la voler, Doppler se rend compte que cet homme veuf ne vit que pour reconstituer grâce au modélisme la bataille de guerre pendant laquelle son père, qu'il n'a pas connu, a trouvé la mort. Une fois son travail achevé, Düsseldorf a prévu de se donner la mort. Cette vacuité de l'existence et le drame de cet homme m'ont beaucoup touchée. Et finalement, au moment où Düsseldorf s'en sort grâce à une émission de télé et rencontre un jeune garçon qui a lui aussi une passion étrange, le père de ce garçon menace Düsseldorf en le prenant pour un pédophile. Le jugement hâtif de cet homme qui voit le mal partout est encore un reflet malsain de la société dans laquelle nous vivons : Düsseldorf rejoint la cause de Doppler et vient lui aussi vivre dans la forêt. D'ailleurs, là où Doppler a commencé seul, il se retrouve bientôt accompagné d'autres hommes qui, après l'avoir critiqué, reconnaissent qu'il a raison. Et Doppler se retrouve confronté au problème qu'il a fui et ne peut plus profiter de la solitude.
Si je n'accroche pas entièrement au personnage de Doppler, qui a d'ailleurs tout quitté en laissant sa femme enceinte se débrouiller seule, je dois reconnaître que j'avais jugé l'ensemble trop vite et que ma lecture m'a plu, même si Doppler n'a pas réussi à me convaincre d'aller moi aussi installer mon campement en forêt et sympathiser avec Bambi !