12 mai 2009
2
12
/05
/mai
/2009
16:06

Je riais déjà du nom du réalisateur : ce visionnage était mal barré, je vous le dis...
Après ma lecture de Northanger Abbey, dont j'ai parlé ici ( Northanger Abbey, Jane Austen ), je me suis en toute logique procuré une des adaptations qui en ont été tirées. Il s'agit ici de la version 2007, destinée à la télé, mais il existe également un film, réalisé en 1986.
Jolie jaquette : au premier plan , Catherine tourne la tête pour éviter le regard du Général Tilney, qui l'intimide au plus au point. Au deuxième plan, on voit Isabella Thorpe aux côtés d'Henry Tilney.
"Bon, vas-y, dis-nous plutôt de quoi ça parle !"
Le livre est bien respecté : Andrew Davies a signé le scénario, et c'est lui qui s'est également occupé de celui de Raison et sentiments version TV.
Je résume rapidement : Catherine Morland est une jeune fille que rien ne prédestine à devenir une héroïne ; c'est un garçon manqué. Elle grandit toutefois pour devenir une belle jeune fille qui se prend à aimer la lecture, et elle devient petit à petit plus raffinée. Des amis du voisinage, Mr & Mrs Allen, lui proposent de les accompagner pour quelques semaines à Bath, ce qu'elle accepte avec plaisir. Elle fait là-bas la connaissance d'Isabella Thorpe et de son frère, un grossier personnage, mais aussi d'Henry Tilney, un jeune homme bien éduqué et de sa charmante soeur Eleanor. Dans la deuxième partie de l'histoire, elle accompagne ces derniers chez eux, Northanger Abbey...
Pourtant, la mayonnaise ne prend pas. Commençons avec les acteurs :
Catherine :

Elle a l'air niaise, non ? Grave. Et en plus, elle fait des rêves un peu tendancieux pas du tout appropriés. On en reparle après.
Henry Tilney :

Alors là, faut s'habituer. Parce que bon, hein, c'est pas ce qu'on pourrait appeler un Apollon. C'est plutôt le gentil garçon que tu commences à remarquer parce que tu discutes depuis un moment avec lui, et un beau jour tu le regardes de plus près en te disant "Ah mais en fait il est pas trop moche et en plus il est sympaaa". Voilà le topo. Mais à la fin, j'ai fini par l'apprécier.
Isabella Thorpe :

Je ne peux pas trouver mieux que "pffffffff"... Définitivement, non. Pis elle ne joue pas très bien.
Le Capitaine Tilney:

Ouais, bon, là, ce n'est pas tant l'acteur qui me gêne que sa façon de jouer : il ne m'a pas convaincue, et m'aurait même achevée dans la scène du bal où il danse avec Isabella avec son sourire narquois.
On continue dans les déceptions avec James Morland (bouuuuuuuh) :

Mais la palme revient àààààà... Thorpe frère :

Ah ah, avouez que vous avez peuuuur, vous aussi. Rajoutez la nuit et un seul lampadaire dans une ruelle, et vous vous mettez à courir. Entre trouver un acteur qui incarne ce garçon grossier et lourdaud et nous trouver un forçat, y avait de la marge.
En revanche, les parents Morland, les Allen, Eleanor Tilney et son père le Général tirent tout à fait leur épingle du jeu. Henry aussi, dans la deuxième partie du livre.
Mais une question me turlupine : depuis quand se roule-t-on des pelles chez Austen ? Est-ce qu'au moment où le jeune homme fait sa demande, il peut rouler une grosse paluche à sa promise en se jetant dans les fourrés ? C'est mignon, oui, c'est romantique, aussi, mais ça n'a rien à faire là. Jsuis vieux jeu, hein. D'ailleurs, dans la foulée, Miss Thorpe montre un peu trop son décolleté à mon goût ! Et c'est bien dommage, d'autant que ça n'intéresse pas le public de ce film, qui doit se composer uniquement d'adeptes féminins d'Austen.
Le pire du pire nous saute vite aux yeux au début du film : le réalisateur a choisi de nous montrer les films que se fait Catherine lorsqu'elle lit. Par exemple, on la voit qui s'imagine qu'elle se fait attraper par des bandits de grand chemin, ou que Tilney se bat pour elle. C'eût pu être très sympa, d'autant que ça aurait permis d'expliquer pourquoi, une fois arrivée à Northanger, Catherine s'imagine des tas de mystères en ce lieu (ce qui a été mal rendu, d'ailleurs). Mais, voyez-vous, Catherine qui sourit au bandit qui lui caresse le coup en la regardant comme s'il allait en faire son quatre-heures, ça me rebute. Et un autre rêve est un appel à la luxure : je dis non !
Je termine sur une note positive : une fois Catherine arrivée à Northanger, on se débarasse de tous les mauvais acteurs de Bath, et le cadre est splendide. Northanger est encore plus majestueuse que ce que je m'imaginais et se prête tout à fait à un arrière-plan mystérieux. La fin n'est pas si mauvaise !

Il faudra désormais que je me procure la version de 1986 : à quoi dois-je m'attendre en voyant cela ?

Juste pour finir, l'avis d'Ori qui a passé un bon moment, mais s'est aussi moquée des rêves de Catherine !