7 octobre 2009
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18:38
Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ce qu'on dit lorsqu'on rattrape un retard abyssal ? Ici, je l'emploierai avec plaisir puisque la journée d'hier m'a permis d'enfin visionner un film de Godard, que j'avais raté/évité jusqu'à ce jour bienheureux. Et ce fut l'épiphanie...

Et en sachant que mon cinéma de campagne vend des affiches par dizaines, j'ai bien envie d'aller voir s'ils ne disposeraient pas de celle-là. La suite au prochain épisode !
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Michel Poiccard est un voyou à la petite semaine, qui imite Bogart dans ses meilleurs films noirs. Après avoir volé une voiture pour rejoindre une femme à Paris, il prend la route et, pris en chasse par des motards, tue l'un d'entre eux. Il est ensuite ardemment recherché par la police mais déambule dans Paris à la recherche d'un homme qui lui doit de l'argent et supplie sa chère Patricia de coucher à nouveau avec lui...

Je m'arrête volontairement là pour ne pas trop en dévoiler.
Quelle révélation que ce film ! Si je ne suis pas très adepte du Belmondo qui se caricature lui-même dans de nombreux films, celui des débuts me touche beaucoup. Mais j'ai surtout été scotchée par la très belle, à la fois enfantine et envoûtante, Jean Seberg. En cherchant d'ailleurs quelques infos sur elle, j'ai appris qu'elle avait été l'épouse de Romain Gary... C'est fou.

Le film n'est pas l'éloge du petit voyou qu'est Belmondo : il sert entièrement la cause de Patricia dès la scène dans la chambre de l'hôtel de Suède. Annonçant qu'il choisirait le néant lorsque Patricia lui soumet une citation tirée de Faulkner, Michel préfigure son comportement final quand, plutôt que de vivre sans Patricia, il préferera ne pas fuir la police et s'offrir au feu des policiers. Dès cet instant, Patricia, qui se sait enceinte (et l'a confirmé en se regardant dans une vitrine alors qu'elle est seule), ne peut prévoir sa vie avec lui et leur enfant.

Et que de différences entre le cinéma à la papa et cette nouvelle façon de filmer instaurée par les cinéastes de la Nouvelle Vague, Godard (et Truffaut) en tête ! C'est très amusant (si si !) de trouver les faux raccords (celui des auto-stoppeuses au début est flagrant), les jump cut visibles à l'oeil nu alors qu'ils étaient auparavant camouflés... Ils donnent au film un rythme fou, inédit pour l'époque. Est-ce encore perceptible maintenant, alors que nous sommes plus qu'habitués à ces méthodes filmiques ? Et puis c'est un régal que de voir les passants se retourner sur la caméra lors des promenades et déambulations du couple.

Alors oui, il était temps que je m'y mette. Et maintenant, j'ai envie de le montrer à toutes mes classes de lycéens et post-bac... Vont-ils adhérer ? Seront-ils charmés ? A voir...


Et en sachant que mon cinéma de campagne vend des affiches par dizaines, j'ai bien envie d'aller voir s'ils ne disposeraient pas de celle-là. La suite au prochain épisode !
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Michel Poiccard est un voyou à la petite semaine, qui imite Bogart dans ses meilleurs films noirs. Après avoir volé une voiture pour rejoindre une femme à Paris, il prend la route et, pris en chasse par des motards, tue l'un d'entre eux. Il est ensuite ardemment recherché par la police mais déambule dans Paris à la recherche d'un homme qui lui doit de l'argent et supplie sa chère Patricia de coucher à nouveau avec lui...

Je m'arrête volontairement là pour ne pas trop en dévoiler.
Quelle révélation que ce film ! Si je ne suis pas très adepte du Belmondo qui se caricature lui-même dans de nombreux films, celui des débuts me touche beaucoup. Mais j'ai surtout été scotchée par la très belle, à la fois enfantine et envoûtante, Jean Seberg. En cherchant d'ailleurs quelques infos sur elle, j'ai appris qu'elle avait été l'épouse de Romain Gary... C'est fou.

Le film n'est pas l'éloge du petit voyou qu'est Belmondo : il sert entièrement la cause de Patricia dès la scène dans la chambre de l'hôtel de Suède. Annonçant qu'il choisirait le néant lorsque Patricia lui soumet une citation tirée de Faulkner, Michel préfigure son comportement final quand, plutôt que de vivre sans Patricia, il préferera ne pas fuir la police et s'offrir au feu des policiers. Dès cet instant, Patricia, qui se sait enceinte (et l'a confirmé en se regardant dans une vitrine alors qu'elle est seule), ne peut prévoir sa vie avec lui et leur enfant.

Et que de différences entre le cinéma à la papa et cette nouvelle façon de filmer instaurée par les cinéastes de la Nouvelle Vague, Godard (et Truffaut) en tête ! C'est très amusant (si si !) de trouver les faux raccords (celui des auto-stoppeuses au début est flagrant), les jump cut visibles à l'oeil nu alors qu'ils étaient auparavant camouflés... Ils donnent au film un rythme fou, inédit pour l'époque. Est-ce encore perceptible maintenant, alors que nous sommes plus qu'habitués à ces méthodes filmiques ? Et puis c'est un régal que de voir les passants se retourner sur la caméra lors des promenades et déambulations du couple.

Alors oui, il était temps que je m'y mette. Et maintenant, j'ai envie de le montrer à toutes mes classes de lycéens et post-bac... Vont-ils adhérer ? Seront-ils charmés ? A voir...
